PREMIER RECUEIL - Missionnaires de la Divine Volonté
118.
Ma bonne fille,
Je désirais tant avoir de vos nouvelles. Finalement votre lettre m’est parvenue, je remercie le Seigneur pour tout. Le lieu n’y fait rien ; ce qui doit nous tenir à cœur c’est de porter avec nous la Volonté de Dieu. Elle n’est pas une habitation de pierres, mais de Lumière, qui sait mettre en fuite tous les maux. Ainsi, si vous voulez être en sécurité, vivez dans le Vouloir Divin et Lui saura vous défendre de tout et de tous, quel que soit l’endroit où vous vous trouviez. Oh, si tous savaient ce grand secret divin, tous resteraient à leur place, sans avoir peur de rien !
Ma fille, je vous le recommande : restez toujours dans la Divine Volonté. Elle se chargera de tous nos maux, Elle nous tiendra sur ses genoux paternels, serrés contre son sein de Lumière, pour nous défendre, nous aider, nous servir de refuge, être un baume dans nos peines.
C’est là que nous sommes tranquilles, toujours dans le Vouloir Divin, l’unique moyen si nous voulons être en paix et avoir la force nécessaire dans les circonstances de la vie. Que nous vivions en Lui, c’est l’objet de ses soupirs ardents, de ses préoccupations anxieuses et (peut-être) même de ses larmes qui nous appellent à vivre en Lui. Donc, contentons-Le.
Je vous laisse dans le Vouloir Divin pour vivre dans ses ondes éternelles, très affectueusement vôtre,
La petite fille de la Divine Volonté
119.
Révérende et bonne mère,
Je remercie le Seigneur que mes pauvres lettres ne se soient pas perdues. Il me semble que le Vouloir Divin aime tant ce que l’on peut dire de sa S. Volonté, qu’Il en prend soin Lui-même et le protège pour que nous soit apportée sa Vie qu’Il veut nous donner avec tant d’amour. Se faire posséder par la créature est sa fête et la fête de tout le Ciel, parce que chaque nouvel acte que nous faisons — même petit et naturel — fait grandir en nous une nouvelle ressemblance divine, un nouvel amour, une nouvelle sainteté, une nouvelle beauté. De même, à l’inverse, chaque acte, même s’il est grand, qui n’a pas pour principe la Vie de la Divine Volonté, nous écarte de la ressemblance avec Dieu, rapetisse l’amour, décolore sa beauté, ferme le Ciel à tous les biens et forme la douleur de Dieu.
En vivant dans le Vouloir Divin, notre sort est assuré. Nous aurons la force de Dieu en notre pouvoir. Nous tiendrons tout en respect : le feu, les balles, l’eau… Donc, n’ayez aucune crainte, prenez courage ! La peur touche ceux qui n’ont pas d’élévation morale et ceux qui n’ont pas confiance en Dieu, parce qu’ainsi, on n’a pas n’a pas les armes pour se défendre, même contre le plus petit moucheron (…)
120. A Federico Abresch ?
Très estimé fils dans le Vouloir Divin,
(…) Ce que vous dites n’est pas vrai. La beauté, la sublimité, la Sainteté que produit le Vouloir Divin dans nos actes, Dieu seul, selon vous, les voit et en jouit : faux. Quand Dieu reçoit, Il donne. Il récompense même pour une pensée, un soupir, un mouvement fait pour accomplir sa Volonté et Il dit : « La créature a désiré accomplir mon Vouloir. Je dois la payer ». Voulez-vous savoir quelle paye Il donne ? Une paix imperturbable, une force pour pouvoir tout supporter. Quand la terre nous assiège par les nécessités, nous en sentons le poids, nous avons la nausée, et nous soupirons après le Ciel. Sentir les plaisirs, les imperfections, les faiblesses, n’est pas un mal ; les vouloir est mauvais, parce que le Seigneur ne fait pas attention à ce que nous sentons mais à ce que nous voulons. Donc, soyons attentifs et ne perdons pas de temps à des choses qui n’appartiennent pas à la Volonté Divine. D’autant plus que le Seigneur n’enseigne pas des choses difficiles ; ce sont précisément les petites choses qu’Il veut, car plus faciles à faire ; et nous ne pouvons pas trouver d’excuse et dire : « Je ne pouvais pas le faire ». Les petites choses sont toujours autour de nous, à portée de main, tandis que les grandes viennent rarement à nous. Par conséquent, nous ne pouvons pas dire que la sainteté n’est pas faite pour nous. Notre nature, elle aussi, est formée de petits actes en grand nombre, la respiration, le battement de cœur, le mouvement ; pourtant ils forment notre vie et s’il nous manque une seule respiration, notre vie –- nous pouvons l’affirmer — est finie. Nous pouvons le dire pareillement si nos petits actes ne sont pas animés par la Volonté de Dieu. Donc, tout ce que nous faisons, faisons-le passer (littéralement : « couler ») dans le Vouloir Divin et nous nous sentirons réanimés, en possession de la Vie du Fiat. Comme nous serons heureux et saints !