67. A Frederico Abresch, Bologne
Fiat !-In Voluntate Dei !
Très cher fils dans le Vouloir Divin,
La seule consolation que peut éprouver une mère, en ayant ses fils éloignés, est qu’ils veuillent vivre dans le vouloir Divin. Si je pense combien le cher Jésus le désire et que le clou qui le transperce le plus, est que ses fils ne vivent pas dans sa Volonté ! Que ne ferait-elle pas, La Céleste Reine, si Elle nous voyait vivre avec Eux, avec une seule Volonté ? Certainement ils mettraient la vie à notre disposition. C’est exactement ça, vivre dans le Vouloir Divin.
Dieu lui-même prend à cœur toutes nos choses et met à notre disposition sa Sainteté, son Amour, tout son Être, du moment qu’il a le plaisir de nous voir vivre dans ce Vouloir, porteur de tous ses biens.
Très cher dans le Vouloir Divin, pour vivre en Lui, il ne s’agit pas de changer d’action, mais seulement de volonté : Au lieu de faire courir notre volonté dans tout ce que nous faisons, faisons courir Celle de Dieu. Voulez-vous savoir ce qui arrive dans notre acte ? Son Amour, sa bonté sont si grands que, dès que nous formons l’acte et que nous faisons courir sa Volonté, la Vie Divine est formée dans notre acte. Et cette Vie de Dieu dans nos actes se répète dans tous les actes que nous faisons. Cela vous semble-t-il peu de dire qu’à condition de faire courir sa Volonté, Il me donne le pouvoir de former tant de Vies Divines pour autant d’actes faits ? Que ce soit des actes naturels ou petits, du moment que sa Volonté est présente, le grand prodige s’accomplit.
En ce qui concerne les faiblesses, les misères ou autre chose, ne vous faites pas de souci, du moment que notre volonté n’agit pas, parce qu’elle est notre ruine. Elles peuvent nous servir de tabouret sur lequel le Vouloir Divin forme son trône pour nous dominer et régner, ou bien comme les pierres et les décombres servent à qui veut se construire une maison, ou bien comme la terre dans les mains de notre Agriculteur Céleste qui, de nos misères sans notre volonté, fait de belles fioritures pour étendre son Règne. Tout sert à sa gloire et à notre bien dans les mains divines du Fiat. Mais, je vous en prie, ne pensez pas aux misères, aux faiblesses ! Plus nous y pensons, plus nous les ressentons. Au contraire, en n’y pensant pas, elles s’évanouissent et se ressentent moins. Le doux Jésus, plus encore, ne regarde pas ce que nous ressentons, mais ce que nous voulons, et même, très souvent Il compatit et augmente sa Grâce, sa force, pour faire que les misères restent à leur place. Du reste, le cher Jésus, en voulant que nous vivions dans sa Volonté, ne veut pas avoir à faire à des morts, mais à des vivants. Si bien que nos misères disent que nous sommes vivants, pas morts. Lui, voulant être vainqueur, vainc nos misères et en fait le plus bel ornement de son Règne.
Donc, courage et confiance : ce sont les armes qui vainquent Dieu. Si nous ne faisons pas les premiers pas, nous ne pouvons pas faire les seconds, les troisièmes et ainsi de suite… Si nous n’entrons pas dans la mer, nous ne pouvons pas nous baigner ni nager dedans. Donc, l’essentiel est de commencer vraiment, le reste suit tout seul.
Je me recommande à vos prières. Dites au petit Pio que dans tout ce qu’il fait, il dise : « Jésus, prends ma volonté et donne-moi la tienne » ; Faites-le grandir saint, afin qu’il soit un vrai fils du Vouloir Divin. Je laisse toute la famille dans le Vouloir Divin. Cherchez le plus possible, à faire connaître à tous la Divine Volonté, ainsi vous obtiendrez vous-même la grâce de la connaître davantage. J’envoie le salut du Fiat à tous.
La petite fille de la Divine Volonté
68. A Mère Cecilia
In Voluntate Dei !
Ma bonne et révérende Mère,
J’ai bien apprécié votre lettre que j’ai reçue, elle m’a beaucoup réconfortée . Je vous en remercie de tout cœur. Mon état en ce moment est très douloureux, à cause des livres entre autres, mais j’ai l’espérance certaine au fond de mon pauvre cœur que ce seront les dernières gemmes que mon cher Jésus mettra à ma petite couronne. Et quand je sens mon cœur suffoquer de peine, je me cache dans le Vouloir Divin et j’y trouve la force nécessaire. Quelle force magique, quel aimant puissant possède la Divine Volonté ! Dans les peines les plus dures Elle sait donner le repos et le baume sur les plaies les plus vives. Donc, ma très chère Mère, ne nous écartons pas du Fiat intérieur. Lui nous formera une pièce divine, dans laquelle nous trouverons Jésus qui nous prendra dans ses bras…nous nourrira avec le précieux aliment de son Vouloir, nous couvrira de son Amour, cachera nos peines dans les siennes, pour nous faire plus semblables à Lui, et dans son emphase d’amour nous dira : « Ma fille, ne crains pas, je serai, Moi, ta vie, ta force, ton tout. Nous vivrons ensemble et nous formerons une seule vie. Comme nous serons heureux ! »
Maintenant, ceci est mon vœu pour S. Cecilia : que le Fiat vous donne sa pièce divine, dans laquelle vous vivrez une seule vie avec le cher Jésus. Moi je ne sais vous dire autre chose : Que le Vouloir Divin vous couvre et vous cache en Lui, au point de ne sentir en vous que la Volonté de Dieu…
Merci, merci pour tout ! Que le Ciel vous l’échange en bénédictions, vous cache davantage dans son Vouloir, afin que la terre se change en Ciel pour vous, et que toutes les choses vous soient porteuses de la Volonté Divine.
Ensemble avec ma sœur, je renouvelle mes vœux. Je crois que cette année c’est moi qui ouvre les vœux pour S. Cecilia, vœux de paix et d’union. Priez pour moi ; et vous laissant dans le Vouloir Divin et baisant votre main droite, unie à ma sœur je me dis très affectueusement vôtre,
La petite fille de la Divine Volonté
Corato, 10-11-1938
69. A Federico Abresch
In Voluntate Dei !
Mon très cher fils dans le Vouloir Divin,
Pardonnez-moi mon retard. Vous avez su que je suis toujours dans le Vouloir Divin, où je veux et Jésus aussi, que soient tous mes fils lointains et proches, c’est-à-dire, ceux qui veulent vivre dans le Saint Vouloir. Que le Ciel nous garde d’une si grande mésaventure, de sortir de Son intérieur !
Fils très cher, vous devez savoir que ceci est un devoir que Dieu nous a donné dans la Création. Le principe de notre existence fut formé au centre du FIAT Suprême. Dieu a créé notre volonté humaine comme une chambre divine, comme un cabinet secret, où il devait vivre avec nous, où il devait avoir sa chaire pour nous enseigner la doctrine céleste de son Vouloir. Si bien qu’aucune loi ne peut nous imposer de ne pas vivre en Lui, ni la Sainte Eglise, même si nous nous inclinons et adorons ses dispositions, ni Dieu lui-même, ne peut nous dire : « Je ne veux pas que tu vives dans ma Volonté », parce que Lui, avec grande Sagesse, nous en a donné le droit par création. Nous, en vivant en Elle, nous devons être l’habitation de Dieu, les porteurs de notre Créateur, dans lesquels, pour donner libre cours à ses délires d’amour, devait se faire le narrateur de son Être Divin dans le cabinet secret de notre volonté humaine. Donc, il veut que nous sachions combien Il nous aime, Il nous veut vivant dans son Vouloir avec l’amour qui se vit entre un fils et un Père… Oh, comme il s’attriste si on ne vit pas avec Lui, s’Il ne nous tient pas serrés sur ses genoux paternels, s’Il ne nous donne pas continuellement ses dons, sa vie, sa sainteté ! Les dissemblances ne Lui plaisent pas, Il nous veut semblables à Lui. Et pour ce faire, écoutez une de ses caractéristiques: Il donne de l’amour dans tout ce que nous faisons, Il veut que nous lui donnions notre volonté pour nous donner la Sienne. Dans cet échange Il fait grandir la Vie de la Divine Volonté en nous, ainsi dans la mesure où nous donnons notre volonté, la Sienne grandit et chaque fois que nous donnons la nôtre, Il se plait à opérer en nous ses merveilles divines.
Donc, très cher dans le Vouloir Divin, soyons attentifs, soyons à notre place, ne faisons pas attention aux tonnerres et aux tempêtes, même s’ils nous ont attristés jusqu’à la moelle osseuse. Moi, j’espère qu’ils se changeront en un Ciel serein et en tonnerres de lumière et d’amour pour le monde entier et pour le triomphe d’un Règne si saint !… Nous pouvons dire que nous brûlons sur le bûcher des peines dans lesquelles ils nous ont mis, mais j’espère que ce bûcher me serve pour brûler la prison de mon corps ; ainsi je pourrai prendre le vol vers le Ciel, pour pouvoir obtenir le Règne de la Divine Volonté sur la terre.
Je vous remercie beaucoup de l’hospitalité que vous m’avez offerte. En compensation, je prie Jésus qu’il vous donne son hospitalité pérenne dans le Fiat Divin. Priez pour moi, j’en ai tant besoin ! Vous laissant enfermé dans le Saint Vouloir, uni à la bonne Amelia et mon petit Piuccio, je me dis très affectueusement vôtre,
La petite fille de la Divine Volonté.
Corato, 30-11-1938