Me voici après tant de temps à vous écrire deux lignes. Je sentais le besoin de le faire, mais j’ai attendu le jour heureux de votre fête pour faire le devoir d’une fille envers une mère si bonne. Mais que vous souhaitez? Je sens que je ne pourrais pas aller de l’avant, si je ne prenais le Soleil majestueux du Fiat pour le faire mien et vous le donner. Mais, écoutez, ma Mère, quel beau souhait je veux vous faire et quelle chose veut vous donner le Fiat pour souhait : Il veut votre cœur, pour être vous le cœur et Lui le battement de cœur ; Il veut votre corps, pour être vous le corps et Lui, la respiration ; Il veut votre voix pour être vous la voix et le Vouloir Divin la parole… En somme, Il veut les parties les plus intimes et vitales de votre être pour former l’inséparabilité entre vous et la Divine Volonté ; N’êtes-vous pas contente, ma Mère ?
Je crois que je ne pourrai pas vous faire de plus beau vœu, et votre Sainte sourira depuis le Ciel, en voyant que celle qui porte son nom, est toute transformée dans la Divine Volonté, elle se sentira plus honorée et glorifiée.
Du reste, quelle chose plus belle nous reste de la vie, sinon de la faire régner et dominer dans nos âmes? Toutes les autres choses, nous pouvons les appeler des visites qui passent, tandis que le Fiat Divin reste avec nous et avec amour et patience invincible, le carrosse pour nous porter au Ciel fait sa route. Donc, enfermons tout dans le Fiat, afin que cela aussi serve à agrandir le Règne de sa Volonté en nous.
Mais moi je viendrai certainement, n’en doutez pas, sur les ailes du Vouloir Divin ; je viendrai pour vous porter mes vœux et être spectatrice et voir comment Il fait à former en vous ses battements de cœur, sa respiration, sa parole. Je ne veux pas me priver d’une scène si émouvante. Et vous, ensuite, vous m’enverrez tant de belles choses en remerciement de mon souhait ( Je plaisante).
Et maintenant, ma Mère, je vous laisse à votre fête, pour la fêter dans le Vouloir Divin, afin que mère et fille accomplissent un seul acte de Lui, comme prélude de la fête qui se fait au Ciel.
Salutations cordiales à N. en réitérant mes vœux, je me dis, très affectueusement vôtre,
La petite fille de la Divine Volonté
Corato, 18-11-1936
46. A Madame Mazari, Bari J.M.J. Fiat-In Voluntate Dei !
Ma très chère et bonne fille dans le Divin Vouloir,
Avant tout je vous remercie de toutes vos attentions. Je ne sais pas comment vous remercier, mais le cher Jésus prendra lui l’engagement de vous récompenser de tant de bonté de votre part en vous faisant sainte et en vous appelant à vivre dans son Fiat. Il ne peut pas vous faire une grâce plus grande, parce que comme nous nous décidons à faire toujours sa Volonté et à vivre en Elle, le doux Jésus couvre toutes nos misères passées pour nous faire commencer la vie nouvelle, toute sainte et toute du Ciel. Il nous fait écouter les battements du cœur, la respiration du Fiat, il forme sa parole dans notre voix, il nous lie à Lui, il nous étreint si fort dans ses bras, que nous ne pouvons pas ne pas sentir en nous la vie de la Divine Volonté… Ma fille, pour qui vit en Elle, le Ciel est toujours ouvert et les grâces descendent à torrent sur notre tête. Le cher Jésus dans le secret de notre cœur nous dit : « Ma fille, si tu fais ce que Je veux, je m’occuperai de toutes tes affaires. Je sais mieux faire que toi, ne te soucie de rien ; laisse-Moi faire et tu verras. Toi au contraire pense à ne pas perdre la paix et à jouir de la vie dans mon Vouloir. Fais que dans tous tes actes s’étende mon Règne, de façon que tu n’entendes pas, que tu ne vois pas que tu ne touches que ma Volonté…Comme vous serez heureuse de tant de bien, et moi, votre pauvre mère, je serai contente de votre chance et je me réjouirai de votre bonheur.
Je vous prie de vous trouver toujours dans le Palais de la Divine Volonté. Avec ma sœur et la Supérieure je vous envoie la salutation du Fiat.