Homélie de mercredi 2 novembre 2022 : Mt 25, 31-46
LE MOMENT DE LA MORT.
“Notre bonté et notre amour sont si grands que nous utilisons tous les moyens pour sortir la créature de son péché –pour la sauver ; et si nous ne réussissons pas durant sa vie, nous faisons une dernière surprise d’amour au moment de sa mort. Tu dois savoir qu’à ce moment, nous donnons le dernier signe d’amour à la créature en lui accordant avec nos grâces, amour et bonté, en témoignant des tendresses d’amour propres à adoucir et à gagner les cœurs les plus durs. Lorsque la créature se trouve entre la vie et la mort –entre le temps qui est sur le point de finir et l’éternité qui est sur le point de commencer –presque dans l’acte de quitter son corps, ton Jésus se fait voir avec une amabilité qui ravit, avec une douceur qui enchaîne et adoucit les amertumes de la vie, spécialement en ce moment extrême. Puis, il y a mon regard… Je la regarde avec tant d’amour pour faire sortir de la créature un acte de contrition –un acte d’amour, un acte d’adhésion à ma Volonté. En ce moment de désillusions, en voyant –en touchant de ses mains combien nous l’aimions et l’aimons encore, la créature ressent une si grande souffrance qu’elle se repent de ne pas nous avoir aimés ; elle reconnaît notre Volonté comme principe et accomplissement de sa vie et, en satisfaction, elle accepte sa mort pour accomplir un acte de notre Volonté. Car tu dois savoir que si la créature n’accomplissait pas même un seul acte de la Volonté de Dieu, les portes du Ciel ne s’ouvriraient pas ; elles ne seraient pas reconnues comme héritière de la Patrie céleste et les anges et les saints ne pourraient pas l’admettre parmi eux –et elle-même ne voudrait pas entrer, étant consciente que cela ne lui appartient pas. Sans notre Volonté, il n’y a ni sainteté ni salut. Combien de créatures sont sauvées en vertu de ce signe de notre amour, à l’exception des plus perverties et des plus obstinées ; même si suivre le long chemin du Purgatoire serait plus convenable pour elles. Le moment de la mort est notre prise quotidienne –la découverte de l’homme perdu. Puis il ajouta : Ma fille, le moment de la mort est le temps de la désillusion. À ce moment, toutes les choses se présentent les unes après les autres pour dire : « Adieu, la terre est finie pour toi ; maintenant commence l’éternité. » C’est pour la créature comme si elle était enfermée dans une chambre et que quelqu’un lui dise : « Derrière cette porte, il y a une autre chambre dans laquelle se trouvent Dieu, le ciel, le purgatoire, l’enfer ; en somme, l’éternité. » Mais la créature ne peut voir aucune de ces choses. Elle les entend affirmer par d’autres ; et ceux qui les lui disent ne peuvent pas les voir non plus, de sorte qu’ils parlent presque sans même trop y croire ; sans accorder beaucoup d’importance au fait de donner à leurs paroles le ton de la réalité –comme quelque chose de certain. Alors, un jour, les murs tombent et la créature peut voir de ses propres yeux ce qu’on lui avait dit avant. Elle voit son Dieu et son Père qui l’aimait d’un grand amour ; elle voit les dons qu’il lui a faits, un par un ; et tous les droits d’amour qu’elle lui devait et qui ont été brisés. Elle voit que sa vie appartenait à Dieu, et non à elle-même. Tout passe devant elle : éternité, paradis, purgatoire, et enfer –la terre qui s’en va ; les plaisirs qui lui tournent le dos. Tout disparaît ; la seule chose qui lui reste présente dans cette pièce aux murs abattus : l’éternité. Quel changement pour la pauvre créature ! Ma bonté est si grande, voulant sauver tout le monde, que je permets la chute de ces murs lorsque les créatures se trouvent entre la vie et la mort –au moment où l’âme quitte le corps pour entrer dans l’éternité –afin qu’elles puissent faire au moins un acte de contrition et d’amour pour moi, en reconnaissant sur elles mon adorable Volonté. Je peux dire que je leur donne une heure de vérité afin de les sauver. Oh ! si toutes connaissaient les industries d’amour que j’utilise au dernier moment de leur vie pour les empêcher d’échapper à mes mains plus que paternelles –elles n’attendraient pas ce moment, elles m’aimeraient toute leur vie.” LIVRE DU CIEL, 22 mars 1938.