23. A Mère Cecilia J.M.J.A.-Fiat
I.V.D.D.G.
Ma bonne et Révérende Mère,
Vous me pardonnerez si je ne vous ai pas écrit, soyez certaine que je ne vous oublie jamais auprès de N. Seigneur, afin qu’Il vous donne force et grâce dans le très délicat office qu’Il vous a confié. J’espère que votre premier acte soit de donner à manger le pain de la Divine Volonté à vos novices, mais en le donnant vous devez l’assaisonner d’une forte dose d’amour, avec une amabilité toute céleste, avec la douceur de Jésus sur les lèvres, de manière à ce qu’elles trouvent un tel goût qu’il leur suffit peu de paroles pour devenir saintes, elles n’iront pas non plus à la recherche de longues conférences, lesquelles, tout en séduisant l’ouïe, laissent les âmes presque à jeun.
Très chère Mère, Dites-leur de ma part de ne pas s’occuper de choses futiles, mais du pain céleste que le doux Jésus veut leur donner par votre intermédiaire, c’est-à-dire du Fiat Suprême ; Jésus ne leur demandera pas d’autre compte que celui-ci : Qu’en tout soit accompli sa D. Volonté.
Ma bonne Mère, L’important, comme vous le savez mieux que moi, est de ne jamais rien refuser à la D. Volonté. Lui refuser quelque chose ne pas se laisser dominer par Elle, signifie déchirer la sainteté, en faire des lambeaux de façon à ce que nous-mêmes nous n’arriverons pas à devenir vraiment saintes, nous serons comme un corps où les bras, les pieds, le cœur sont détachés, et oh, pauvre sainteté, sans la vie intérieure de la D. Volonté.
Donc, ma Mère, aimons-la beaucoup, faisons la toujours, même si elle nous coûte la vie ; Une vie plus belle nous sera rendue ; et soyons attentifs à la faire aimer des autres.
Maintenant venons-en à notre sujet ; Moi je ne crois pas, entre nous il n’y a pas eu et il n’y aura pas l’ombre d’un mécontentement. Vous avez voulu faire une petite plaisanterie, laquelle nous a servi pour nous faire rire et sans doute même pour me pousser à écrire*. Si je ne vous ai pas écrit avant, cela a été parce que je n’en voyais pas la nécessité et j’attendais l’occasion de vous écrire, je ne savais pas que M. SŒUR M.Concetta venait à Oria ; je vous aurais écrit si je l’avais su ; Je l’ai su seulement à son retour. Donc pardonnez-moi et restons toujours des amies unies dans le D. Vouloir.
Ma sœur vous embrasse et vous dit beaucoup de choses. Toute la Communauté vous salue de tout cœur. D. Benedetto vous bénit.
Je termine en vous demandant : Et vous, vous allez bien ? Donnez la confiance d’une Mère à vos filles, montrez-vous ouverte avec elles, tant pour les attirer avec une confiance filiale à s’ouvrir à vous de façon à ce que vous puissiez mettre les remèdes nécessaires à leurs faiblesses, leurs doutes, leurs craintes, etc… Mères, puisez tout du doux Jésus et Lui sera généreux pour vous, ne vous angoissez de rien, ne craignez pas, parce que Jésus pensera à tout. Et je vous laisse dans ses bras, enfermée dans son Cœur Divin, et en vous embrassant de toute mon estime, je me recommande à vos prières.
Votre servante très dévouée et aimante,
Luisa Piccarreta
Corato, 25-2-1933
*Note rajoutée par le Confesseur, qui a copié la lettre : L’Obéissance a fourni le papier et la plume à Luisa pour contenter la bonne Mère Sœur M. Cecilia. Je la bénit dans la D.V.
Prêtre Benedetto Calvi
Corato, 22/7/1932