De l’Évangile de Luc 4, 1-13
En ce temps-là, après son baptême, Jésus, rempli d’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim. Le diable lui dit alors : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. » Jésus répondit : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain . » Alors le diable l’emmena plus haut et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre. Il lui dit : « Je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes, car cela m’a été remis et je le donne à qui je veux. Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela. » Jésus lui répondit : « Il est écrit : C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, à lui seul tu rendras un culte. » Puis le diable le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, d’ici jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi, à ses anges, l’ordre de te garder ; et encore : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus lui fit cette réponse : « Il est dit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations, le diable s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé.
Jésus, rempli d’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert…Lc 4, 1
Je voulais aller au désert pour ressentir dans mon Humanité toute la dureté de l’isolement que la Divine Volonté avait enduré pendant des siècles de la part des créatures.
Le livre du Ciel Tome 24, 25 juin 1928
Je continuais après cela ma ronde dans le divin Fiat, et en suivant mon Jésus en route vers le
désert, je pensais : « Pourquoi Jésus a-t-il pris le chemin du désert ? Il n’y avait pas d’âmes à convertir là-bas, mais rien qu’une profonde solitude, alors que c’était des âmes qu’il cherchait. » Je pensais à cela lorsque mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit : Ma fille, la compagnie brise la douleur et l’affaiblit, alors que la solitude la renforce, la redouble et la rend plus rude. Je voulais aller au désert pour ressentir dans mon Humanité toute la dureté de l’isolement que la Divine Volonté avait enduré pendant des siècles de la part des créatures. Mon Humanité devait s’élever jusqu’à l’ordre divin et descendre dans l’ordre humain afin d’enclore les souffrances de l’une et de l’autre, et prenant entièrement sur moi-même la douloureuse part qui séparait l’homme et Dieu, faire que les hommes s’attachent à nouveau à l’étreinte et au baiser de leur Créateur. Mais ce n’était pas la seule raison de mon départ pour le désert. Tu dois savoir que notre adorable Majesté, en formant la Création, établit que chaque lieu devait être habité et peuplé, et que la terre devait être extrêmement fertile et riche de nombreuses plantes, pour que tous vivent dans l’abondance. L’homme, en péchant, a attiré l’indignation de la justice divine, et la terre est demeurée déserte, infertile, et dépeuplée en de nombreux endroits, image de ces familles stériles où il n’y a ni rires, ni fêtes, ni harmonie, parce qu’elles sont sans enfants ; il n’y a personne pour briser la monotonie des deux époux et le cauchemar de l’isolement pèse sur leur cœur et entraîne la tristesse. Telle était la famille humaine. Par contre, là où il y a des enfants, il y a toujours quelque chose à faire, quelque chose à dire, des occasions de fêter. […] Lorsque l’homme s’est retiré de ma Volonté, son sort a changé ; et je voulais aller au désert pour rappeler les
bénédictions de mon Père céleste et, en appelant le Règne de ma Volonté, restaurer la terre, la peupler et la féconder partout, afin que la terre produise plus de semences, et de plus belles, pour la faire croître au centuple, la rendre plus féconde et d’une plus radieuse beauté. Combien de grandes choses accomplira le Royaume de mon divin Fiat !

Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
C’est alors que je vois apparaître l’horrible gueule de Satan.
Il ne se présente pas sous la forme où nous nous le représentons avec cornes, queue, etc. On dirait un Bédouin enveloppé dans son habit et son manteau qui ressemble à un domino de mascarade. Sur la tête, le turban dont les pans lui descendent jusqu’aux épaules pour les abriter et sur les côtés du visage, de sorte qu’on n’en voit qu’un triangle étroit, très brun avec des lèvres minces et tordues, des yeux très noirs et enfoncés, d’où sortent des éclairs magnétiques. Deux pupilles vous pénètrent jusqu’au fond du cœur, mais on n’y lit rien, sinon un seul mot : mystère. C’est tout le contraire du regard de Jésus qui vous fascine lui aussi par ses effluves magnétiques qui vous pénètrent jusqu’au cœur, mais où on ne lit que bonté et amour pour vous. Le regard de Jésus est pour l’âme une caresse, celui de Satan un double poignard qui vous transperce et vous brûle.
46.4 Il s’approche de Jésus :
« Tu es seul ? »
Jésus le regarde sans répondre.
« Comment es-tu arrivé ici ? Tu t’es perdu ? »
Jésus le regarde de nouveau et se tait.
« Si j’avais de l’eau dans ma gourde, je t’en donnerais. Mais je n’en ai pas moi-même. Mon cheval est mort et je me dirige à pied vers le gué. Là je boirai et je trouverai quelqu’un qui me donne un pain. Je connais la route. Viens avec moi, je te conduirai. »
Jésus ne lève même pas les yeux.
« Tu ne réponds pas ? Sais-tu que si tu restes ici tu vas mourir ? Déjà le vent se lève. Il va y avoir la tempête. Viens. »
Jésus serre les mains en une prière muette.
« Ah ! C’est donc bien toi ? Depuis le temps que je te cherche ! Et maintenant, cela fait si longtemps que je t’observe. Depuis le moment où tu as été baptisé. Tu appelles l’Eternel ? Il est bien loin ! Maintenant tu es sur terre et au milieu des hommes. Or chez les hommes, c’est moi qui suis roi. Pourtant, tu me fais pitié et je veux t’aider parce que tu es bon et que tu es venu te sacrifier pour rien. Les hommes te haïront à cause de ta bonté. Ils ne comprennent qu’or, mangeaille et jouissance. Sacrifice, souffrance, obéissance sont pour eux des paroles mortes, plus mortes que cette terre-ci et ses alentours. Ils sont plus arides encore que cette poussière. Il n’est que le serpent pour se cacher ici en attendant de mordre et aussi le chacal pour te mettre en pièces. Allons, viens. Ils ne méritent pas que l’on souffre pour eux. Je les connais mieux que toi. »
Satan s’est assis en face de Jésus. Il le fouille de son regard terrible et sourit de sa bouche de serpent. Jésus se tait toujours et prie mentalement.
46.5 « Tu te défies de moi. Tu as tort. Je suis la sagesse de la terre. Je peux te servir de maître pour t’aider à triompher. Vois : l’important, c’est de triompher. Puis, une fois qu’on s’est imposé au monde et qu’on l’a séduit, on le mène où l’on veut. Mais il faut d’abord être comme cela leur plaît, comme eux, les séduire en leur faisant croire que nous les admirons et que nous suivons leurs pensées.
Tu es jeune et beau. Commence par la femme. C’est toujours par elle qu’on doit commencer. Je me suis trompé en menant la femme à la désobéissance. J’aurais dû la conseiller d’une autre manière. J’en aurais fait un meilleur instrument et j’aurais vaincu Dieu. J’ai été trop pressé. Mais toi ! Je te l’enseigne car il y a eu un jour où je t’ai regardé avec une joie angélique et un reste de cet amour est demeuré en moi. Mais toi, écoute-moi et profite de mon expérience. Donne-toi une compagne. Elle réussira là où tu ne le pourras. Tu es le nouvel Adam : tu dois avoir ton Eve.
Et puis, comment peux-tu comprendre et guérir les maladies de la sensualité, si tu ne sais pas ce que c’est ? Ne sais-tu pas que la femme est le noyau d’où naît la plante de la passion et de l’orgueil ? Pourquoi l’homme veut-il régner ? Pourquoi veut-il être riche, puissant ? Pour posséder la femme. Elle est comme l’alouette. Elle a besoin d’un scintillement qui l’attire. L’or et la domination sont les deux faces du miroir qui attire les femmes et la cause des maux du monde. Regarde : derrière mille délits d’apparences diverses, il y en a neuf cents, au moins, qui s’enracinent dans la soif de possession de la femme ou dans la volonté d’une femme qui brûle d’un désir que l’homme ne satisfait pas encore, ou ne satisfait plus. Va vers la femme si tu veux savoir ce qu’est la vie et, après seulement, tu sauras soigner et guérir les maux de l’humanité.
Elle est belle, tu sais, la femme ! Il n’est rien de plus beau au monde. L’homme possède la pensée et la force. Mais la femme ! Sa pensée est un parfum, son contact est caresse de fleurs. Sa grâce est un vin enivrant, sa faiblesse est comme un écheveau de soie ou les boucles d’un bébé entre les mains de l’homme, sa caresse est une force qui se communique à la nôtre et l’enflamme. La souffrance disparaît, tout comme la fatigue et les soucis quand on s’approche d’une femme. Elle est entre nos bras comme un bouquet de fleurs.
46.6 Mais, imbécile que je suis ! Tu as faim et je te parle de femme. Ta vigueur est épuisée. C’est la raison pour laquelle ce parfum de la terre, cette fleur de la création, ce fruit qui donne et suscite l’amour te paraît sans valeur. Mais regarde ces pierres, vois comme elles sont rondes et polies, dorées sous les rayons du soleil couchant. Ne dirait-on pas des pains ? Toi, le Fils de Dieu, tu n’as qu’à dire : “ Je le veux ”, pour qu’elles deviennent un pain qui sent bon, comme celui qu’à cette heure-ci les ménagères sortent du four pour le repas de la famille. Et, si tu le veux, ces acacias si secs ne peuvent-ils pas se couvrir de fruits délicieux, de dattes sucrées comme le miel ? Rassasie-toi, Fils de Dieu. Tu es le Maître de la terre. Elle se penche pour se mettre à tes pieds et apaiser ta faim. (…) Tome 1 – ch 46.4