Vendredi 15 avril 2022 - Missionnaires de la Divine Volonté

Vendredi Saint

De l’évangile de Jean 18,1-19,42
 LA CONDAMNATION À MORT
Les 24 h de la passion du Christ : 9 h À 10 h
(…) « Ecce Homo !
Regardez-le, il n’a plus l’apparence d’un homme. Observez ses Plaies, on ne le reconnaît plus. S’il a fait du mal, il a déjà souffert assez, même trop. Moi, je regrette de l’avoir fait tant souffrir, laissons-le donc libre ! » À ces paroles, il se fait un silence profond au Ciel, sur terre et en enfer ! Puis, comme d’une seule voix, j’entends le cri de tous :
« Crucifie-le, crucifie-le ! Nous le voulons mort ! » Jésus, mon Amour, laisse-moi te soutenir, car je vois que tu vacilles sous tant d’accablement. Jésus, ma Vie, je vois que tu trembles. Ce cri de condamnation à mort pénètre ton Cœur. Et dans ces voix tu perçois la Voix de ton cher Père qui dit : « Mon Fils, je te veux mort, et mort, crucifié ! » Tu entends aussi ta Maman qui, malgré qu’elle en soit navrée, fait écho à ton cher Père en disant : « Fils, je te veux mort ! » Les anges, les saints, l’enfer, tous, d’une voix unanime, crient : « Crucifie-le, crucifie-le. » Si bien qu’il n’y a aucune âme qui vive qui ne te veuille mort. Et, à ma plus grande horreur, moi aussi je me sens contrainte par une force suprême à crier : « Crucifie-le ! » Mon Jésus, pardonne à la misérable pécheresse que je suis de te vouloir mort ! Je te prie de me faire mourir avec toi. Et toi, ô mon Jésus torturé, il semble que, ému par ma souffrance, tu me dises : « Mon enfant, serre-toi sur mon Cœur et prends part à mes Peines et à mes Réparations. Le moment
est solennel : ou bien c’est ma mort, ou bien c’est la mort de toutes les créatures. En ce moment, deux courants se déversent dans mon Cœur ; dans l’un il y a les âmes qui, si elles me veulent mort, c’est parce qu’elles veulent trouver en moi la Vie; et ainsi, comme j’accepte la mort à leur place, elles sont libérées de la condamnation éternelle et les portes du Ciel s’ouvrent à elles. Dans l’autre courant, il y a les âmes qui me veulent mort par
haine et pour la confirmation de leur condamnation ; mon Cœur en est lacéré et ressent la mort de chacune et les peines mêmes de l’enfer où elles se dirigent ! Ah ! Mon Cœur ne supporte pas ces Souffrances cruelles et me fait répéter : pourquoi tant de Sang versé en vain ? Pourquoi mes Peines seront-elles inutiles pour tant d’âmes ? Mon enfant, soutiens-moi, je n’en peux plus, prends part à mes Peines. Que ta vie soit une offrande continuelle pour sauver les âmes, pour adoucir mes tortures ! » (…)

 

LA CRUCIFIXION 
Les 24 h de la passion du Christ :11 h À MIDI
(…) Oh ! Comme s’indigne la Majesté suprême ! Et toi, ô mon Jésus, pour calmer le divin Père, tu lui fais voir ta sainte Humanité lacérée, disloquée, horriblement torturée ; tu lui montres tes Pieds transpercés, tordus par l’atrocité des Souffrances. Et j’entends ta Voix, plus touchante que jamais qui, par la force de ton Amour et de ta Souffrance, veut vaincre la créature et triompher du Cœur paternel : « Mon Père, regarde-moi de la tête aux pieds : il n’y a aucune partie saine en moi ; je n’ai plus d’endroit où me faire ouvrir d’autres plaies et me procurer
d’autres Souffrances : si tu ne t’apaises pas à ce spectacle d’Amour, qu’est-ce qui pourra jamais te calmer ? Ô créatures, si vous ne cédez pas devant tant d’Amour, quel espoir me reste-til de vous amener à la conversion? Mes Plaies et mon Sang seront toujours des chemins qui feront descendre du Ciel à la terre des Grâces de repentir, de pardon et de compassion pour tous ! » (…)

Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :

Enseignement de Jésus :

   « Maintenant, viens. Même si, ce soir, tu sembles sur le point d’expirer, viens : je veux te conduire à mes souffrances. Long sera le chemin que nous devrons parcourir ensemble, car aucune douleur ne m’a été épargnée : ni celles de la chair, ni celles de l’esprit, ni celles du cœur, ni celles de l’âme. Je les ai toutes connues, j’ai fait de chacune d’elles ma nourriture et ma boisson, jusqu’à en mourir.
   Si tu posais ta bouche contre mes lèvres, tu sentirais qu’elles gardent encore l’amertume d’une telle souffrance. Si tu pouvais voir mon humanité sous son aspect aujourd’hui étincelant, tu te rendrais compte de l’éclat avec lequel rayonnent les milliers de blessures qui couvrirent comme d’un vêtement pourpre vivant mes membres lacérés, exsangues, battus, transpercés par amour pour vous.
   Aujourd’hui, mon humanité resplendit. Mais elle a été semblable à celle d’un lépreux, tant elle était frappée et humiliée. L’Homme-Dieu, dont la beauté physique atteignait la perfection, puisqu’il était Fils de Dieu et de la Femme sans tache, apparaissait bien laid aux yeux de ceux qui le regardaient avec amour, curiosité ou mépris : il était un “ ver ”, comme dit David, l’opprobre des hommes, le rebut du peuple.
   Mon amour pour le Père et pour les créatures de mon Père m’a conduit à abandonner mon corps à ceux qui me frappaient, à offrir mon visage à ceux qui me giflaient et à ceux qui me crachaient à la figure, à ceux qui croyaient faire une bonne œuvre en s’en prenant à moi : ceux-là m’arrachaient les cheveux, me tiraient la barbe, ils me transpercèrent la tête avec les épines, en rendant jusqu’à la terre et ses fruits complices des tourments infligés à son Sauveur. Ils disloquèrent mes membres, découvrirent mes os, m’arrachèrent mes vêtements, infligeant ainsi à ma pureté la plus grande des tortures, ils me crucifièrent sur le bois et m’élevèrent comme un agneau saigné sur des crochets de boucher, en aboyant, autour de mon agonie, comme une meute de loups faméliques que l’odeur du sang rend encore plus féroces.
   Je fus trahi, vendu, renié ; accusé, condamné, mis à mort ; abandonné par Dieu lui-même, car sur moi pesaient les crimes que j’avais endossés ; rendu plus pauvre qu’un mendiant dévalisé par des brigands, car on ne me laissa pas un vêtement pour couvrir ma livide nudité de martyr. Même au-delà de la mort, l’insulte d’une blessure, puis les calomnies de mes ennemis ne me furent pas épargnées. Je fus submergé sous la fange de tous vos péchés, précipité jusqu’au fond de l’obscurité de la douleur, sans aucune lumière du Ciel pour répondre à mon regard de mourant, sans voix divine pour répondre à mon ultime invocation.
   Isaïe indique la raison d’un tel acharnement : “ Vraiment, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. ”
   Nos douleurs ! Oui, c’est pour vous que je les ai subies ! Pour soulager les vôtres, pour les adoucir, pour les supprimer, si vous m’étiez restés fidèles. Mais vous ne l’avez pas voulu. Et qu’avez-vous obtenu ? Vous m’avez considéré “ comme un lépreux, un homme frappé par Dieu ”. Oui, j’avais la lèpre de vos péchés infinis, comme un habit de pénitent, comme un cilice. Mais comment n’avez-vous pas vu rayonner l’infinie charité de Dieu sous ce vêtement endossé pour vous sur sa sainteté ?
   “ Couvert de plaies à cause de nos iniquités, brisé à cause de nos crimes ”, dit Isaïe, dont les yeux de prophètes voyaient le Fils de l’homme couvert de contusions pour soigner celles des hommes. Et s’il s’était agi seulement des plaies de ma chair !
   Mais vos coups qui m’ont le plus fortement atteint s’en prenaient à mes sentiments et à l’esprit. Vous les avez pris pour cible. Vous m’avez blessé dans mon amitié pour vous, à travers Judas ; dans la fidélité que j’attendais de vous, à travers Pierre qui renie ; dans la reconnaissance pour mes bienfaits, à travers ceux qui me hurlaient “ Meurs donc ! ” alors que je les avais guéris de tant de maladies ; dans l’amour, par la torture infligée à ma Mère ; à travers la religion, en me déclarant blasphémateur, moi qui, par zèle pour la cause de Dieu, m’étais remis entre les mains de l’homme en m’incarnant, en souffrant toute ma vie et en m’abandonnant à la férocité humaine sans prononcer le moindre mot ni élever la moindre plainte.
   J’aurais pu réduire en cendres les accusateurs, les juges et les bourreaux en un clin d’œil. Mais j’étais venu de mon plein gré accomplir le sacrifice. Donc, comme un agneau — puisque j’étais l’Agneau de Dieu et que je le suis éternellement —, je me suis laissé mener pour être dépouillé et tué. C’est ainsi que j’ai fait de ma chair votre Vie. Lorsque je fus élevé de terre, je me consumais déjà de souffrances sans nom, ou plutôt qui portaient tous les noms. C’est à Bethléem que j’ai commencé à mourir, à la vue de la lumière de la terre : elle était si différente pour moi, le Vivant du Ciel, que cela m’angoissait. J’ai continué à mourir dans la pauvreté, la fuite, l’exil, le travail, l’incompréhension, la fatigue, la trahison, les arrachements dans mes affections, les tortures, les mensonges, les blasphèmes… Voilà ce que l’homme m’a donné, à moi qui venait le réconcilier avec Dieu ! (…) Tome 10 – ch 601.1