Lundi 3 janvier 2022 - Missionnaires de la Divine Volonté
De l’évangile de Matthieu 4, 12-17.23-25
Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort, une lumière s’est levée. Mt 4,16
La lumière sait comment se débarrasser de l’obscurité des passions et de la fumée de l’amour-propre.

 

Le livre du Ciel Tome 36, 25 avril 1938
Pauvres bonnes œuvres sans ma Volonté ! Elles sont comme des petites cloches sans aucun son, comme
des pièces de monnaie sans l’image du roi, qui n’indiquent pas la valeur de l’argent. Ses œuvres peuvent tout au plus se convertir en satisfactions personnelles. Et moi, qui aime tant les créatures, je suis souvent contraint de gâter le bien qu’elles font, afin qu’elles puissent entrer en elles-mêmes et essayer d’agir de façon droite et sainte. Mais pour celle qui vit dans notre Vouloir, il n’y a aucun danger que la fumée de l’amour-propre puisse entrer, même dans les plus grandes œuvres qu’elle pourra accomplir. Cette âme est la petite flamme nourrie par la
grande lumière qui est Dieu. La lumière sait comment se débarrasser de l’obscurité des passions et de la fumée de l’amour-propre. Et comme cette âme est lumière, elle comprend tout de suite que tout ce qu’elle fait de bien –c’est Dieu qui travaille dans son propre néant. Et si ce néant n’est pas vidé de tout ce qui ne se rapporte pas à Dieu, Dieu ne descend pas au fond du néant de cette créature pour accomplir les grandes œuvres dignes de lui. Ainsi, même l’humilité n’entre pas dans notre Vouloir ; y entre plutôt le néant de la créature, la connaissance qu’elle
n’est rien et que tout le bien qui entre en elle n’est rien d’autre que l’action divine. Il arrive alors que Dieu soit le porteur du rien, et que le rien soit le porteur de Dieu. Ainsi, dans mon Vouloir, toutes les choses changent pour la créature. La créature n’est rien d’autre que la petite lumière qui doit se soumettre –autant qu’elle le peut –à la grande lumière de mon Fiat, de telle sorte qu’elle ne fait rien d’autre que se nourrir elle-même de lumière, d’amour, de bonté, et de sainteté divine. Quel honneur d’être nourrie par Dieu ! Par conséquent, il n’est pas
étonnant que la créature étant la petite flamme, Dieu s’en nourrisse. Puis il ajouta: En plus d’un amour incessant, il y a un autre signe pour savoir si l’âme vit dans mon Vouloir et s’il règne dans l’âme. Ce signe est l’immutabilité. Il n’appartient qu’à Dieu de ne jamais passer du bien au mal. Un caractère ferme et constant qui ne change pas facilement d’action, que seul peut posséder une patience divine, la constance de toujours faire un acte, sans se fatiguer jamais, sans jamais éprouver de gêne ou de regret, cela n’appartient qu’à Dieu. Celle qui vit dans notre
Fiat ressent son immutabilité et se sent investie d’une telle fermeté qu’elle ne changerait d’action pour rien au monde. Elle préférerait mourir plutôt que de ne pas continuer à faire ce qu’elle fait. De plus, ce qu’elle fait avec un esprit ferme et qui ne change pas, cela a Dieu pour son commencement. Par conséquent, cette âme perçoit Dieu dans son acte. En répétant l’acte, elle sent que c’est Dieu qui coule dans son action et l’anime.

Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :

Je vois un beau coucher de soleil d’été. Le soleil a embrasé tout l’occident, et le lac de Génésareth est un gigantesque miroir où se reflète le ciel illuminé.

Les rues de Capharnaüm commencent à peine à être en­vahies par les gens : femmes qui vont à la fontaine, hommes, pêcheurs qui préparent les filets et les embarcations pour la pêche noc­turne, enfants qui courent en jouant à travers les rues, ânes chargés de paniers qui se dirigent vers la campagne, peut-être pour en rapporter des légumes.

Jésus s’avance vers une porte qui donne sur une petite cour tout ombragée par une vigne et un figuier. Plus loin, un chemin empierré borde le lac. Ce doit être la maison de Pierre (en réalité, c’est la maison de la belle-mère de Pierre) car il est sur la rive avec André, en train de préparer dans la barque les paniers à poissons et les filets, et de ranger bancs et cordages. Tout cela pour la pêche, en somme, et André l’aide, allant et venant de la maison à la barque.

Jésus interpelle son apôtre :

« La pêche sera-t-elle bonne ?

– Le temps est favorable. L’eau est calme et il y aura un clair de lune. Les poissons remonteront du fond et mon filet les entraînera.

– Nous y allons seuls ?

– Oh ! Maître, mais comment veux-tu que nous manipulions seuls tout ce dispositif de filets ?

– Je n’ai encore jamais pêché et j’attends que tu me l’apprennes. »

Jésus descend tout doucement vers le lac et s’arrête sur la rive de gros sable caillouteux, près de la barque.

« Regarde, Maître, comment on fait : je sors à côté de la barque de Jacques, fils de Zébédée, et on va ainsi ensemble vers l’endroit favorable. Puis, on descend le filet. Nous en tenons un bout, nous. Tu m’as dit que tu veux le tenir ?

– Oui, si tu me dis ce que je dois faire.

– Il n’y a qu’à surveiller la descente. Il faut que le filet descende lentement et sans faire de nœuds. Lentement parce que nous serons sur le lieu de pêche et un mouvement trop brusque peut éloigner les poissons, et sans nœuds pour ne pas fermer le filet qui doit s’ouvrir comme une bourse ou, si tu préfères, une voile gonflée par le vent. Puis, une fois la descente terminée, nous ramerons doucement ou bien nous avancerons à la voile selon ce qu’il faudra, en faisant un demi-cercle sur le lac. Quand la vibration de la cheville de sécurité nous indiquera que la pêche est bonne, nous nous dirigerons vers la terre et là, presque à la rive – mais pas trop tôt pour ne pas risquer que la proie nous échappe, pas trop tard pour ne pas abîmer les poissons et le filet sur les cailloux –, nous hisserons le filet. C’est alors qu’il faut avoir l’œil car les barques doivent se rapprocher au point qu’on puisse prendre l’extrémité du filet que passe l’autre barque sans pourtant nous heurter pour ne pas écraser le filet plein de poissons.

Fais attention, Maître, c’est notre gagne-pain. Garde toujours un œil sur le filet pour qu’il ne s’ouvre pas sous les secousses des poissons. Ils défendent leur liberté par de forts coups de queue et s’ils sont nombreux… Tu comprends… Ce sont de petites bêtes, mais à dix, cent, mille, ils deviennent forts comme le Léviathan.

– C’est la même chose avec les fautes, Pierre. Au fond, une seule, ce n’est pas irréparable. Mais si, au lieu de s’arrêter à cette “ première ”, on ne cesse de les accumuler, il arrive un moment où la petite faute – peut-être une simple omission, une simple faiblesse – devient toujours plus forte, se transforme en habitude pour finir en vice capital. Parfois on commence par un regard de concupiscence et on termine avec un adultère consommé. D’autres fois, c’est un manque de charité verbal à l’égard d’un parent qui finit en violence contre le prochain. Soyez vigilants dès le début pour que les fautes n’augmentent pas leur poids sous leur nombre ! Elles deviennent dangereuses et toutes puissantes, comme le Serpent infernal lui-même et elles vous entraînent à l’abîme de la géhenne.

– Tu parles bien, Maître… Mais nous sommes si faibles !

– Il y faut vigilance et prière pour être fort et avoir du secours, et ferme volonté de ne pas pécher. Et aussi une grande confiance dans la justice pleine d’amour du Père.

– Tu dis qu’il ne se montrera pas trop sévère pour le pauvre Simon ?

– Pour le vieux Simon, il pouvait encore se montrer sé­vère. Mais pour mon Pierre, l’homme nouveau, l’homme de son Christ… non, Pierre, il t’aime et continuera à t’aimer.

– Et moi ?

– Toi aussi, André ; et avec toi, Jean et Jacques, Philippe et Nathanaël. Vous êtes mes premiers élus.

– Il en viendra d’autres ? Il y a ton cousin, et en Judée…

– Ah oui, beaucoup ! Mon Royaume est ouvert à tout le genre humain et, en vérité, je te dis que, au cours de la nuit des siècles, ma pêche sera plus abondante que la plus abondante des tiennes… que chaque siècle est une nuit où le guide et la lumière ne sont pas la pure lumière d’Orion ni celle de la lune qui parcourt le ciel, mais la parole du Christ et la grâce qui viendra de lui. Cette nuit connaîtra l’aurore d’un jour sans crépuscule, d’une lumière dans laquelle tous les fidèles vivront, d’un soleil qui revêtira les élus et les rendra beaux, éternels, heureux comme des dieux. Des dieux inférieurs au Père dont ils sont les fils et semblables à moi… Vous ne pouvez pas encore comprendre, mais en vérité, je vous dis que votre vie chrétienne vous obtiendra de ressembler à votre Maître et ce seront les mêmes signes qui vous feront resplendir dans le Ciel. Eh bien ! J’aurai, malgré la haine de Satan et la faible volonté de l’homme, une pêche plus abondante que la tienne.

– Mais serons-nous tes seuls apôtres ?

– Jaloux, Pierre ? Non, ne le sois pas. D’autres viendront et dans mon cœur, il y aura de l’amour pour tous. Ne sois pas avare, Pierre. Tu ne sais pas encore qui est celui qui t’aime. As-tu jamais compté les étoiles ? Et les pierres qui tapissent le fond du lac ? Non, tu ne le pourrais pas, mais encore moins pourrais-tu compter les battements d’amour dont mon cœur est capable. As-tu jamais pu compter le nombre de fois où la mer dépose sur le rivage le baiser de ses eaux au cours de douze lunes ? Non, tu ne le pourrais pas, mais tu pourrais encore moins compter les vagues d’amour qui se déversent de ce cœur pour donner ses baisers aux hommes. Sois sûr, Pierre, de mon amour. »

Pierre prend la main de Jésus et l’embrasse. Il est fortement ému.

André regarde et n’ose pas, mais Jésus lui pose la main dans les cheveux et dit :

« Toi aussi, je t’aime beaucoup. A l’heure de ton aurore, tu verras se réfléchir sur la voûte du ciel – tu le verras sans devoir lever les yeux – ton Jésus qui te sourira pour te dire : “ Je t’aime, viens ”, et ton entrée dans l’aurore te sera plus douce que l’entrée dans une chambre nuptiale. Tome 1 – ch 58.1