Pourquoi faites-vous ce qu’il n’est pas permis de faire pendant le sabbat? Lc 6,2
Les lois, les ordres sont pour les serviteurs, les esclaves, les rebelles.
Le livre du Ciel Tome 19, 9 septembre 1926
” Ma fille, tout ce que Je te dis à propos de ma Volonté, ce sont autant de cadeaux de ma part. La connaissance ne suffit pas si l’on ne possède pas le bien que cette connaissance contient, si ce n’était pas le cas, tu serais malheureuse, car, le fait de connaître un bien sans le posséder est toujours une souffrance. A plus forte raison que
Je ne sais pas faire les choses à moitié; d’abord Je mets l’âme en condition, élargissant sa capacité, ensuite Je donne la connaissance et le bien qui va avec, et, les connaissances à son sujet étant divines, la nature est dotée de la même ressemblance que la Nature Divine et, mieux qu’une fille, elle n’attend pas d’ordre, se sentant honorée
de faire ce que veut le père. Les lois, les ordres sont pour les serviteurs, les esclaves, les rebelles. Dans le Règne du FIAT Suprême, il n’y aura pas de serviteurs, ni d’esclaves, ni de rebelles, mais une seule volonté, celle de Dieu et celle de la créature, et la vie ne sera qu’une. C’est aussi pourquoi Je parle énormément de ma Volonté, pour
pouvoir distribuer encore davantage de dons, non seulement à toi, mais à qui veut venir vivre dans mon Règne afin qu’il ne manque de rien, qu’il n’ait besoin de rien, possédant en lui-même la source des biens. Ce ne serait pas digne du Dieu que Je suis, si grand, puissant, riche, magnanime, devant constituer le Règne de ma Volonté, si Je ne dotais pas ceux qui doivent y vivre des prérogatives et qualités que ma propre Volonté possède. Tu dois savoir que, toutes les choses étant sorties de cet acte unique de Dieu, aussi, tout doit revenir dans cet acte unique, auquel ne succède aucun autre acte; seul celui qui laisse tout pour ne vivre que dans ma Volonté, peut revenir en cet acte unique car, tout ce que l’âme fait vivant en Elle, se transforme en lumière et tous ses actes s’incorporent et s’identifient naturellement dans la lumière éternelle du Soleil de ma Volonté devenant ainsi un acte unique avec Elle.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Ils marchent, ils y arrivent. Ils demandent du pain et des vivres, mais le régisseur les repousse durement.
«Race de Philistins
[1] ! Vipères ! Toujours les mêmes ! Ils sont nés du même cep et donnent des fruits empoisonnés, bougonnent les disciples affamés et fatigués. Que vous soit rendu ce que vous donnez !
– Mais pourquoi manquez-vous de charité ? Nous ne sommes plus à l’époque de la loi du talion. Avancez. Il ne fait pas encore nuit et vous ne mourez pas de faim. Un peu de sacrifice pour que ces âmes arrivent à avoir faim de moi» exhorte Jésus.
Mais les disciples — et je crois que c’est plutôt par dépit qu’à cause d’une faim insupportable — entrent au beau milieu d’un champ et se mettent à cueillir des épis. Ils les égrènent dans leurs mains et se mettent à les manger.
217.2 – A un autre carrefour entre la route principale et un chemin secondaire, plusieurs pharisiens hargneux se sont arrêtés. Ils reviennent sûrement des offices du sabbat auxquels ils ont assisté dans le hameau que l’on aperçoit au bout de ce chemin secondaire, large, plat, comme si c’était une grosse bête tapie dans sa tanière.
Jésus les voit, les regarde, doux et souriant, et leur adresse son salut :
«Que la paix soit avec vous.»
Au lieu de répondre à son salut, un des pharisiens lui demande avec arrogance :
«Qui es-tu ?
– Jésus de Nazareth.
– Vous voyez bien que c’est lui !» dit l’un d’eux aux autres.
Pendant ce temps, Nathanaël et Simon s’approchent du Maître. tandis que les autres, cheminant à travers les sillons, se dirigent vers la route. Ils mâchent encore des grains de blé et en ont dans le creux de la main.
Le pharisien qui a parlé le premier, peut-être le plus puissant, recommence à parler avec Jésus, qui s’est arrêté pour écouter la suite :
«Ah ! C’est donc toi, le fameux Jésus de Nazareth ? Comment se fait-il que tu sois venu jusqu’ici ?
– Parce que, ici aussi, il y a des âmes à sauver.
– Nous y suffisons. Nous savons sauver les nôtres et nous savons sauver celles qui dépendent de nous.
– S’il en est ainsi, vous faites bien. Mais moi, je suis envoyé pour évangéliser et sauver.
– Envoyé ! Envoyé ! Et qu’est-ce qui nous le prouve ? Sûrement pas tes œuvres !
– Pourquoi dis-tu cela ? Tu ne tiens pas à ta vie ?
457> – Ah, c’est vrai ! C’est toi qui administres la mort à ceux qui ne t’adorent pas. Alors, tu veux tuer toute la classe sacerdotale, celle des pharisiens, celle des scribes et beaucoup d’autres parce qu’ils ne t’adorent pas et ne t’adoreront jamais. Jamais, comprends-tu ? Jamais, nous, les élus d’Israël, nous ne t’adorerons ni ne t’aimerons.
– Je ne vous force pas à m’aimer et je vous dis : “Adorez Dieu”, parce que…
– Ou toi, parce que tu es Dieu, n’est-ce pas ? Mais nous ne sommes pas de ces Galiléens pouilleux, ni de ces imbéciles de Judée qui te suivent et délaissent nos rabbins…
– Ne te fâche pas, homme. Je ne demande rien. J’accomplis ma mission. J’enseigne comment aimer Dieu et je reviens rappeler le Décalogue parce qu’il est trop oublié, et surtout parce qu’il est mal appliqué. Je veux donner la vie, celle de l’éternité. Je ne souhaite pas la mort corporelle, et encore moins la mort spirituelle. La vie dont je te demandais si tu ne tenais pas à la perdre, c’était celle de ton âme, car moi, j’aime ton âme, même si elle ne m’aime pas. Et je souffre de voir que tu la tues en offensant le Seigneur et en méprisant son Messie.»
Le pharisien semble pris de convulsions tant il s’agite : il chiffonne ses vêtements, en arrache les franges, enlève son couvre-chef, se passe la main dans les cheveux, et crie :
«Écoutez ! Écoutez ! C’est à moi,
Jonathas, fils d’Uziel, descendant direct de Simon le Juste, c’est à moi qu’il dit cela! Moi, offenser le Seigneur ! Je ne sais ce qui me retient de te maudire, mais…
– C’est la peur qui te retient, mais fais-le donc. Tu ne seras pas réduit en cendres pour autant. En temps voulu, tu le seras, alors tu m’appelleras. Mais entre moi et toi, il y aura alors un ruisseau rouge : mon sang.
– D’accord.
217.3 – Mais en attendant, toi qui te prétends saint, pour quoi permets-tu certaines choses? Toi qui te dis Maître, pourquoi n’instruis-tu pas tes apôtres, avant les autres? Regarde-les, derrière toi ! Les voilà, avec encore l’instrument du péché dans leurs mains ! Tu les vois ? Ils ont cueilli des épis, or c’est le sabbat. Ils ont cueilli des épis qui ne leur appartenaient pas. Ils ont violé le sabbat et ils ont volé.»
Pierre répond :
458> «Nous avions faim. Nous avons demandé logement et nourriture au village où nous sommes arrivés hier soir. Ils nous ont chassés. Seule une petite vieille nous a donné de son pain et une poignée d’olives. Que Dieu le lui rende au centuple, car elle a donné tout ce qu’elle avait et s’est contentée de demander une bénédiction. Nous avons marché pendant un mille, puis nous nous sommes arrêtés, comme la Loi le prescrit, et nous avons bu l’eau d’un ruisseau. Plus tard, au crépuscule, nous sommes allés à cette maison… Ils nous ont repoussés. Tu vois que nous avions la volonté d’obéir à la Loi.
– Mais vous ne l’avez pas fait. Il n’est pas permis, pendant le sabbat, de faire des travaux manuels et il n’est jamais permis de prendre ce qui appartient à autrui. Mes amis et moi, nous en sommes scandalisés.
– Moi, au contraire, je ne le suis pas, dit Jésus. N’avez-vous jamais lu comment David, à
Nob, prit les pains consacrés pour se nourrir[2], lui et ses compagnons ? Les pains consacrés appartenaient à Dieu, dans sa maison, réservés par un ordre éternel aux prêtres. Il est dit : “Ils appartiendront à Aaron et à ses fils qui les mangeront en un lieu sacré[3], car c’est une chose très sainte.” Néanmoins, David les prit pour lui et ses compagnons parce qu’ils avaient faim. Or si le saint roi entra dans la maison de Dieu et mangea les pains consacrés le jour du sabbat, lui à qui il n’était pas permis de s’en nourrir – pourtant la chose ne lui fut pas comptée comme péché puisque Dieu continua encore après cela de lui garder son amour -, comment peux-tu dire que nous sommes pécheurs si nous cueillons sur le sol de Dieu les épis qui ont poussé et mûri par sa volonté, les épis qui appartiennent aussi aux oiseaux ? Et tu refuses que les hommes s’en nourrissent, eux qui sont les enfants du Père ? – Il avait demandé ces pains. Il ne les avait pas pris sans les demander. Et cela change tout ! Et puis, ce n’est pas vrai que Dieu n’a pas compté à David cet acte comme péché. Dieu l’a frappé durement !
– Mais pas pour cette raison. Pour sa luxure
[4], pour son recensement[5], pas pour…, rétorque Jude.
– Oh ! Assez ! Ce n’est pas permis, voilà tout. Vous n’avez pas le droit de le faire, et vous ne le ferez pas.
217.4 – Allez-vous-en! Nous ne voulons pas de vous sur nos terres. Nous n’avons pas besoin de vous. Nous ne savons que faire de vous.
459> — Nous allons partir, dit Jésus en empêchant ses disciples de répliquer.
— Et pour toujours, souviens-t ‘en. Que jamais plus Jonathas, fils d’Uziel, ne te trouve sur son chemin. Va-t’en !
— Oui, nous partons. Toutefois, nous nous retrouverons. Cette fois, ce sera Jonathas qui voudra me voir pour répéter ma condamnation et délivrer pour toujours le monde de moi. Mais ce sera alors le Ciel qui te dira : “Il ne t’est pas permis de faire cela”, et cette parole “il ne t’est pas permis” résonnera dans ton cœur comme une sonnerie de trompette pendant toute ta vie et au-delà. De même que, le jour du sabbat, les prêtres violent au Temple le repos sabbatique sans pécher, nous aussi, les serviteurs du Seigneur, nous pouvons recevoir amour et secours du Père très saint sans pour autant commettre de faute, puisque l’homme nous refuse l’amour. Il y a ici quelqu’un de bien plus grand que le Temple et qui peut prendre ce qu’il veut de la création, car Dieu a disposé toutes choses pour servir d’escabeau à la Parole. Et moi, je prends et je donne. Il en est ainsi des épis du Père servis sur l’immense table qu’est la terre, comme de la Parole. Je prends et je donne. Aux bons comme aux mauvais, car je suis la Miséricorde.
Mais vous ignorez ce qu’est la miséricorde. Si vous saviez ce que cela signifie, vous comprendriez aussi que je ne veux qu’elle
[6]. Si vous saviez ce qu’est la miséricorde, vous n’auriez pas condamné des innocents. Mais vous l’ignorez. Vous ne savez pas non plus que je ne vous condamne pas, vous ne savez pas que je vous pardonnerai et que je demanderai même au Père de vous pardonner. Car c’est la miséricorde que je veux, et non le châtiment. Mais vous, vous ne le savez pas. Vous ne voulez pas le savoir. C’est là un péché plus grand que celui que vous m’imputez, que celui que, selon vous, ces innocents ont commis. Du reste, sachez que le sabbat est fait pour l’homme et non pas l’homme pour le sabbat, et que le Fils de l’homme est le maître même du sabbat. Adieu…»