Me trouvant hors de mon corps, il me sembla que nous étions dans la nuit : j’ai vu l’univers entier, l’ordre parfait de la nature, le ciel étoilé, le silence de la nuit. Il me semblait que tout avait une signification. Pendant que je contemplais cela, il me sembla voir Notre-Seigneur qui me disait :
«Toute la nature invite au repos. Mais qu’est le vrai repos ? C’est le repos intérieur, le silence de tout ce qui n’est pas Dieu. Tu vois les étoiles scintiller d’une lumière modérée, pas éblouissante comme celle du soleil, le silence de toute la nature, du genre humain et des animaux. Tous cherchent une place, un refuge où être en silence et se reposer de la fatigue de la vie, chose qui est nécessaire pour le corps et beaucoup plus pour l’âme.
« Il est nécessaire de se reposer dans son propre centre qui est Dieu mais, pour pouvoir le faire, le silence intérieur est nécessaire, au même titre que, pour le corps, le silence extérieur est nécessaire afin de pouvoir dormir paisiblement. En quoi donc consiste ce silence intérieur ? À faire taire ses passions en les tenant en échec, à imposer le silence à ses désirs, ses inclinations et ses sentiments, en somme, à tout ce qui n’est pas Dieu. Et quel est le moyen de parvenir à cela ? Le moyen unique et indispensable est de démolir son être selon la nature en le réduisant à rien, comme c’était sa situation avant qu’il soit créé. Quand il a été réduit à rien, il faut le recouvrer en Dieu.
Vol 3, 20 mai 1900
Après quoi j’accompagnai l’Ascension de Jésus au Ciel. Comme Il était Beau, toute Majesté, entouré de la plus brillante Lumière qui ravissait et captivait les cœurs. Et mon doux Jésus, toute Bonté et tout Amour, me dit :
Ma bienheureuse fille, il n’est rien dans Ma vie qui ne symbolise le Royaume de ma Divine Volonté. En ce jour de mon Ascension, Je me sentais victorieux et triomphant; mes Souffrances étaient terminées et Je les laissais parmi Mes enfants sur la terre pour les aider et les soutenir, comme un refuge où se cacher dans leurs propres souffrances et s’inspirer de Mon héroïsme dans leurs sacrifices. Je peux dire que j’ai laissé mes Souffrances, Mes exemples et Ma vie elle-même comme une semence qui grandit pour former le Royaume de ma Divine Volonté. De sorte que Je partais et restais en même temps. Je restais en vertu de mes Souffrances, Je restais dans leur cœur pour être aimé, et après que ma très Sainte Humanité fut montée au Ciel, Je Me sentais davantage pressé par le lien de la famille humaine. Et comme Je n’aurais pas été adapté pour recevoir l’amour de Mes enfants et de Mes frères que Je laissais sur la terre, Je suis resté dans le Très Saint Sacrement afin de pouvoir toujours Me donner à eux et qu’ils puissent Me recevoir continuellement pour trouver le repos, le soulagement et le remède à tous leurs besoins. Nos Œuvres ne souffrent pas la mutabilité. Ce que Nous faisons une fois, Nous le faisons toujours.
Vol 34, 20 mai 1936
Me trouvant avec mon toujours aimable Jésus, je me plaignais parce que, en plus d’être privée de lui, je sentais mon pauvre cœur froid et indifférent à tout, comme s’il n’avait plus de vie. Quel état pitoyable ! J’étais même incapable de pleurer sur mon infortune. Je dis à Jésus : «Puisque je suis incapable de pleurer sur moi-même, toi, Jésus, aie pitié de ce cœur que tu as tant aimé et à qui tu as tant promis.»
Il me dit : «Ma fille, ne t’afflige pas pour quelque chose qui n’en vaut pas la peine. Quant à moi, plutôt que de m’affliger pour ce qui t’arrive, j’en suis content et je te dis : «Réjouis-toi avec moi, parce que ton cœur m’appartient totalement. Puisque tu ne ressens rien de la vie de ton cœur, je suis seul à ressentir cela. Tu dois savoir que quand tu ne ressens rien dans ton cœur, ton cœur est dans mon Cœur où il repose dans un doux sommeil et me comble de joie. Si tu sens ton cœur, la jouissance nous est alors commune. Laisse-moi faire : après que je t’aurai donné du repos dans mon Cœur et que j’aurai joui de ta présence, je viendrai me reposer en toi et je te ferai jouir du contentement de mon Cœur.