De l’évangile de Jean 6, 16-21
Il soufflait un grand vent, et la mer était agitée. Jn 6, 18
“il lui manque la plénitude du bonheur et la mer de paix, qui sont tels que l’âme ne peut d’aucune manière être troublée ni voir son bonheur brisé.”
Le livre du ciel Tome 22, 3 septembre 1927
Ma fille, tant qu’elle ne laissera pas ma Divine Volonté régner en elle, la créature sera toujours malheureuse, toujours inquiète, car si bonne, si sainte, si instruite et si riche qu’elle puisse être, elle sentira en elle qu’il lui manque la plénitude du bonheur et la mer de paix, qui sont tels que l’âme ne peut d’aucune manière être troublée ni voir son bonheur brisé. Elle ne peut donc être heureuse qu’à moitié, et sa paix sera diminuée de moitié ; et parce qu’elle n’est pas entière, la moitié qui lui manque restera une voie ouverte au
malheur et au trouble. C’est également ce qui se produit dans l’ordre naturel. Celui-ci est riche, il ne manque de rien, il possède ses dix, vingt millions ou milliards, mais sachant qu’il pourrait en gagner plus et être plus riche encore, il se sent inquiet, malheureux ; et comme s’il mettait sa richesse de côté, il ne pense plus qu’aux autres richesses qu’il pourrait acquérir. Le pauvre, comment
pourrait-il être heureux, en paix, s’il lui manque la source des biens qui lui dit : ‘Repose-toi, tout t’appartient et tout ce que tu désires est en ton pouvoir.’ Celui-là est roi – mais que de tristesse sous cette couronne : peur de perdre son royaume, espoirs et envies d’en acquérir d’autres, de régner sur le monde entier au prix de guerres. Ainsi, la possession d’un royaume ne sert à rien d’autre qu’à rendre le pauvre roi malheureux et inquiet. Un autre encore est un érudit, mais ne possédant pas toutes les sciences et sachant qu’il pourrait en acquérir d’autres, il ne connaît pas de repos et ne se sent ni heureux ni en paix. Combien de fois, face à un plus savant que lui, il se sent
humilié et malheureux de ne pas posséder la totalité de toutes les sciences ? Or, la même chose se produit dans l’ordre surnaturel. Celui-là est bon, mais il n’a pas le sentiment de posséder en lui-même la source de la bonté, car il sent qu’en certaines occasions sa patience est faible, sa fermeté dans le bien intermittente, sa charité très souvent boiteuse, sa prière inconstante.
Cela le rend malheureux, inquiet, car il voit que son bonheur n’est pas complet – c’est comme s’il ne l’avait qu’à moitié, et l’autre moitié qui lui manque sert à le torturer et à le rendre malheureux. Le pauvre, comme il apparaît clairement qu’il lui manque le Royaume de ma Divine Volonté ; de fait, s’il régnait en lui, il posséderait la source de la bonté qui lui dirait : « Repose-toi, tout est en ton pouvoir – source de patience, de fermeté, de charité, de prière.’ Et ressentant la source en lui-même, il sentirait la mer de bonheur et de paix s’étendre en lui et en dehors de lui, et le malheur et l’inquiétude ne trouveraient plus le moyen d’entrer en lui.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
274.1 – La soirée est avancée. Il fait presque nuit car on voit à peine sur le sentier qui grimpe sur un coteau où l’on voit ça et là des arbres qui me semblent être des oliviers mais étant donné le peu de lumière, je ne puis l’assurer. En somme, ce sont des arbres de taille moyenne, avec une épaisse frondaison et tordus comme le sont d’ordinaire les oliviers.
Jésus est seul, habillé de blanc avec son manteau bleu foncé. Il monte et s’enfonce parmi les arbres. Il chemine d’un pas allongé et tranquille, sans hâte, mais à cause de la longueur de ses foulées il fait, sans se presser, beaucoup de chemin. Il marche jusqu’à ce qu’il rejoigne une sorte de balcon naturel d’où la vue s’étend sur le lac tout à fait paisible sous la lumière des étoiles dont les yeux de lumière fourmillent maintenant dans le ciel. Le silence enveloppe Jésus de son embrassement reposant. Il le détache des foules et de la terre et les Lui fait oublier, en l’unissant au ciel qui semble s’abaisser pour adorer le Verbe de Dieu et le caresser de la lumière de ses astres.
Jésus prie dans sa pose habituelle : debout et les bras en croix. Il a derrière Lui un olivier et paraît crucifié sur ce fût obscur. La frondaison le dépasse de peu, grand comme il est, et remplace, par une parole qui convient au Christ, l’inscription de la croix. Là-bas : “Roi des juifs“. Ici : “Prince de la paix“. L’olivier pacifique s’exprime bien pour qui sait entendre.
363> Jésus prie longuement, puis il s’assied sur le balcon qui sert de base à l’olivier, sur une grosse racine qui dépasse et il prend son attitude habituelle : les mains jointes et les coudes sur les genoux. Il médite. Qui sait quelle divine conversation il échange avec le Père et l’Esprit en ce moment où il est seul et peut être tout à Dieu. Dieu avec Dieu !
Il me semble que plusieurs heures passent ainsi car je vois les étoiles se déplacer et plusieurs sont déjà descendues à l’occident.
274.2 – Justement pendant qu’un semblant de lumière, ou plutôt de luminosité parce que cela ne peut encore s’appeler lumière, se dessine à l’extrême horizon du côté de l’orient, un frisson de vent secoue l’olivier. Puis, c’est le calme. Puis, il reprend. plus fort. Avec des pauses syncopées, il devient de plus en plus violent. La lumière de l’aube qui commençait à peine, est arrêtée dans sa progression par une masse de nuages noirs qui viennent occuper le ciel, poussée par des rafales de vent toujours plus fortes. Le lac aussi a perdu sa tranquillité. Il me semble qu’il va subir une bourrasque comme celle que j’ai déjà vue dans la vision de la tempête [2]. Le bruissement des feuilles et le grondement des flots remplissent maintenant l’espace, il y a un moment si tranquille.
Jésus sort de sa méditation. Il se lève. Il regarde le lac. Il y cherche, à la lumière des étoiles qui restent et de l’aube malade, et il voit la barque de Pierre qui avance péniblement vers la rive opposée, mais n’y arrive pas. Jésus s’enveloppe étroitement dans son manteau dont il relève le bord, qui traîne et qui le gênerait dans la descente, sur sa tête, comme si c’était un capuchon, et il descend rapidement, non par la route qu’il avait suivie mais par un sentier rapide qui rejoint directement le lac. Il va si vite qu’il semble voler.
Il parvient à la rive fouettée par les vagues qui font sur la grève une bordure bruyante et écumeuse. Il poursuit rapidement son chemin comme s’il ne marchait pas sur l’élément liquide tout agité, mais sur un plancher lisse et solide. Maintenant Lui devient lumière. Il semble que le peu de lumière qui arrive encore des rares étoiles qui s’éteignent et de l’aube orageuse se concentre sur Lui et elle forme une sorte de phosphorescence qui éclaire son corps élancé.
364> Il vole sur les flots, sur les crêtes écumeuses, dans les replis obscurs entre les vagues, les bras tendus en avant avec son manteau qui se gonfle autour des joues et qui flotte, comme il peut, serré comme il est autour du corps, avec un battement d’ailes.
274.3 – Les apôtres le voient et poussent un cri d’effroi que le vent apporte à Jésus.
“Ne craignez pas. C’est Moi.”
La voix de Jésus, malgré le vent contraire, se répand sans difficulté sur le lac.