Lundi 22 Février 2021 - Missionnaires de la Divine Volonté
[…] Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. » Mt 16, 13-19
La nécessité pour Luisa de rester dans l’état de victime
pour les besoins de l’Église.

 

Le livre du Ciel tome 5, 24 octobre 1903

J’avais parlé à mon confesseur de mes craintes quant à savoir si,
oui ou non, mon état de victime correspondait à la Volonté de Dieu
et si, pour vérifier cela, je ne devais pas essayer de quitter cet état,
pour voir si je pouvais réussir. Mon confesseur, sans ses difficultés
habituelles, me dit : « Très bien, demain tu essaieras. »
Je me suis sentie comme libérée d’un fardeau. Le prêtre célébra
la sainte messe. Ayant communié, j’ai vu mon adorable Jésus en
moi. Les mains jointes, il me fixait du regard et suppliait pour de la
pitié et de l’aide. À ce moment, j’ai quitté mon corps.
Je me suis trouvée dans une chambre où il y avait une femme
noble et vénérable, gravement infirme et couchée dans un lit. La
tête de son lit était si haute qu’elle touchait le plafond. J’étais forcée
de rester au haut de cette tête de lit, soutenue par un prêtre, pour
garder le lit stable et veiller sur la femme malade. Pendant que
j’étais dans cette position, j’ai vu quelques religieux entourant le
lit et préparant des traitements pour la patiente. Avec beaucoup
d’amertume, ils se disaient entre eux : « Elle est très malade, tellement
malade ! Tout ce que ça prendrait, c’est une petite secousse
du lit. »
Je me concentrais à tenir fermement la tête du lit de peur qu’un
mouvement du lit puisse causer la mort de la dame. Voyant que
l’épreuve se prolongeait, et ennuyée par mon inactivité, j’ai dit à
celui qui me tenait : « Par pitié, laissez-moi descendre ; je ne fais
là rien de bien et je ne l’aide pas. À quoi ça sert que je reste comme
cela ? En bas, je pourrais au moins la servir et l’aider. »
Le prêtre répondit : « N’as-tu pas entendu que le plus léger
mouvement du lit peut lourdement aggraver sa condition ? Si je te
laisse descendre, il n’y aura personne pour stabiliser le lit et elle
mourra. » Je repris : « Est-ce possible qu’en ne faisant que cela je
puisse empêcher sa mort ? Par le ciel, pose-moi par terre ! »
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Après que j’eus répété ces paroles plusieurs fois, il me posa sur
le plancher sans que plus personne ne me tienne. Je me suis
approchée de la malade et, à ma grande surprise et mon grand
regret, j’ai vu que le lit bougeait. Sa face devint livide. Elle
trembla et fit entendre les râlements de la mort. Les quelques
religieux présents commencèrent à pleurer en disant : « Il est trop
tard, elle en est à ses dernières respirations. »
Puis des ennemis, des soldats et des officiers entrèrent dans la
chambre pour battre la malade. Quoique si gravement malade, elle
se leva et, avec beaucoup d’intrépidité et de dignité, s’offrit pour
être battue et blessée. Voyant cela, j’ai commencé à trembler
comme une feuille et je me suis dit en moi-même : « Je suis la cause
de tout cela ; à cause de moi, ce mal arrive. »
J’ai compris que cette femme symbolisait l’Église, infirme dans
ses membres et en bien d’autres choses (que je n’ai pas besoin de
mentionner, puisque la signification est claire par ce que j’ai écrit).
Puis, à l’intérieur de moi, Jésus dit : « Si je te suspends en permanence,
mes ennemis commenceront à verser le sang de mon
Église. » Je répondis : « Seigneur, ce n’est pas que je ne veux pas
rester dans cet état. Que le Ciel ne permette pas que je me retire de
ta Volonté, même pour un instant. Si tu veux que je reste, je
resterai ; sinon, je quitterai. »
Jésus reprit : « Ma fille, si ton confesseur te dégage en disant :
“Très bien, demain tu essaieras.”, ton rôle de victime cessera. C’est
seulement à travers l’obéissance qu’on devient une âme victime.
Si c’est nécessaire, je ferai un miracle de ma Toute-Puissance pour
éclairer celui qui te dirige. J’ai souffert volontairement, mais c’était
l’obéissance à mon cher Père qui fit de Moi une victime. Il voulait
que toutes mes Actions soient marquées du sceau de l’obéissance. »
Revenant dans mon corps, j’étais effrayée de quitter mon état de
victime, mais je me suis empressée de dire : « Celui qui me dirige
par l’obéissance doit y penser. Si le Seigneur me veut, moi je suis
prête. »


Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :

Mais les gens, vous qui les approchez si familièrement plus que moi, et sans la timidité que je peux susciter, que disent-ils que je suis ? Et comment définissent-ils le Fils de l’homme ?

– Certains disent que tu es Jésus, c’est-à-dire le Christ, et ce sont les meilleurs. D’autres te qualifient de prophète, d’autres seulement de rabbi, et d’autres, tu le sais, te disent fou et possédé.

– Quelques-uns pourtant se servent pour toi du nom que tu te donnes et ils t’appellent : “ Fils de l’homme ”.

– Et certains aussi disent que c’est impossible, parce que le Fils de l’homme, c’est bien différent. Et cela n’est pas toujours une négation car, au fond, ils admettent que tu es plus que Fils de l’homme : tu es le Fils de Dieu. D’autres, au contraire, prétendent que tu n’es même pas le Fils de l’homme, mais un pauvre homme que Satan agite ou que la démence bouleverse. Tu vois que les opinions sont nombreuses et toutes différentes, dit Barthélemy.

– Mais pour les gens, qu’est-ce donc que le Fils de l’homme ?

– C’est un homme en qui se retrouvent toutes les plus belles vertus de l’homme, un homme qui réunit en lui-même toutes les qualités requises d’intelligence, de sagesse, de grâce, dont nous pensons qu’elles étaient en Adam ; certains ajoutent même à ces qualités celle de ne pas mourir. Tu sais que la rumeur circule déjà que Jean-Baptiste n’est pas mort, mais seulement transporté ailleurs par les anges et qu’Hérode, pour ne pas se dire vaincu par Dieu – et plus encore Hérodiade –, ont tué un serviteur et, après l’avoir décapité, ont présenté son corps mutilé comme le cadavre de Jean-Baptiste. Les gens racontent tant de choses ! Ainsi plusieurs pensent que le Fils de l’homme est Jérémie ou bien Elie, ou l’un des prophètes, et même Jean-Baptiste en personne, en qui étaient grâce et sagesse et qui se disait le précurseur du Christ. Le Christ est l’Oint de Dieu. Le Fils de l’homme est un grand homme né de l’homme. Un grand nombre ne peut admettre, ou ne veut pas admettre, que Dieu ait pu envoyer son Fils sur la terre. Tu l’as dit hier : “ Seuls ceux qui sont convaincus de l’infinie bonté de Dieu croiront. ” Israël croit davantage à la rigueur de Dieu qu’à sa bonté…, dit encore Barthélemy.

– Oui. En effet, ils se sentent si indignes qu’ils jugent impossible que Dieu soit assez bon pour envoyer son Verbe pour les sauver. Ce qui fait obstacle à leur foi, c’est la dégradation de leurs âmes » confirme Simon le Zélote, avant d’ajouter : « Tu dis que tu es le Fils de Dieu et de l’homme. En effet, en toi, se trouvent toute grâce et toute sagesse comme homme. Et je crois réellement que quelqu’un qui serait né d’Adam en état de grâce t’aurait ressemblé pour ce qui est de la beauté, de l’intelligence et de toute autre qualité. Et Dieu brille en toi pour ce qui est de la puissance. Mais qui peut le croire parmi ceux qui se croient dieux et qui, dans leur orgueil démesuré, mesurent Dieu à l’aune de ce qu’ils sont ? Eux, les cruels, les haineux, les rapaces, les impurs, ne peuvent certainement pas penser que Dieu ait poussé sa douceur jusqu’à se donner lui-même pour les racheter, avec son amour pour les sauver, sa générosité pour se livrer à l’homme, sa pureté pour se sacrifier parmi nous. Non, ils ne le peuvent pas, eux qui sont si impitoyables et pointilleux pour rechercher et punir les fautes.

343.5 – Et vous, qui dites-vous que je suis ? Répondez franchement, selon votre jugement, sans tenir compte de mes paroles ou de celles d’autrui. Si vous étiez obligés de me juger, qui diriez-vous que je suis ?

– Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant, s’écrie Pierre en s’agenouillant, les bras tendus vers le haut, vers Jésus qui le regarde avec un visage tout lumineux et qui se penche afin de le relever pour l’embrasser en disant :

– Bienheureux es-tu, Simon, fils de Jonas ! Car ce n’est pas la chair ni le sang qui te l’ont révélé, mais mon Père qui est dans les Cieux. Dès le premier jour où tu es venu vers moi, tu t’es posé cette question, et parce que tu étais simple et honnête, tu as su comprendre et accepter la réponse qui te venait du Ciel. Tu n’avais pas vu de manifestation surnaturelle comme ton frère ou Jean et Jacques. Tu ne connaissais pas ma sainteté de fils, d’ouvrier, de citoyen comme Jude et Jacques, mes frères. Tu n’as pas profité d’un miracle et tu ne m’as pas vu en accomplir, et je ne t’ai pas donné de signe de ma puissance comme je l’ai fait et comme l’ont vu Philippe, Nathanaël, Simon le Cananéen, Thomas, Judas. Tu n’as pas été subjugué par ma volonté comme Matthieu le publicain. Et pourtant tu t’es écrié : “ Il est le Christ ! ” Dès le premier instant où tu m’as vu, tu as cru et jamais ta foi n’a été ébranlée. C’est pour cela que je t’ai appelé Céphas ; pour la même raison, c’est sur toi, Pierre, que j’édifierai mon Eglise et les puissances de l’Enfer ne prévaudront pas contre elle. C’est à toi que je donnerai les clés du Royaume des Cieux. Et tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les Cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les Cieux, ô homme fidèle et prudent dont j’ai pu éprouver le cœur. Et ici, dès cet instant, tu es le chef à qui l’obéissance et le respect sont dus comme à un autre moi-même. Et c’est tel que je le proclame devant vous tous. »

343.6 Si Jésus avait écrasé Pierre sous une grêle de reproches, les pleurs de Pierre n’auraient pas été aussi forts. Il s’effondre, il éclate en sanglots, le visage sur la poitrine de Jésus. Des larmes qui n’auront leurs égales que dans celles, incoercibles, de sa douleur d’avoir renié Jésus. Maintenant ce sont des pleurs faits de mille sentiments humbles et bons. Un peu de l’ancien Simon – ce pêcheur de Bethsaïde qui, à la première annonce de son frère, avait dit en riant : « Le Messie t’apparaît !… Vraiment ! » sur un ton incrédule et en plaisantant –, un peu de l’ancien Simon s’effrite sous cette émotion pour laisser apparaître toujours plus nettement, sous la couche amincie de son humanité, Pierre, le pontife de l’Eglise du Christ.

Quand il relève la tête, timide, confus, il ne sait faire qu’un geste pour dire tout, pour promettre tout, pour se donner tout entier à son nouveau ministère : celui de jeter ses bras courts et musclés au cou de Jésus et l’obliger à se pencher pour l’embrasser, en mêlant sa barbe et ses cheveux un peu hérissés et grisonnants, à la barbe et aux cheveux soyeux et dorés de Jésus. Puis il le regarde d’un regard plein d’adoration, affectueux, suppliant de ses yeux un peu bovins, luisants et rougis par les larmes qu’il a versées, en tenant dans ses mains calleuses, larges, épaisses, le visage ascétique du Maître penché sur le sien, comme si c’était un vase d’où coulait une liqueur vivifiante… et il boit, boit, boit douceur et grâce, sécurité et force, de ce visage, de ces yeux, de ce sourire…