Dimanche 21 Février 2021 - Missionnaires de la Divine Volonté
« Aussitôt l’Esprit pousse Jésus au désert et, dans le désert, il resta quarante jours… » Saint Marc (1, 12-15)
« Aussitôt l’Esprit pousse Jésus au désert et, dans le désert, il resta quarante jours…[…] je suis allé au désert afin de rappeler cette même Divine Volonté qui est mienne et que, pendant quarante siècles, les créatures avaient désertée … »
Le Livre du Ciel Tome 22, 8 septembre 1927
Luisa : Après quoi je suivis la Divine Volonté dans l’acte où mon doux Jésus se sépara de la Reine Souveraine pour aller au désert ; et en éprouvant de la compassion pour l’un et pour l’autre, je me disais : « Comment la Reine Souveraine a-t-elle pu se séparer de son cher Fils pour aussi longtemps que quarante jours ? Elle qui l’aimait tant, comment pouvait-elle supporter d’être sans lui ? Moi, qui n’ai pas son amour, je souffre tant d’être privée de lui pour quelques jours, qu’est-ce que cela a dû être pour ma Maman ? » Et pendant que je pensais cela, mon Jésus adoré se manifesta à l’intérieur de moi et me dit :
« Ma fille, nous avons souffert tous les deux de cette séparation, mais notre peine a été soufferte de manière divine, et non humaine ; par conséquent, elle ne nous a pas séparés du bonheur ni d’une paix imperturbable. Heureux, je suis parti au désert – au comble de la joie, ma céleste Mère est restée. En fait, la douleur soufferte de façon divine n’a pas la vertu de jeter la plus petite ombre sur le bonheur divin qui contient des mers infinies de joies et de paix. Les douleurs souffertes de façon divine sont comme de petites gouttes d’eau dans une mer immense dont la puissance des vagues a la vertu de les changer en joie. La douleur soufferte de manière humaine a la vertu de briser la vraie joie et de troubler la paix ; la manière divine – jamais. D’autant plus que ma Maman possédait le soleil de ma Volonté par grâce, et que je le possédais par nature. Ainsi, le soleil demeurait en elle et demeurait en moi, mais ses rayons ne se séparaient pas, car la lumière est indivisible ; par conséquent, dans cette même lumière, elle demeurait en moi et suivait mes actes, et moi je demeurais en elle comme le centre de sa vie. La séparation, bien que réelle, n’était qu’apparente ; nous étions en substance fusionnés ensemble et inséparables, parce que la lumière de la Divine Volonté plaçait nos actes en commun comme s’ils ne faisaient qu’un. De plus, je suis allé au désert afin de rappeler cette même Divine Volonté qui est mienne et que, pendant quarante siècles, les créatures avaient désertée ; et moi, pendant quarante jours, je voulais rester seul afin de réparer les quarante siècles de volonté humaine durant lesquels ma Volonté n’avait pas possédé son royaume au cœur de la famille humaine ; et avec ma Divine Volonté même, je voulais la rappeler parmi eux afin qu’elle puisse régner. De retour du désert, je l’ai déposée en ma Maman, avec tous ces actes de Divine Volonté que les créatures avaient rejetés et gardés comme en un désert, afin qu’elle puisse être la fidèle dépositaire, la réparatrice et l’impératrice du royaume de ma Volonté. Seule la Dame Souveraine pouvait recevoir ce dépôt si grand, car elle possédait en elle la Divine Volonté même qui pouvait contenir la Volonté désertée par les créatures. Comment pouvions-nous penser à la douleur d’être séparés pour quarante jours alors qu’il s’agissait de réintégrer notre Divine Volonté, de la rappeler pour régner à nouveau parmi les créatures ? Dans notre peine, nous étions plus qu’heureux, parce que nous voulions placer le Royaume du Fiat suprême en sûreté, et la Reine du Ciel attendait avec impatience mon retour pour recevoir le dépôt du nouveau soleil afin de payer de son amour tous les actes de ce soleil que l’ingratitude humaine avait rejetés. Elle a agi en vraie Maman envers ma Divine Volonté, se comportant également en vraie Mère pour les créatures, en demandant la vie, le bonheur, la joie de posséder le Royaume du Fiat éternel pour tous. »

Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :

  46.2 Un énorme rocher, façonné comme j’essaie de le dessiner, forme un embryon de grotte. Assis sur une grosse pierre traînée à l’intérieur, Jésus se tient adossé à la paroi à l’endroit que je signale par un +.

       (dessin visible dans le tome 1 de “L’Evangile tel qu’il m’a été révélé” ch 46 p 351)

       Il s’y repose du soleil brûlant. Mon conseiller intérieur m’indique que cette pierre sur laquelle il est assis lui sert aussi d’agenouilloir et d’oreiller quand il prend quelques brèves heures de repos, enroulé dans son manteau à la lueur des étoiles et dans l’air froid de la nuit. En effet, tout près de là, se trouve la besace que je lui ai vu prendre à son départ de Nazareth. C’est tout ce qu’il possède et, comme elle est flasque, je comprends qu’elle a été vidée du peu de nourriture qu’y avait mise Marie.

       Jésus est très maigre et pâle. Il est assis, les coudes appuyés sur les genoux, les avant-bras en avant, les mains jointes et les doigts entrelacés. Il médite. De temps à autre il lève les yeux et promène son regard alentour et observe le soleil presque au zénith dans le ciel bleu. En particulier après avoir examiné les alentours et levé les yeux vers la lumière du soleil, il les referme et s’appuie au rocher qui lui sert d’abri, comme pris de vertige.

       46.3 C’est alors que je vois apparaître l’horrible gueule de Satan.

       Il ne se présente pas sous la forme où nous nous le représentons avec cornes, queue, etc. On dirait un Bédouin enveloppé dans son habit et son manteau qui ressemble à un domino de mascarade. Sur la tête, le turban dont les pans lui descendent jusqu’aux épaules pour les abriter et sur les côtés du visage, de sorte qu’on n’en voit qu’un triangle étroit, très brun avec des lèvres minces et tordues, des yeux très noirs et enfoncés, d’où sortent des éclairs magnétiques. Deux pupilles vous pénètrent jusqu’au fond du cœur, mais on n’y lit rien, sinon un seul mot : mystère. C’est tout le contraire du regard de Jésus qui vous fascine lui aussi par ses effluves magnétiques qui vous pénètrent jusqu’au cœur, mais où on ne lit que bonté et amour pour vous. Le regard de Jésus est pour l’âme une caresse, celui de Satan un double poignard qui vous transperce et vous brûle.

       46.4 Il s’approche de Jésus :

       « Tu es seul ? »

       Jésus le regarde sans répondre.

       « Comment es-tu arrivé ici ? Tu t’es perdu ? »

       Jésus le regarde de nouveau et se tait.

       « Si j’avais de l’eau dans ma gourde, je t’en donnerais. Mais je n’en ai pas moi-même. Mon cheval est mort et je me dirige à pied vers le gué. Là je boirai et je trouverai quelqu’un qui me donne un pain. Je connais la route. Viens avec moi, je te conduirai. »

       Jésus ne lève même pas les yeux.

       « Tu ne réponds pas ? Sais-tu que si tu restes ici tu vas mourir ? Déjà le vent se lève. Il va y avoir la tempête. Viens. »

       Jésus serre les mains en une prière muette.

       « Ah ! C’est donc bien toi ? Depuis le temps que je te cherche ! Et maintenant, cela fait si longtemps que je t’observe. Depuis le moment où tu as été baptisé. Tu appelles l’Eternel ? Il est bien loin ! Maintenant tu es sur terre et au milieu des hommes. Or chez les hommes, c’est moi qui suis roi. Pourtant, tu me fais pitié et je veux t’aider parce que tu es bon et que tu es venu te sacrifier pour rien. Les hommes te haïront à cause de ta bonté. Ils ne comprennent qu’or, mangeaille et jouissance. Sacrifice, souffrance, obéissance sont pour eux des paroles mortes, plus mortes que cette terre-ci et ses alentours. Ils sont plus arides encore que cette poussière. Il n’est que le serpent pour se cacher ici en attendant de mordre et aussi le chacal pour te mettre en pièces. Allons, viens. Ils ne méritent pas que l’on souffre pour eux. Je les connais mieux que toi. »

       Satan s’est assis en face de Jésus. Il le fouille de son regard terrible et sourit de sa bouche de serpent. Jésus se tait toujours et prie mentalement.

       46.5 « Tu te défies de moi. Tu as tort. Je suis la sagesse de la terre. Je peux te servir de maître pour t’aider à triompher. Vois : l’important, c’est de triompher. Puis, une fois qu’on s’est imposé au monde et qu’on l’a séduit, on le mène où l’on veut. Mais il faut d’abord être comme cela leur plaît, comme eux, les séduire en leur faisant croire que nous les admirons et que nous suivons leurs pensées.

       Tu es jeune et beau. Commence par la femme. C’est toujours par elle qu’on doit commencer. Je me suis trompé en menant la femme à la désobéissance. J’aurais dû la conseiller d’une autre manière. J’en aurais fait un meilleur instrument et j’aurais vaincu Dieu. J’ai été trop pressé. Mais toi ! Je te l’enseigne car il y a eu un jour où je t’ai regardé avec une joie angélique et un reste de cet amour est demeuré en moi. Mais toi, écoute-moi et profite de mon expérience. Donne-toi une compagne. Elle réussira là où tu ne le pourras. Tu es le nouvel Adam : tu dois avoir ton Eve.

       Et puis, comment peux-tu comprendre et guérir les maladies de la sensualité, si tu ne sais pas ce que c’est ? Ne sais-tu pas que la femme est le noyau d’où naît la plante de la passion et de l’orgueil ? Pourquoi l’homme veut-il régner ? Pourquoi veut-il être riche, puissant ? Pour posséder la femme. Elle est comme l’alouette. Elle a besoin d’un scintillement qui l’attire. L’or et la domination sont les deux faces du miroir qui attire les femmes et la cause des maux du monde. Regarde : derrière mille délits d’apparences diverses, il y en a neuf cents, au moins, qui s’enracinent dans la soif de possession de la femme ou dans la volonté d’une femme qui brûle d’un désir que l’homme ne satisfait pas encore, ou ne satisfait plus. Va vers la femme si tu veux savoir ce qu’est la vie et, après seulement, tu sauras soigner et guérir les maux de l’humanité.

       Elle est belle, tu sais, la femme ! Il n’est rien de plus beau au monde. L’homme possède la pensée et la force. Mais la femme ! Sa pensée est un parfum, son contact est caresse de fleurs. Sa grâce est un vin enivrant, sa faiblesse est comme un écheveau de soie ou les boucles d’un bébé entre les mains de l’homme, sa caresse est une force qui se communique à la nôtre et l’en­flamme. La souffrance disparaît, tout comme la fatigue et les soucis quand on s’approche d’une femme. Elle est entre nos bras comme un bouquet de fleurs.

       46.6 Mais, imbécile que je suis ! Tu as faim et je te parle de femme. Ta vigueur est épuisée. C’est la raison pour laquelle ce parfum de la terre, cette fleur de la création, ce fruit qui donne et suscite l’amour te paraît sans valeur. Mais regarde ces pierres, vois comme elles sont rondes et polies, dorées sous les rayons du soleil couchant. Ne dirait-on pas des pains ? Toi, le Fils de Dieu, tu n’as qu’à dire : “ Je le veux ”, pour qu’elles deviennent un pain qui sent bon, comme celui qu’à cette heure-ci les ménagères sortent du four pour le repas de la famille. Et, si tu le veux, ces acacias si secs ne peuvent-ils pas se couvrir de fruits délicieux, de dattes sucrées comme le miel ? Rassasie-toi, Fils de Dieu. Tu es le Maître de la terre. Elle se penche pour se mettre à tes pieds et apaiser ta faim.

       Tu vois comme tu pâlis et chancelles, rien qu’à entendre parler de pain ! Pauvre Jésus ! Es-tu affaibli au point de ne plus pouvoir commander au miracle ? Veux-tu que je le fasse pour toi ? Je ne suis pas à ton niveau, mais je peux faire quelque chose. Je me priverai pendant un an de ma force, je la rassemblerai toute, mais je veux te servir parce que tu es bon et que je me souviens toujours que tu es mon Dieu, même si maintenant j’ai démérité de te donner ce nom. Aide-moi de ta prière pour que je puisse…

       – Tais-toi. “ L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui vient de Dieu. ” »

       Le démon a un sursaut de rage. Il grince des dents et serre les poings, mais il se maîtrise et ses dents se desserrent pour ébaucher un sourire.

       « Je comprends. Tu es au-dessus des nécessités de la terre et cela te dégoûte de te servir de moi. Je l’ai mérité. 46.7 Mais alors viens voir ce qui se passe dans la Maison de Dieu. Vois comme les prêtres eux-mêmes ne se refusent pas à composer entre l’esprit et la chair, parce que, enfin, ce sont des hommes et non pas des anges. Fais un miracle spirituel. Je te porte sur le pinacle du Temple et là-haut, tu te transfigures en une merveil­leuse beauté. Ensuite, appelle les cohortes angéliques et dis-leur de te faire de leurs ailes entrelacées une estrade pour tes pieds et de te faire descendre ainsi dans la cour principale. Qu’ils te voient et se rappellent qu’il y a un Dieu. Ces manifestations sont parfois nécessaires parce que l’homme a une mémoire bien courte, spécialement pour ce qui est spirituel. Tu sais comme les anges seront heureux de te donner un lieu où poser ton pied et une échelle pour que tu descendes !

       – Il a été dit : “ Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu. ”

       – Tu comprends que ton apparition elle-même n’y changerait rien et que le Temple continuerait à être marché et corruption. Ta divine sagesse sait que les cœurs des ministres du Temple sont un nid de vipères qui s’entredévorent pour arriver au pouvoir. Il n’y a pour les dompter que la puissance humaine.

       46.8 Alors, viens. Adore-moi. Je te donnerai la terre. Alexandre, Cyrus, César, tous les plus grands conquérants du passé ou encore en vie seront semblables à de vulgaires chefs de caravanes par rapport à toi qui auras tous les royaumes de la terre sous ton sceptre, et avec eux toutes les richesses, toutes les splendeurs de la terre, et puis les femmes, les chevaux, les soldats et les temples. Tu pourras élever partout ton Signe quand tu seras le Roi des rois et le Seigneur du monde. Alors, tu seras obéi et vénéré par le peuple et les prêtres. Toutes les castes t’honoreront et te serviront parce que tu seras le Puissant, l’Unique, le Seigneur.

       Adore-moi un seul instant ! Désaltère ma soif d’être adoré ! C’est elle qui m’a perdu. Mais elle est restée en moi et me brûle. Les flammes de l’enfer sont fraîcheur de l’air au matin, en comparaison de ce feu qui me brûle intérieurement. C’est mon enfer, cette soif. Un instant, un seul instant, ô Christ, toi qui es bon ! Un instant de joie pour l’éternel Torturé ! Fais-moi éprouver ce que veut dire être Dieu et je te serai dévoué, obéissant comme un esclave pour toute la vie, dans toutes tes entreprises. Un instant, un seul instant, et je ne te tourmenterai plus ! »

       Alors Satan se jette à genoux en le suppliant.

       46.9 Jésus, au contraire, s’est levé. Amaigri après ces jours de jeûne, il semble encore plus grand. Son visage est terrible de sévérité et de puissance. Ses yeux sont deux saphirs qui jettent des flammes. Sa voix est un tonnerre qui résonne dans la cavité du rocher et se répand sur les roches et la terre désolée, quand il dit :

       « Va-t’en, Satan. Il est écrit : “ C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras et à lui seul tu rendras un culte. ” »

       Satan saute sur ses pieds avec un cri déchirant de damné et de haine inexprimable. Sa fureur, sa colère fumante sont terribles à voir. Puis il disparaît avec un nouveau hurlement de malédiction.

       46.10 Jésus, fatigué, se rassied et appuie sa tête contre le rocher. Il paraît à bout, exténué. Mais des êtres angéliques viennent de leurs ailes renouveler l’air dans la chaleur étouf­fante de la grotte, la purifiant et la rafraîchissant. Jésus ouvre les yeux et sourit. Je ne le vois pas manger. On dirait qu’il se nourrit du parfum du Paradis et en sort revigoré.

Le soleil disparaît au couchant. Jésus saisit sa besace vide et, accompagné par les anges dont le vol lui fait une douce lumière au-dessus de la tête, tandis que la nuit tombe très rapidement, il se dirige vers l’est ou plutôt vers le nord-est. Il a repris son expression habituelle, sa démarche assurée. Il lui reste seulement comme souvenir de son jeûne prolongé un aspect plus ascétique, avec son visage amaigri et pâle et ses yeux pleins d’une joie extasiée qui n’est pas de cette terre.