SAINT JEAN XXIII (1881-1963) ÉLU PAPE EN 1958, INSTIGATEUR DU CONCILE VATICAN II
De l’Évangile de Luc 11, 27-28
En ce temps-là, comme Jésus était en train de parler, une femme éleva la voix au milieu de la foule pour lui dire : « Heureuse la mère qui t’a porté en elle, et dont les seins t’ont nourri ! » Alors Jésus lui déclara : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent ! »
« Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent ! » Lc 11, 28
Nous voulons trouver dans la créature la volonté de recevoir : un désir, un soupir, un petit espace où placer notre Volonté.
Le livre du Ciel Tome 35, 6 septembre 1937
Notre amour est tel qu’il ne s’arrête pas. Nous ne les quittons pas des yeux pour voir qui veut vivre dans notre Volonté ; nous tendons l’oreille pour savoir qui l’appelle ; nous sommes tout amour pour placer notre grand amour sur le petit amour de la créature. Dès que nous voyons qu’elle est disposée, nous formons notre parole et nous lui disons l’histoire de notre Volonté, la longue histoire de notre amour éternel. Combien nous l’aimons. Combien nous soupirons après l’amour… Tu dois savoir que lorsque nous aimons sans trouver quelqu’un qui nous aime, notre amour ne sait où se tourner pour être aimé en retour. Il erre partout en trépignant d’impatience et délire, et s’il ne trouve pas même un petit Je t’aime d’une créature sur quoi se reposer, il se retire en nous-mêmes dans notre centre d’amour. Mais il le fait avec une souffrance qu’un esprit créé ne peut comprendre. Les souffrances d’un amour sans retour sont indicibles. Elles surpassent toutes les autres. Nous voulons toujours donner, nous sommes dans un acte continuel de dons, mais nous voulons trouver dans la créature la volonté de recevoir : un désir, un soupir, un petit espace où placer notre Volonté et tout ce que nous voulons donner et faire. Ces désirs et ces soupirs sont comme des oreilles qui nous écoutent, des yeux qui nous regardent, des cœurs qui nous aiment, des esprits qui nous comprennent. Si nous ne trouvons pas ces petits espaces, nous ne pouvons rien donner à la créature qui reste aveugle, sourde, muette et sans cœur. Par conséquent, notre Volonté est chassée et elle retourne dans l’espace de nos célestes régions.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
La voix perçante d’une femme, limpide comme un chant d’alouette, s’élève au-dessus du brouhaha de la foule pleine d’admiration, chantant la nouvelle béatitude, c’est-à-dire la gloire de Marie :
« Heureuse la mère qui t’a porté dans ses entrailles et qui t’a nourri de son lait ! »
Jésus se tourne vers la femme qui exalte la Mère par admiration pour le Fils. Il sourit, parce que cet éloge de sa Mère lui est doux. Mais il répond :
« Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique. Fais cela, femme. »
Sur ce, Jésus bénit et se dirige vers la campagne, suivi des apôtres qui lui demandent :
« Pourquoi as-tu dit cela ?
– Parce que, en vérité, je vous dis qu’au Ciel on ne mesure pas avec les mesures de la terre. Et ma Mère elle-même sera heureuse, moins en raison de son âme immaculée que pour avoir écouté la Parole de Dieu et l’avoir mise en pratique par l’obéissance. Le “ que l’âme de Marie soit faite sans fautes ”, c’est un prodige du Créateur. C’est à lui donc qu’en va la louange. Mais le “ qu’il soit fait de moi selon ta parole ”, c’est un prodige de ma Mère. C’est donc en cela que son mérite est grand. Si grand que c’est seulement en raison de cette capacité à écouter Dieu parlant par la bouche de Gabriel, et pour sa volonté de mettre en pratique la parole de Dieu sans rester à soupeser les difficultés et les douleurs immédiates et futures qu’allait susciter son adhésion, qu’est venu le Sauveur du monde. Vous voyez donc qu’elle est ma bienheureuse Mère non seulement parce qu’elle m’a engendré et allaité, mais parce qu’elle a écouté la Parole de Dieu et l’a mise en pratique par l’obéissance.
Mais maintenant, rentrons à la maison. Ma mère savait que j’étais dehors pour peu de temps et pourrait s’inquiéter en voyant que je tarde. Nous sommes dans un pays à demi païen. Mais, en vérité, il est meilleur que les autres. Aussi partons, et tournons derrière les murs pour échapper à la foule qui me retiendrait encore. Allons, passons vite derrière ces bosquets touffus… » Tome 4 – ch 288.6