Un jour de sabbat, Jésus était entré dans la maison d’un chef des pharisiens pour y prendre son repas, et ces derniers l’observaient. Or voici qu’il y avait devant lui un homme atteint d’hydropisie. Prenant la parole, Jésus s’adressa aux docteurs de la Loi et aux pharisiens pour leur demander : « Est-il permis, oui ou non, de faire une guérison le jour du sabbat ? » Ils gardèrent le silence. Tenant alors le malade, Jésus le guérit et le laissa aller. Puis il leur dit : « Si l’un de vous a un fils ou un bœuf qui tombe dans un puits, ne va-t-il pas aussitôt l’en retirer, même le jour du sabbat ? » Et ils furent incapables de trouver une réponse.
« Est-il permis, oui ou non, de faire une guérison le jour du sabbat ? » Ils gardèrent le silence. Lc 14, 3-4
Ils restent dans l’obscurité et peuvent souffrir la disgrâce des pharisiens…
Le livre du Ciel Tome 28, 9 juillet 1930
C’est à son fruit que l’on juge l’arbre –pour savoir s’il est bon, médiocre ou mauvais. Et à mon très grand regret, au lieu de juger les fruits, ils ont jugé l’écorce de l’arbre et peut-être pas même la substance et la vie de l’arbre lui-même. Les pauvres ! Que peuvent-ils comprendre en ne regardant que l’extérieur de mon action sans examiner les fruits qu’elle a produits ? Ils restent dans l’obscurité et peuvent souffrir la disgrâce des pharisiens qui, ne regardant que l’écorce de mes œuvres et de mes paroles et non la substance des fruits de ma vie, sont restés aveugles et ont fini par me donner la mort. Ainsi, un jugement est rendu sans avoir imploré l’aide de l’auteur et dispensateur des lumières, et sans consulter celui qu’ils jugent si facilement ! Et quel mal ai-je fait, et quel mal as-tu reçu lorsque je déversais –de ma bouche dans la tienne –la petite fontaine qui sortait de la source de mon amertume et de ce que les créatures me donnaient ? Je n’ai pas déversé en toi le péché, mais une partie de ses effets. Tu as ainsi ressenti l’intensité de l’amertume, de la nausée, et combien le péché est laid. Et en ressentant ces effets, tu as abhorré le péché et compris combien Jésus souffre. Et tu as transmué ton être, et même toutes les gouttes de ton sang en réparation pour ton Jésus. Ah ! tu n’aurais pas aimé souffrir autant pour me faire réparation si tu n’avais ressenti les effets du péché en toi et combien Jésus souffre d’en être offensé.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Jésus les observe et sourit. Puis il se retourne et demande :
« Toi, vieux scribe (il parle au vieil homme à la voix chevrotante qui a parlé le premier), réponds-moi : est-il permis de guérir un jour de sabbat ?
– Pendant le sabbat aucun travail n’est permis.
– Même pas de sauver quelqu’un du désespoir ? Ce n’est pas un travail manuel.
– Le sabbat est consacré au Seigneur.
– Quelle œuvre plus digne d’un jour sacré que de faire en sorte qu’un fils de Dieu dise à son Père : “ Je t’aime et je te loue parce que tu m’as guéri ” ?
– Il doit le faire même s’il est malheureux.
– Chanania, sais-tu qu’en ce moment ton bois le plus beau est en train de brûler, et que toute la pente du mont Hermon rougit de l’éclat des flammes ? »
Le vieil homme bondit comme si un serpent l’avait mordu :
« Maître, dis-tu la vérité ou bien est-ce une plaisanterie ?
– Je dis la vérité. Je vois et je sais.
– Ah ! Malheureux que je suis ! Mon bois le plus beau ! Des milliers de sicles en cendres ! Malédiction ! Maudits soient les chiens qui m’y ont mis le feu ! Que leurs viscères brûlent comme mon bois ! »
Le petit vieux est désespéré.
« Ce n’est qu’un bois, Canania, et tu te plains ! Pourquoi ne loues-tu pas le Seigneur dans ce malheur ? Cet homme ne perd pas du bois qui repousse, mais la vie et le pain de ses enfants, et il devrait louer quand toi tu ne le fais pas ? Donc, scribe, il ne m’est pas permis de le guérir le jour du sabbat ?
– Maudit soyez-vous, toi, lui et le sabbat ! J’ai bien autre chose à penser, moi… »
Et, bousculant Jésus qui lui avait mis une main sur le bras, il sort furieux et on l’entend brailler de sa voix chevrotante pour avoir son char.
« Et maintenant ? » demande Jésus en tournant son regard vers les autres. « A votre tour, dites-moi : est-ce permis ou non ? » Tome 5 – ch 335.13