En ce temps-là, Jésus passa de l’autre côté de la mer de Galilée, le lac de Tibériade. Une grande foule le suivait, parce qu’elle avait vu les signes qu’il accomplissait sur les malades. Jésus gravit la montagne, et là, il était assis avec ses disciples. Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche. Jésus leva les yeux et vit qu’une foule nombreuse venait à lui. Il dit à Philippe : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? » Il disait cela pour le mettre à l’épreuve, car il savait bien, lui, ce qu’il allait faire. Philippe lui répondit : « Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas pour que chacun reçoive un peu de pain. » Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit : « Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons, mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ! » Jésus dit : « Faites asseoir les gens. » Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes. Alors Jésus prit les pains et, après avoir rendu grâce, il les distribua aux convives ; il leur donna aussi du poisson, autant qu’ils en voulaient. Quand ils eurent mangé à leur faim, il dit à ses disciples : « Rassemblez les morceaux en surplus, pour que rien ne se perde. » Ils les rassemblèrent, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux des cinq pains d’orge, restés en surplus pour ceux qui prenaient cette nourriture. À la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : « C’est vraiment lui le Prophète annoncé, celui qui vient dans le monde. » Mais Jésus savait qu’ils allaient venir l’enlever pour faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira dans la montagne, lui seul.
Quand ils eurent mangé à leur faim, il dit à ses disciples : « Rassemblez les morceaux en surplus, pour que rien ne se perde. » Jn 6,12
« J’ai faim. Viens ô Divine Volonté me donner ta vie et me rassasier de toi, sinon je vais mourir. »
Le livre du Ciel Tome 34, 5 janvier 1936
« J’ai faim. Viens ô Divine Volonté me donner ta vie et me rassasier de toi, sinon je vais mourir. » Je délirais en voulant sentir en moi la plénitude de la Divine Volonté lorsque mon doux Jésus, répétant en moi sa brève visite, toute bonté, me dit : Ma bienheureuse fille, ton délire, ta faim, ton besoin extrême de vouloir sentir la vie de ma Volonté à chaque instant sont pour moi des blessures au Cœur, des larmes d’amour qui me forcent à courir, à voler
vers toi pour faire grandir en toi la vie de ma Volonté. Tu dois savoir que lorsque la créature veut faire ma Volonté pour qu’elle vive et émette ses actes dans la créature, elle appelle son Créateur qui se sent appelé par la puissance de son propre Vouloir dans la créature, ce qu’il ne peut refuser ni retarder le moindrement. Au contraire, comme nous ne nous laissons jamais vaincre en amour, dès que nous voyons qu’elle va nous appeler, nous ne lui en laissons pas le temps, nous l’appelons et elle accourt dans notre Être divin comme en son propre centre, elle se jette
dans nos bras et nous la pressons contre nous pour la transformer en nous, dans un accord parfait entre Créateur et créature. Et notre enthousiasme d’amour est si grand que nous l’aimons d’un amour nouveau et redoublé. Mais ce n’est pas assez ; nous lui donnons une communication avec notre Être suprême afin de nous faire aimer par
elle d’un amour nouveau et redoublé, et si tu savais ce que signifie être aimé par Dieu d’un amour nouveau et redoublé, et pouvoir aimer d’un amour nouveau et redoublé. Ces merveilles et ces prodiges n’existent que dans notre Divine Volonté. Dieu s’aime lui-même dans la créature, tout est sien. Il n’est donc pas étonnant qu’il mette en œuvre son amour toujours nouveau, le redouble 100 fois et autant qu’il veut, et qu’il accorde une grâce à la créature afin qu’elle puisse l’aimer avec son propre amour.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta
“Maître, demande le scribe, pourquoi l’enfant a-t-il tout de suite senti le poids, et nous pas ? J’ai même fouillé à l’intérieur. Il n’y avait toujours que ces quelques bouchées de pain et cet unique morceau de poisson. J’ai commencé à sentir le poids en allant vers la foule, mais si cela avait pesé pour la quantité que j’ai donnée, il aurait fallu un couple de mulets pour le transport, non plus le panier, mais un char complet chargé de nourriture. Au début, j’y allais doucement… puis je me suis mis à donner, à donner, et pour ne pas être injuste, je suis revenu vers les premiers en faisant une nouvelle distribution parce qu’aux premiers j’avais donné peu de chose. Et pourtant, il y en a eu assez.”
“Moi aussi, j’ai senti que le panier devenait lourd pendant que j’avançais, et tout de suite j’ai donné abondamment, car j’ai compris que tu avais fait un miracle” dit Jean.
“Moi, au contraire, je me suis arrêté et me suis assis, pour renverser sur mon vêtement le fardeau et me rendre compte… Alors j’ai vu des pains et des pains, et j’y suis allé” dit Manahen.
360> “Moi, je les ai même compté pour ne pas faire piètre figure. Il y avait cinquante petits pains. Je me suis dit : “Je vais les donner à cinquante personnes, et puis je reviendrai”. Et j’ai compté. Mais, arrivé à cinquante, il y avait toujours le même poids. J’ai regardé à l’intérieur. Il y en avait encore tant. Je suis allé de l’avant et j’en ai donné par centaine. Mais cela ne diminuait jamais” dit Barthélemy.
“Moi, je le reconnais, je n’y croyais pas. J’ai pris dans mes mains les bouchées de pain et ce petit morceau de poisson et je les regardais en disant : “À quoi cela va servir ? Jésus a voulu plaisanter !…” et je les regardais, je les regardais, restant caché derrière un arbre, espérant et désespérant de les voir croître. Mais c’était toujours la même chose. J’allais revenir quand Mathieu est passé et m’a dit: “Tu as vu comme ils sont beaux ?”. “Quoi ?” ai-je dit. “Mais les pains et les poissons !… ” “Tu es fou ? Moi je vois toujours des morceaux de pain”
“Va les distribuer avec foi, et tu verras”. J’ai jeté dans le panier ces quelques bouchées et je suis allé avec réticence… Et puis… pardonne-moi, Jésus car je suis pécheur !” dit Thomas.
“Non, tu es un esprit du monde. Tu raisonnes comme les gens du monde.”
“Moi aussi, Seigneur, alors” dit l’Iscariote. “Au point que j’ai pensé donner une pièce avec le pain en pensant : “ils mangeront ailleurs”. J’espérais t’aider à faire meilleure figure. Que suis-je donc, moi ? Comme Thomas ou davantage ?”
“Bien plus que Thomas, tu es “monde”.
“Mais pourtant j’ai pensé faire l’aumône pour être Ciel ! C’étaient mes deniers à moi…”
“Aumône à toi-même et à ton orgueil et non pas à Dieu. Ce dernier n’en a pas besoin et l’aumône à ton orgueil est une faute, pas un mérite.”
Judas baisse la tête et se tait.
“Moi de mon côté” dit Simon le Zélote “je pensais que cette bouchée de poisson, ces bouchées de pain, il me fallait les fragmenter pour qu’elles suffisent. Mais je ne doutais pas qu’elles auraient suffit pour le nombre et la valeur nutritive. Une goutte d’eau, donnée par Toi, peut-être plus nourrissante qu’un banquet”.
361> “Et vous, qu’en pensiez-vous ?” demande Pierre aux cousins de Jésus.
“Nous nous rappelions Cana… et nous ne doutions pas” dit sérieusement Jude.
“Oui et non. À la vérité de la puissance d’une goutte d’eau, exprimée par Simon, il faut ajouter ta pensée pour une figure lointaine. Mais ce n’est pas encore un sacrement.”
273.6 – Le scribe garde une croûte entre ses doigts.
“Qu’en fais-tu ?”
“Un… souvenir.”
“Je la garde moi aussi. Je la mettrai au cou de Marziam dans un sachet” dit Pierre.
“Moi, je la porterai à notre mère” dit Jean.
“Et nous ? Nous avons tout mangé…” disent les autres, mortifiés.
“Levez-vous. Faite de nouveau le tour avec les paniers, recueillez les restes. Séparez les gens les plus pauvres d’avec les autres et amenez-les moi ici, avec les paniers. Et puis vous, mes disciples, allez tous vers les barques et prenez le large pour aller à la plaine de Génésareth. Je vais congédier les gens après avoir fait une distribution aux plus pauvres et puis je vous rejoindrai.”
Les apôtres obéissent… et reviennent avec douze paniers combles de restes, et suivis d’une trentaine de mendiants ou de personnes très misérables.
“C’est bien. Allez.”
Les apôtres et ceux de Jean saluent Manahen et s’en vont avec un peu de regret de quitter Jésus. Mais ils obéissent. Manahen attend, pour quitter Jésus, que la foule, aux dernières lueurs du jour, s’en aille vers les villages ou cherche une place pour dormir parmi les joncs hauts et secs. Puis il fait ses adieux. Avant lui s’en est allé le scribe, un des premiers même, parce que, avec son petit garçon, il a suivi les apôtres.
Lorsque tout le monde est parti ou s’est endormi, Jésus se lève, bénit les dormeurs et à pas lents se dirige vers le lac, vers la péninsule de Tarichée élevée de quelques mètres comme si c’était une avancée de colline dans le lac. Lorsqu’il en a rejoint le pied, sans entrer dans la ville, mais en la côtoyant, il gravit le monticule et s’installe sur un rocher, pour prier, face à l’azur et à la blancheur du clair de lune dans la nuit sereine.