Mardi 2 août 2022 - Missionnaires de la Divine Volonté
De l’évangile de Matthieu 14, 22-36
« Confiance ! n’ayez plus peur ! » mt 14,27
Si l’âme est craintive, c’est un signe qu’elle se fie beaucoup à elle-même.

 

Le livre du Ciel Tome 6, 3 janvier 1907
« Ma fille, si l’âme est craintive, c’est un signe qu’elle se fie beaucoup à elle-même. Ne trouvant en elle que faiblesses et misères, alors, naturellement et justement, elle craint. Si, d’autre part, l’âme n’a peur de rien, c’est un
signe qu’elle met toute sa confiance en Dieu. Ses misères et faiblesses se perdent en Dieu. Elle se sent revêtue de l’Être divin. Ce n’est plus l’âme qui travaille, mais Dieu dans l’âme. Que peut-elle craindre ? La vraie confiance en Dieu reproduit la Vie divine dans l’âme. »

Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
 Jésus prie longuement, puis il s’assied sur le balcon qui sert de base à l’olivier, sur une grosse racine qui dépasse et il prend son attitude habituelle : les mains jointes et les coudes sur les genoux. Il médite. Qui sait quelle divine conversation il échange avec le Père et l’Esprit en ce moment où il est seul et peut être tout à Dieu. Dieu avec Dieu !
       Il me semble que plusieurs heures passent ainsi car je vois les étoiles se déplacer et plusieurs sont déjà descendues à l’occident.
       274.2 Au moment où un semblant de lumière – ou plutôt de luminosité, parce que cela ne peut encore s’appeler lumière – se dessine à l’extrême horizon du côté de l’orient, un frisson de vent secoue l’olivier. Il s’apaise, puis il reprend plus fort. Avec des pauses syncopées, il devient de plus en plus violent. La lumière de l’aube qui commençait à peine est arrêtée dans sa progression par une masse de nuages noirs qui viennent occuper le ciel, poussée par des rafales de vent toujours plus fortes. Le lac aussi a perdu sa tranquillité. Il me semble qu’il va subir une bourrasque comme celle que j’ai déjà vue dans la vision de la tempête. Le bruissement des feuilles et le grondement des flots remplissent maintenant l’espace, qui était si paisible peu de temps auparavant.
       Jésus sort de sa méditation. Il se lève. Il regarde le lac. A la lumière des étoiles qui restent et de cette pauvre aube bien malade, il y cherche des yeux la barque de Pierre et la voit s’avancer péniblement vers la rive opposée, mais sans y arriver. Alors Jésus s’enveloppe étroitement dans son manteau dont il relève le bord, qui traîne et qui le gênerait dans la descente, et il le passe sur sa tête comme si c’était un capuchon. Il descend rapidement, non par la route qu’il avait suivie, mais par un sentier rapide qui rejoint directement le lac. Il va si vite qu’il semble voler.
       Il parvient à la rive fouettée par les vagues qui forment sur la grève une bordure bruyante et écumeuse. Il poursuit rapidement son chemin comme s’il ne marchait pas sur l’élément liquide tout agité, mais sur un plancher lisse et solide. Maintenant il devient lui-même lumière. On dirait que le peu de clarté qui parvient encore des rares étoiles qui s’éteignent et de l’aube orageuse se concentre sur lui et forme une sorte de phosphorescence qui éclaire son corps élancé. Il vole sur les flots, sur les crêtes écumantes, dans les replis obscurs entre les vagues, les bras tendus en avant. Son manteau se gonfle autour des joues et flotte comme il peut, serré comme il est autour du corps, avec un battement d’ailes.
       274.3 Les apôtres le voient et poussent un cri d’effroi que le vent porte à Jésus.
       « N’ayez pas peur. C’est moi. »
       La voix de Jésus, malgré le vent contraire, se propage sans difficulté sur le lac.
       « Est-ce bien toi, Maître ? » demande Pierre. « Si c’est toi, dis-moi de venir à ta rencontre en marchant comme toi sur les eaux. »
       Jésus sourit : « Viens » dit-il simplement, comme si c’était la chose la plus naturelle du monde de marcher sur l’eau.
       Alors Pierre, à demi-nu puisqu’il ne porte qu’une courte tu­nique sans manches, saute par-dessus bord et se dirige vers Jésus.
       Mais quand il est à une cinquantaine de mètres de la barque et à peu près autant de Jésus, il est pris par la peur. Jusque-là, il a été soutenu par son élan d’amour. Maintenant l’humanité a raison de lui et… il tremble pour sa vie. Comme quelqu’un qui se trouve sur un sol qui se dérobe ou sur des sables mouvants, il commence à chanceler, à s’agiter, à s’enfoncer. Plus il s’agite, convulsé de peur, plus il s’enfonce.
       274.4 Jésus s’est arrêté et le regarde. L’air sérieux, il attend sans même lui tendre la main. Il garde les bras croisés. Il ne fait plus un pas et ne dit plus un mot.
       Pierre s’enfonce. Les chevilles disparaissent, puis les jambes, puis les genoux. Les eaux lui arrivent à l’aine, la dépassent, montent vers la ceinture. La terreur se lit sur son visage, une terreur qui paralyse aussi sa pensée. Ce n’est plus qu’une chair qui a peur de se noyer. Il ne pense même pas à nager. A rien. Il est hébété par la peur.
       Finalement, il se décide à regarder Jésus. Et il suffit qu’il le regarde pour que son esprit commence à raisonner, à saisir où se trouve le salut.
       « Maître, Seigneur, sauve-moi ! »
       Jésus desserre les bras et, comme s’il était porté par le vent ou par l’eau, il se précipite vers l’apôtre et lui tend la main en disant :
       « Homme de peu de foi ! Pourquoi as-tu douté de moi ? Pourquoi as-tu voulu agir tout seul ? »
       Pierre, qui s’est agrippé convulsivement à la main de Jésus, ne répond pas. Il le regarde pour voir si le Maître est en colère, il le regarde avec un reste de peur qui se mêle au repentir qui s’éveille.
       Mais Jésus sourit et le tient étroitement par le poignet jusqu’à ce que, après avoir rejoint la barque, ils en franchissent le bord et y entrent. Et Jésus ordonne :
       « Rejoignez le rivage. Il est tout trempé. »
       Et il sourit en regardant le disciple humilié.
       Les vagues s’apaisent pour faciliter l’abordage et la ville, vue l’autre fois du haut d’une colline, apparaît au-delà de la rive. Tome 4 – ch 274.1