Le Saint Jour de Pâques - Missionnaires de la Divine Volonté

LA RÉSURRECTION DU SEIGNEUR

De l’évangile de Luc 24, 1-12
Les semences de résurrection

 

Le livre du Ciel Tome 15, 2 avril 1923
J’étais dans mon état habituel quand mon cher Jésus se manifesta dans un aspect particulièrement aimable et majestueux. Il était tout empreint de lumière qui, particulièrement, brillait dans ses yeux et irradiait de sa bouche. À chacun de ses mouvements, de ses paroles, de ses battements de coeur et de ses pas, son Humanité était
inondée de lumière. Comme j’étais captivée par ce que je voyais, il me regarda et me dit : « Ma fille, à ma Résurrection, mon Humanité fut investie d’une grande lumière et d’une grande gloire parce que, au cours de ma
vie sur cette terre, tous mes actes, mes respirations, mes regards et mes paroles étaient imprégnés de la Volonté suprême ! Pendant que je réalisais tout en elle, elle préparait la gloire et la lumière pour ma Résurrection. Puisque je contiens en moi la mer immense de la lumière de ma Volonté, il n’est pas surprenant que si je regarde, parle ou bouge, une grande lumière irradie de moi, se communiquant à tous. « Je veux t’enchaîner avec cette lumière, te vaincre et semer en toi autant de graines de résurrection que d’actes que tu accomplis dans ma Volonté. C’est uniquement ma Volonté qui élève à la gloire le corps et l’âme. Elle y sème la grâce, la plus haute sainteté, la résurrection et la gloire. Dans la mesure où l’âme réalise ses actes dans ma Volonté, elle acquiert la lumière divine car, par nature, ma Volonté est lumière et l’âme qui vit en elle acquiert l’habileté de transformer ses pensées, ses paroles, ses travaux et tout ce qu’elle fait en lumière. »
” Je suis la résurrection. Qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; Jean 11, 25-26

Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
 Puis elle lève la tête et regarde à l’intérieur et, à travers ses larmes, voit deux anges assis à la tête et aux pieds de la pierre de l’onction. La pauvre Marie est tenaillée par un tel combat intérieur entre l’espérance qui meurt et la foi qui ne veut pas mourir, qu’elle les regarde d’un air hébété, sans même s’étonner. Cette femme courageuse qui a résisté héroïquement a tout n’a plus que des larmes.

“Pourquoi pleures‑tu, femme ?” demande l’un des deux enfants lumineux — car ils ont l’aspect de très beaux adolescents.

– Parce qu’ils ont emporté mon Seigneur, et je ne sais où ils me l’ont mis.”

Marie n’a pas peur de leur parler, elle ne demande pas : “Qui êtes-vous ?” Rien ne l’étonne plus. Tout ce qui peut étonner une créature, elle l’a déjà subi. Elle n’est plus qu’une âme brisée qui pleure sans force ni retenue.

L’ange tourne les yeux vers son compagnon en souriant, et l’autre fait de même. Et avec un éclair de joie angélique, tous deux regardent en direction du jardin, tout fleuri, maintenant que des millions de corolles se sont ouvertes au premier soleil sur les frondaisons touffues de la pommeraie.

619.10 – Marie se retourne pour suivre leur regard, et elle voit un homme très beau. J’ignore comment elle peut ne pas l’identifier tout de suite.

Cet homme la regarde avec pitié et lui demande :

“Femme, pourquoi pleures‑tu ? Qui cherches‑tu ?”

Il est vrai que c’est un Jésus assombri par sa pitié pour une créature que trop d’émotions ont épuisée et qu’une joie imprévue pourrait faire mourir, mais je me demande vraiment pourquoi elle ne le reconnait pas.

252> Alors Marie dit au milieu de ses sanglots :
“Ils m’ont pris le Seigneur Jésus ! J’étais venue l’embaumer en attendant sa résurrection… J’ai rassemblé tout mon courage, mon espérance et ma foi, autour de mon amour… et maintenant je ne le trouve plus… J’ai même mis mon amour comme un garde‑fou autour de ma foi, de mon espérance et de mon courage, pour les défendre des hommes… Mais tout est inutile ! Les hommes ont enlevé mon Amour, et avec lui ils m’ont tout enlevé… Si c’est toi qui l’as emporté, dis‑moi ou tu l’as mis, et j’irai le chercher… Je ne le dirai a personne… Ce sera un secret entre toi et moi. Regarde : je suis la fille de Théophile, la sœur de Lazare, mais je reste à genoux devant toi, à te supplier comme une esclave. Veux‑tu que je t’achète son corps ? Je le ferai. Combien veux‑tu ? Je suis riche.

Je peux te donner son poids en or et en bijoux. Mais rends‑le‑moi. Je ne te dénoncerai pas. Veux‑tu me frapper ? Fais‑le, jusqu’au sang si tu veux. Si tu as de la haine pour lui, fais-la-moi payer.

Mais rends-le-moi. Oh ! ne m’appauvris pas de cette misère ! Pitié pour une pauvre femme !… Tu le refuses pour moi ? Fais‑le pour sa Mère, alors. Dis-moi où est mon Seigneur Jésus. Je suis forte. Je le prendrai dans mes bras et je le porterai comme un enfant dans un lieu sûr. Tu le vois, depuis trois jours nous sommes frappés par la colère de Dieu à cause de ce qu’on a fait au Fils de Dieu… N’ajoute pas la profanation au crime…

– Marie !”

Jésus rayonne, en l’appelant. Il se dévoile dans sa splendeur triomphante.

“Rabbouni !”

Le cri de Marie est vraiment “le grand cri” qui ferme le cycle de la mort. Avec le premier, les ténèbres de la haine enveloppèrent la Victime des bandes funèbres, avec le second les lumières de l’amour accrurent sa splendeur.

Et Marie se lève au cri qui emplit le jardin, court aux pieds de Jésus, et voudrait les baiser.

Jésus l’écarte en la touchant à peine du bout des doigts sur le front :

“Ne me touche pas ! Je ne suis pas encore monté vers mon Père avec ce vêtement. Va trouver mes frères et mes amis, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. Plus tard, je viendrai à eux.”

253> Absorbé par une lumière insoutenable, Jésus disparaît alors.

619.11 – Marie baise le sol ou il se trouvait et court vers la maison. Elle entre comme une fusée, car le portail est entrouvert pour livrer passage au gardien qui sort pour aller a la fontaine ; elle ouvre la porte de la chambre de Marie et s’abandonne sur son cœur en s’écriant :

“Il est ressuscité ! Il est ressuscité !”

Elle en pleure de bonheur.

Pierre et Jean accourent ; Salomé et Suzanne, toujours apeurées, sortent du Cénacle et écoutent son récit, tandis que Marie d’Alphée, Marthe et Jeanne, le souffle court, révèlent “qu’elles y sont allées elles aussi et qu’elles ont vu deux anges qui se disaient le gardien de l’Homme-Dieu et l’ange de sa Douleur, et qu’ils ont donné l’ordre d’annoncer aux disciples qu’il était ressuscité.”

Et comme Pierre hoche la tête, elles insistent :

“Oui. Ils ont dit : “Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici. Il est ressuscité comme il l’avait dit quand il était encore en Galilée. Ne vous le rappelez-vous pas ? Il l’a prédit : ‘Le Fils de l’homme doit être livré aux mains des pécheurs et être crucifié, mais le troisième jour il ressuscitera.”

Mais Pierre continue à hocher la tête :

“Il s’est passé trop de choses, ces derniers jours ! Cela vous aura troublées.”

Marie-Madeleine lève la tête du sein de Marie, et elle précise :

“Je l’ai vu, je lui ai parlé. Il m’a dit qu’il montait vers le Père et qu’il viendrait ensuite. Comme il était beau !”.

Elle pleure comme elle n’a jamais pleuré, maintenant qu’elle n’a plus à se torturer pour s’opposer au doute qui surgit de tous côtés.

Mais Pierre, et même Jean, restent très hésitants. Ils se regardent, mais leurs yeux se disent : “Fariboles de femmes !”

Alors Suzanne et Salomé osent prendre la parole à leur tour, mais l’inévitable différence dans les détails des gardes qui d’abord sont là comme morts et ensuite ne sont plus là, des anges qui tantôt sont un et tantôt deux et qui ne se sont pas montrés aux apôtres, des deux versions sur la venue de Jésus ici et sur le fait qu’il précède les siens en Galilée, renforce le doute. La conviction des apôtres s’accroît même.

254>  619.12 – Marie, la Mère bienheureuse, se tait en soutenant Marie‑Madeleine… Je ne comprends pas le mystère de ce silence maternel.

Marie d’Alphée, dit à Salomé :

“Retournons‑y toutes les deux. Voyons si nous sommes toutes ivres…”

Et elles courent dehors.

Les autres restent, paisiblement ridiculisées par les deux apôtres, auprès de Marie qui se tait, absorbée dans une pensée que chacun interprète à sa façon et sans que personne comprenne qu’elle est en extase.

Les deux vieilles femmes reviennent :

“C’est vrai ! C’est vrai ! Nous l’avons vu. Il nous a dit, près du jardin de Barnabé : “Paix à vous. N’ayez pas peur. Allez dire à mes frères que je suis ressuscité et qu’ils doivent se rendre, d’ici quelques jours, en Galilée. Là-bas, nous serons réunis.” Ce sont ses propres mots. Marie a raison. Il faut l’annoncer à ceux de Béthanie, à Joseph, à Nicodème, aux disciples les plus fidèles, aux bergers, aller, agir, agir… Oh ! il est ressuscité !…”

Toutes pleurent de bonheur.

“Vous êtes folles, femmes, dit Pierre. La douleur vous aura troublées. Vous avez pris de la lumière pour un ange, le vent pour une voix, le soleil pour le Christ. Je ne vous critique pas, je vous comprends, mais je ne peux croire qu’à ce que j’ai vu : le tombeau ouvert et vide, et les gardes partis avec le corps volatilisé.

– Mais puisque les gardes eux-mêmes annoncent qu’il est ressuscité ! La ville est en émoi et les princes des prêtres sont fous de colère, parce qu’ils ont parlé pendant leur fuite éperdue ! Ils exigent maintenant que ces soldats reviennent sur leurs propos, et ils les paient pour cela. Mais l’évènement se sait déjà, et si les juifs ne croient pas à la Résurrection, ne veulent pas croire, beaucoup d’autres croient…

– Hum ! Les femmes !…”

Pierre hausse les épaules, il est sur le point de prendre la porte.

619.13 – Alors Marie, qui tient toujours sur son cœur Marie-Madeleine qui pleure comme un saule sous une averse a cause de sa trop grande joie et qui baise ses cheveux blonds, lève son visage transfigure et dit une courte phrase :

255> “Il est réellement ressuscité [2]. Je l’ai tenu dans mes bras et j’ai baisé ses plaies.” Puis elle se penche sur les cheveux de cette passionnée qu’est Marie-Madeleine, et elle ajoute : “Oui, la joie est encore plus forte que la douleur. Mais ce n’est qu’un grain de sable par rapport à ce que sera ton océan de joie éternelle. Heureuse es‑tu d’avoir par-dessus la raison fait parler ton esprit.”

Pierre n’ose plus nier… et avec un de ces mouvements du Pierre d’autrefois qui revient affleurer, il s’écrie, comme si c’était des autres et non pas de lui que dépendait le retard :

“Mais alors, s’il en est ainsi, il faut le faire savoir aux autres, à ceux qui sont dispersés dans les campagnes… chercher… agir… Allons, remuez‑vous. S’il devait vraiment venir, qu’il nous trouve, au moins.”

Il ne se rend même pas compte que, par ces mots, il reconnaît ne pas encore croire aveuglement à la Résurrection.    Tome 10. Chapitre 619.