De l’évangile de Luc 21, 1-4
..Car tous ceux-là pour faire leur offrande, ont pris sur leur superflu..Lc 21,4
..Et lorsqu’ils font quelque chose extérieurement, cette action est vide de Vie divine et se perd dans les fumées de la vaine gloire, de l’amour-propre, du désir de plaire aux autres ;
Le livre du Ciel Tome 20, 19 novembre 1926
Quel désordre dans la société, ma fille, parce que ma Volonté n’y règne pas ! Leurs âmes sont comme des maisons en désordre tout est sens dessus dessous ; la puanteur est horrible, pire que celle d’un cadavre putréfié. Et ma Volonté, étant ce qu’elle est, avec son immensité, ne peut se retirer même d’une seule palpitation des créatures et elle souffre au milieu de tant de maux. Et cela se produit partout en général, mais plus encore dans l’ordre religieux, dans le clergé, chez ceux qui se disent catholiques, où ma Volonté non seulement souffre, mais est tenue dans un état de léthargie, comme si elle était sans vie. Oh ! Combien cela m’est davantage pénible. Au moins,
lorsque je souffre, je peux me tordre de douleur, faire entendre que j’existe dans les créatures, même si c’est dans la souffrance. Mais dans cet état de léthargie, il règne une immobilité totale, c’est un état de mort continuelle. Et il ne reste que les apparences, l’habit d’une vie religieuse, parce qu’ils gardent ma Volonté en léthargie ; et leur vie
intérieure est alors somnolente, comme si le bien et la lumière n’étaient pas pour eux. Et lorsqu’ils font quelque chose extérieurement, cette action est vide de Vie divine et se perd dans les fumées de la vaine gloire, de l’amour-propre, du désir de plaire aux autres ; et moi, dans ma Volonté suprême, bien que vivant en eux, je sors de leurs œuvres.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Jésus cesse de le regarder pour observer une pauvre petite femme, vêtue de marron foncé, qui monte honteuse les marches et va vers un mur où se trouvent des têtes de lions ou autres animaux du même genre, la bouche ouverte. Beaucoup s’y rendent, mais Jésus paraissait ne pas s’en occuper. Maintenant, au contraire, il suit la démarche de la petite femme. Son œil la regarde avec pitié et devient d’une grande douceur quand il la voit allonger une main et jeter dans la bouche de pierre de l’un de ces lions quelque chose. Et quand la pauvrette, en se retirant, passe près de Lui, il lui dit le premier :
“Paix à toi, femme.”
Celle-ci, stupéfaite, lève la tête interdite.
“Paix à toi” répète Jésus. “Va, car le Très-Haut te bénit.”
Cette pauvre femme reste bouche bée, puis murmure un salut et s’en va.
“Elle est heureuse dans son malheur” dit Jésus en sortant de son silence. “Maintenant elle est heureuse car la bénédiction de Dieu l’accompagne.
– Écoutez, amis, et vous qui êtes autour de Moi. Voyez-vous cette femme ? Elle n’a donné que deux piécettes, moins qu’il n’en faut pour payer le repas d’un passereau en cage, et pourtant elle a donné davantage que tous ceux qui, depuis l’ouverture du Temple à l’aurore, ont versé leur obole au Trésor du Temple.
Écoutez. J’ai vu des riches en grand nombre mettre dans ces bouches des sommes capables de la rassasier pendant une année et de revêtir sa pauvreté qui n’est décente que parce qu’elle est propre. J’ai vu des riches qui, avec une satisfaction visible, mettaient des sommes avec lesquelles on aurait pu rassasier les pauvres de la Cité Sainte pendant un jour ou plus, et leur faire bénir le Seigneur. Mais, en vérité, je vous dis que personne n’a donné plus qu’elle. Son obole est charité, l’autre ne l’est pas. Elle est générosité, l’autre ne l’est pas. Elle est sacrifice, l’autre ne l’est pas. Aujourd’hui cette femme ne mangera pas car elle n’a plus rien. Il lui faudra d’abord travailler pour un salaire pour qu’elle puisse donner du pain à sa faim.
Elle n’a pas de richesses en réserve; elle n’a pas de parents qui gagnent pour elle. Elle est seule. Dieu lui a enlevé parents, mari et enfants, lui a enlevé le peu de bien qu’ils lui avaient laissé, et plus que Dieu le lui ont enlevé les hommes; ces hommes qui maintenant, avec de grands gestes, vous les voyez ?, continuent de jeter à l’intérieur leur superflu dont une grande partie est extorquée par l’usure aux pauvres mains de ceux qui sont faibles et qui ont faim.
– Eux disent qu’il n’y a pas de sang ni d’affection supérieurs au Temple et de cette façon enseignent à ne pas aimer le prochain. Moi, je vous dis qu’au-dessus du Temple, il y a l’amour. La Loi de Dieu est amour et Il n’aime pas qui n’a pas pitié de son prochain. L’argent superflu, l’argent souillé par l’usure, par la rancœur, par la dureté, par l’hypocrisie, ne chante pas la louange de Dieu et n’attire pas sur le donateur la bénédiction céleste. Dieu le rejette. Il engraisse cette caisse, mais ce n’est pas de l’or pour l’encens : c’est de la boue qui vous submerge, ô ministres, qui ne servez pas Dieu mais votre intérêt; mais c’est un lacet qui vous étrangle, ô docteurs, qui enseignez une doctrine de votre invention; mais c’est un poison qui vous corrode ce reste d’âme que vous avez encore, ô pharisiens. Dieu ne veut pas ce qui reste. Ne soyez pas des Caïns. Dieu ne veut pas ce qui est le fruit de la dureté. Dieu ne veut pas ce qui élevant une voix plaintive dit : “Je devais rassasier un affamé, mais on m’a refusé pour étaler leurs fastes là-dedans. Je devais aider un vieux père, une mère chancelante, et on m’a refusé parce que cette aide n’aurait pas été connue du monde, et je dois résonner ma sonnerie pour que le monde voie le donateur”.
Non, rabbi : tu enseignes que ce qui est reste doit être donné à Dieu et qu’il est permis de refuser au père et à la mère pour donner à Dieu. Le premier commandement c’est : “Aime Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ton intelligence, de toute ta force”[7]. Ce n’est donc pas le superflu, mais ce qui est notre sang qu’il faut Lui donner, en aimant souffrir pour Lui. Souffrir, non pas faire souffrir. Et s’il en coûte beaucoup de donner parce qu’il est désagréable de se dépouiller des richesses, et que le trésor est le cœur de l’homme, vicieux par nature, c’est justement parce qu’il en coûte qu’il faut donner. Par justice : car tout ce que l’on a, on l’a par la bonté de Dieu. Par amour : car c’est une preuve d’amour d’aimer le sacrifice pour donner de la joie à ceux qu’on aime. Souffrir pour offrir. Mais souffrir. Non pas faire souffrir, je le répète. Car le second commandement dit : “Aime ton prochain comme toi-même” . Et la loi précise qu’après Dieu, les parents sont le prochain à qui l’on a l’obligation de donner honneur et aide.
– Je vous dis donc en vérité que cette pauvre femme a compris la loi mieux que les sages, et qu’elle est justifiée plus que tout autre et bénie, puisque dans sa pauvreté elle a tout donné à Dieu alors que vous, vous donnez le superflu et le donnez pour grandir dans l’estime des hommes. Je sais que vous me haïssez parce que je parle ainsi. Mais tant que cette bouche pourra parler, elle parlera de cette façon. Vous joignez votre haine pour Moi au mépris pour la pauvresse que je loue. Mais ne croyez pas faire de ces deux pierres un double piédestal pour votre orgueil. Ce sera la meule qui vous broiera.
Allons. Laissons les vipères se mordre pour augmenter leur venin. Que celui qui est pur, bon, humble, contrit et qui veut connaître le vrai visage de Dieu, me suive.” Tome 9, chapitre 596.