De l’évangile de Luc 9, 51-56
Les disciples Jacques et Jean, voyant cela, dirent: Seigneur, veux-tu que nous commandions que le feu descende du ciel et les consume? Lc 9,54
Vivre dans ma Volonté, c’est vivre départi de sa vie personnelle, départi de ses réflexes personnels ;
Le livre du Ciel Tome 12, 19 mars 1920
«Ma fille, quand je t’ai demandé si tu consentirais à vivre dans ma Volonté, tu as accepté en disant : “Je dis oui, non pas dans ma volonté mais dans la tienne, afin que mon oui ait toute la puissance et toute la valeur d’un oui divin.” Eh bien ! sache que ce oui prononcé par toi existe et existera toujours, tout comme ma Volonté.
Avec ce oui, ta vie personnelle a pris fin. Ta volonté ne doit plus vivre par elle-même. Comme toutes les créatures sont dans ma Volonté, tu es venue au nom de toute la famille humaine déposer au pied de mon trône, d’une manière divine, les pensées de toutes les créatures que tu portais dans ta propre pensée, pour me donner
la gloire pour toutes ces pensées. Dans ton regard, dans ton parler, dans tes actions, dans la nourriture que tu manges, et même dans ton sommeil, fais de même en me donnant la gloire pour les actions correspondantes des créatures. «Ta vie doit tout embrasser. Si, oppressée par la privation de moi, tu n’unissais pas toute la famille humaine à tes actions, je te réprimanderais. Et si tu ne m’écoutais pas, je te dirais tout affligé : “Si tu ne veux pas me suivre, je ferai les choses seul.” Vivre dans ma Volonté, c’est vivre départi de sa vie personnelle, départi de ses
réflexes personnels ; c’est embrasser toutes les autres vies. Sois attentive à cela et ne crains pas.»
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Finalement, ils arrivent près d’un fourré de ronces qui sert de limite à une propriété. Derrière, se trouve un champ de lin dont le vent fait onduler les hautes tiges qui commencent à sortir leurs fleurs bleu ciel.
« Arrêtons-nous ici. Si nous restons assis, personne ne nous verra, et nous repartirons à la tombée de la nuit … dit Pierre en essuyant sa sueur.
– Où ? » questionne Jude. « Nous avons les femmes.
– Nous irons n’importe où. Du reste, les prés sont pleins de foin coupé, ça servira de lit. Pour les femmes, nous ferons des tentes avec nos manteaux et nous veillerons.
– Oui. Il suffit de ne pas être vus et de descendre à l’aube vers le Jourdain. Tu avais raison, Maître, de ne pas vouloir prendre la route de Samarie. Pour nous qui sommes pauvres, mieux vaut les voleurs que les Samaritains !… déclare Barthélemy, encore hors d’haleine (…)
« Maître, si, à cause de la perfection de ton amour, tu ne veux pas recourir au châtiment, veux-tu que nous le fassions ? Veux-tu que nous disions au feu du ciel de descendre et de consumer ces pécheurs ? Tu nous as appris que nous pouvions tout ce que nous demandions avec foi et… »
Jésus qui marchait un peu penché, comme s’il était fatigué, se redresse brusquement et les foudroie de ses yeux qui étincellent à la lumière de la lune. Les deux frères reculent en silence, effrayés devant ce regard. Sans cesser de les fixer, Jésus leur dit :
« Vous ne savez pas de quel esprit vous êtes. Le Fils de l’homme n’est pas venu perdre les âmes, mais les sauver. Vous ne vous rappelez pas ce que je vous ai dit dans la parabole du bon grain et de l’ivraie : “ Pour l’instant, laissez le bon grain et l’ivraie croître ensemble car, à vouloir les séparer maintenant, vous risqueriez d’arracher le bon grain avec l’ivraie. Laissez-les donc pousser ensemble jusqu’à la moisson. Alors je dirai aux moissonneurs : ramassez l’ivraie et liez-la en bottes pour la brûler, puis rentrez le bon grain dans mon grenier. ” »
Jésus a déjà modéré son indignation envers les deux apôtres qui, à cause d’une colère suscitée par leur amour pour lui, demandaient de punir les habitants de Tersa, et qui se tiennent maintenant tête basse devant lui. Il les prend par le coude, l’un à droite, l’autre à gauche, et se remet en route en les conduisant ainsi et en parlant à tous qui s’étaient groupés autour de lui quand il s’est arrêté.
« En vérité, je vous dis que le temps de la moisson est proche, ma première moisson, et pour beaucoup, il n’y en aura pas de seconde. Mais — louons-en le Très-Haut — certaines personnes qui, pendant mon temps, n’ont pas su devenir épi de bon grain, renaîtront avec une âme nouvelle après la purification du sacrifice pascal. Jusqu’à ce jour, je ne m’acharnerai contre personne… Après viendra la justice…
– Après la Pâque ? demande Pierre.
– Non. Après le temps. Je ne parle pas des hommes d’aujourd’hui. Je considère les siècles futurs. L’homme ne cesse de se renouveler comme les moissons dans les champs, et les récoltes se suivent. Et moi, je laisserai ce qu’il faut pour que ceux qui viendront puissent devenir du bon grain. S’ils s’y refusent, à la fin du monde, mes anges sépareront l’ivraie du bon grain. Alors viendra le Jour éternel de Dieu seul. Pour l’instant, dans le monde, c’est le jour de Dieu et de Satan. Le Premier semant le bien, le second jetant parmi les semences de Dieu son ivraie de damnation, ses scandales, ses iniquités, ses semences d’iniquité. Car il y aura toujours des gens pour exciter contre Dieu, comme ici, avec ceux-ci qui, en vérité, sont moins coupables que ceux qui les poussent au mal.
– Maître, chaque année nous nous purifions à la Pâque des Azymes, mais nous restons toujours les mêmes. Est-ce que ce sera différent, cette année ? demande Matthieu.
– Très différent.
– Pourquoi ? Explique-nous.
– Demain… Demain, ou lorsque nous serons en route, et que Judas sera parmi nous.
– Oh oui ! Tu nous le révéleras et nous nous rendrons meilleurs… En attendant, pardonne-nous, Jésus, implore Jean.
– C’est à juste titre que je vous ai surnommés “ les fils du tonnerre ”. Mais le tonnerre ne fait pas de mal. La foudre, elle, peut tuer. Néanmoins, le tonnerre annonce souvent la foudre. C’est ce qui arrive à l’homme qui n’extirpe pas de son âme tout désordre contre l’amour. Aujourd’hui, il demande à pouvoir punir. Demain, il punira sans demander. Après-demain, ce sera sans la moindre raison. Il est facile de descendre… C’est pourquoi je vous conseille de vous dépouiller de toute forme de dureté de cœur envers votre prochain. Imitez-moi, et vous serez sûrs de ne pas vous tromper. M’avez-vous jamais vu me venger de quelqu’un qui m’afflige ?
Tome 9 – ch 575.2