De l’évangile de Matthieu 9, 1-8
Et voici, qu’on lui présenta un paralysé couché sur une civière. Mt 9,2
Je me comporte comme un père qui aime beaucoup son fils, alors que celui-ci est aveugle, difforme, paralysé, etc
Le livre du Ciel Tome 14, 9 février 1922
Oh ! comme je ressens cruellement le poids de l’ingratitude des hommes ! » Se jetant alors dans mes bras, Jésus fondit en larmes. Je le serrai sur mon cœur pendant qu’il suffoquait dans ses larmes ! Le voir ainsi pleurer me brisait le cœur ! J ’aurais été prête à souffrir n’importe quelle peine pour l’empêcher de pleurer. Je lui donnai ma compassion, j’embrassai ses blessures et séchai ses larmes. Un peu réconforté, il ajouta : « Sais-tu de quelle manière je me comporte ? Je me comporte comme un père qui aime beaucoup son fils, alors que celui-ci est aveugle, difforme, paralysé, etc. Et que fait le père qui aime son fils à la folie ? Il se départit de ses propres yeux et de ses jambes, il s’arrache la peau et, se donnant tout entier à son fils, il lui dit : “ Je suis plus heureux en étant aveugle, déformé et paralysé, si je sais que toi, mon fils, tu peux voir, marcher et être beau. ” Oh ! comme ce père est heureux de réaliser que son fils voit maintenant avec ses yeux, marche avec ses jambes et est vêtu de sa beauté ! Comme sa peine serait grande s’il réalisait que son fils, dans un acte de profonde ingratitude, se défaisait des yeux de son père, de ses jambes et de sa peau, préférant redevenir la misérable créature qu’il était ? « Je suis comme ce père. Je me suis dépouillé de tout pour tout donner à l’homme. J’ai vu à tout. Mais, par son ingratitude, l’humanité m’inflige les peines les plus cruelles. »
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
« Maître ! Crie Pierre du milieu de la foule, il y a ici des malades. Deux peuvent attendre que tu sortes, mais celui-ci est bloqué par la foule… et puis il ne peut se tenir debout, et nous ne pouvons passer. Je le renvoie ?
– Non, descendez-le par le toit.
– Bien, nous le faisons tout de suite. »
On entend marcher sur le toit de la pièce ; comme elle ne fait pas vraiment partie de la maison, elle n’a pas de terrasse de ciment, mais une sorte de revêtement de fascines qui porte des espèces d’ardoises. Je ne sais de quelles pierres il peut s’agir. On pratique une ouverture et, avec des cordes, on descend le grabat sur lequel se trouve l’infirme. Il arrive juste devant Jésus. La foule s’agglutine plus encore, pour mieux voir.
« Tu as eu une grande foi, comme aussi tes porteurs.
– Oh ! Seigneur ! Comment ne pas en avoir pour toi ?
– Eh bien ! je te le dis : mon fils (l’homme est jeune), tous tes péchés te sont remis. »
L’homme le regarde en pleurant… Peut-être reste-t-il un peu insatisfait parce qu’il espérait une guérison physique. Les pharisiens et les docteurs murmurent. Du nez, du front et de la bouche, ils font une grimace dédaigneuse.
« Pourquoi ces murmures, dans vos cœurs plus encore que sur vos lèvres ? D’après vous, est-il plus facile de dire au paralytique : “ Tes péchés te sont remis ”, ou bien : “ Lève-toi, prends ton grabat et marche ” ? Vous pensez que seul Dieu peut remettre les péchés, mais vous ne savez pas dire ce qu’il y a de plus grand, car cet homme, qui a perdu l’usage de ses facultés corporelles, a dépensé toutes ses ressources sans qu’on puisse le guérir. Il n’y a que Dieu qui ait ce pouvoir. Or, pour que vous sachiez que je peux tout, pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a pouvoir sur la chair et sur l’âme, sur la terre et au Ciel, je dis à cet homme : “ Lève-toi, prends ton grabat et marche. Rentre chez toi et sois saint. ”»
L’homme sursaute, pousse un cri, se dresse debout, se jette aux pieds de Jésus, les embrasse et les caresse, pleure et rit à la fois, et avec lui ses parents et la foule qui ensuite se range pour qu’il passe en triomphe et le suit en lui faisant fête. La foule, oui, mais pas les cinq hommes hargneux qui s’en vont, hautains et raides comme des piquets.