Ma fille, pour entrer dans mon Vouloir il n’y a ni chemin, ni porte, ni clef, parce que mon Vouloir se trouve partout, il courre sous les pieds, à droite, à gauche et au dessus de la tête, partout ; pour y entrer, la créature ne doit rien faire d’autre que d’enlever le petit caillou (pietruccia) de sa volonté, car sans cela même si elle est dans ma Volonté, elle ne peut jouir de ses effets, et devient comme une étrangère dans ma Volonté, car le petit caillou de sa volonté empêche ma Volonté de courrir en elle, de la même manière que les pierres du rivage empêche les eaux d’aller où elles veulent. Mais si l’âme enlève le petit cailloux de sa volonté, à ce même instant elle courre [sa volonté] en moi et moi en elle, et trouve tous mes biens à sa disposition, la force, la lumière, de l’aide, ce qu’elle veut. Voilà, car dans ma Volonté il n’y a ni porte, ni clef, il suffit de vouloir et tout est fait, mon Vouloir se charge de tout et donne ce qui lui manque, il l’a fait s’étendre jusqu’au confins interminables de ma Volonté. C’est tout le contraire pour les autres vertus, de combien d’efforts elles ont besoin, de combats, que de longs chemins, et juste quand la vertu commence lui sourir survient une passion un peu violente, une tentation, une rencontre inattendue, qui la jettent en arrière et lui font de nouveau commencer le chemin.
Vol 12, 16 février 1921
Je me demande pourquoi Jésus est si intéressé à ma volonté pour me donner la Sienne en échange? C’est moi qui en profite. En ayant une Divine Volonté en mon pouvoir, je possède et enferme toute chose en moi, et même Dieu lui-même. Mais la chose la plus étonnante c’est qu’en échange pour tout cela, Il veut ma volonté. À quoi peut Lui servir cette faible et insignifiante volonté qui peut seulement produire plus de mal que de bien? Il est évident que Jésus ne comprend pas la valeur exacte de ce qu’Il donne comparé à ce qu’Il reçoit en échange. Pourvu qu’Il obtienne ce qu’Il veut, Il ne tient pas compte du fait que ce soit peu ou rien en comparaison de la valeur de ce qu’Il a donné. Mais c’est à cela que l’on voit que cet amour est un amour vrai. » Mon esprit était plongé dans ces bêtises lorsque je vis Jésus qui écoutait attentivement mes idioties; Il semblait heureux et Il me dit :
Ma bienheureuse fille, Je n’aurais jamais rien à donner à la créature si Je devais considérer qu’elle peut Me donner quelque chose, parce que pour commencer, tout ce qu’une créature peut Me donner lui a déjà été donné par Moi. Aussi,
en Me donnant, elle ne peut rien Me donner d’autre que ce qui est à Moi. Par conséquent, mon Amour Me fait toujours agir sans tenir de compte. Tenir des comptes avec les créatures serait restreindre mon Amour et perdre la liberté de donner librement ce que Je veux aux créatures. Ce serait difficile. De plus, pour vous donner ma Divine Volonté il est nécessaire que vous Me donniez la vôtre parce que deux volontés ne peuvent régner dans un cœur. Ils seraient en guerre et votre volonté serait un obstacle à la Mienne qui ne serait pas libre de faire ce qu’Elle veut. Et Moi, pour que ma Volonté soit libre, j’in- siste toujours pour que vous Me donniez la vôtre. Mais ce n’est pas tout! Tu dois savoir que ta volonté est faible, insignifiante, mais lorsqu’elle vient entre mes Mains Créatrices et Transformantes, elle change d’aspect. Je la rends puissante, Je lui donne Vie, Je mets en elle le mérite qui produit le bien et Je l’utilise afin de ne pas la laisser oisive. Je deviens le Céleste Jardinier qui travaille dans le champ de ta volonté et j’en fais un magnifique champ de fleurs et le jardin de Mes délices.