Ma fille, le dernier acte de ma vie a été de m’étendre sur la croix et de rester là jusqu’à ma mort, les bras ouverts, sans pouvoir bouger ou m’opposer à tout ce qu’on voulait me faire. J’étais l’image de celui qui vit, non avec sa volonté humaine, mais avec la Volonté Divine. Étant incapable de bouger ou de m’opposer, ayant perdu tout droit sur moi-même, je subissais la tension horrible de mes bras. Que de choses ils ont dites ! Pendant que j’avais perdu mes droits, on m’a pris ma vie. Mais le droit prépondérant a été celui de la suprême Volonté qui, utilisant son immensité et son omniscience, prit toutes les âmes — pécheresses ou saintes, innocentes ou mauvaises — et les plaça dans mes bras étendus, afin que je puisse les amener au Ciel. Je n’en ai refusé aucune. La Divine Volonté fit une place pour chaque âme dans mes bras.
« La Volonté suprême est un acte continu : ce qu’elle a fait une fois, elle ne cesse jamais de le faire. Bien que mon Humanité soit au Ciel et ne soit pas sujette à la souffrance, elle continue de chercher des âmes agissant uniquement dans la Divine Volonté, ne refusant rien à Dieu et disposées à perdre tous leurs droits au profit de ceux de ma Volonté. Mon Humanité veut placer toutes les âmes — pécheresses ou saintes, innocentes ou mauvaises — dans les bras de ces âmes qui se prêtent à s’étendre dans ma Volonté dans le but de continuer ce que mes bras étendus sur la croix ont fait. Voilà pourquoi je suis étendu en toi, afin que la Volonté suprême puisse continuer son action d’amener toutes les âmes dans mes bras.