je me disais : « Avant de pécher, mon premier père Adam possédait tous ces liens et toutes ces relations de communication avec toute la Création, car en possédant la Suprême Volonté tout entière, il était pour lui naturel de ressentir en lui, partout où il agissait, toutes les communications. Mais en se retirant de cette Volonté si Sainte, n’a-t-il pas ressenti d’un seul coup la déchirure faite dans toute la Création, la rupture de toutes communications et le bris de tous ses liens avec elle? Si simplement du fait de me demander si je dois ou non accomplir un acte, et si seulement en hésitant, je sens les cieux trembler, le soleil se retirer, et toute la Création ébranlée et sur le point de me laisser seule, si bien que je tremble moi-même avec eux, et, effrayée, immédiatement, sans hésiter, je fais ce que je dois faire – comment Adam a-t-il pu faire cela? N’a-t-il pas ressenti cette déchirure, si douloureuse et si cruelle?
Et Jésus se manifesta en moi et me dit :
Ma fille, Adam a ressenti cette cruelle déchirure, mais il tomba malgré tout dans le labyrinthe de sa volonté qui ne lui laissa plus de paix, ni à lui ni à sa postérité. Toute la Création se retira de lui d’un seul souffle et le bonheur, la paix, la force, la souveraineté – tout disparu. Il se retrouva seul avec lui-même. Pauvre Adam, combien il lui en a coûté de se retirer de ma Volonté. Simplement du fait de se sentir isolé, sans être entouré du cortège de la Création tout entière, sa frayeur et son horreur furent si grandes qu’il devint un homme craintif. Il avait peur de tout – même de ses propres œuvres et avec raison, car il est dit : ‘Celui qui n’est pas avec Moi est contre Moi.’ Comme il n’était plus relié aux choses, elles devaient en toute Justice se mettre contre lui. Pauvre Adam, il mérite bien Notre compassion. Il n’avait aucun exemple de quelqu’un qui était tombé et du grand mal qui lui était arrivé, pour qu’il puisse prendre garde à ne pas tomber lui-même. Il n’avait aucune idée du mal. En fait, ma fille, le mal, le péché, la chute d’une créature a deux effets : à celle qui est mauvaise et veut tomber, elle sert d’exemple, d’encouragement et d’incitation à tomber dans l’abîme du mal; pour celle qui est bonne et ne veut pas tomber, elle sert d’antidote, de dissuasif, d’aide et de défense afin de ne pas tomber. De fait, voir le grand mal, le malheur de quelqu’un d’autre, sert d’exemple pour ne pas tomber et ne pas suivre le même chemin afin de ne pas se retrouver soi-même dans le même malheur. Ainsi, le péché d’un autre nous permet d’être attentifs et sur nos gardes. Par conséquent, la chute d’Adam est pour toi d’un grand secours, une leçon et un appel, alors que lui n’avait pas cette leçon du mal parce qu’alors, le mal n’existait pas.