Poursuivant dans mon état habituel, mon aimable Jésus se montra crucifié, accompagné d’une âme qui s’offrait à lui comme victime. Il me dit : «Ma fille, je t’accepte comme victime souffrante ; tout ce que tu souffriras, tu le souffriras comme si tu étais avec moi sur la croix et, ce faisant, tu me soulageras. Le fait que tes souffrances me procurent du soulagement n’est pas toujours perceptible par toi, mais sache que j’étais une victime paisible et une hostie. Toi aussi, je ne veux pas que tu sois une victime opprimée, mais une victime paisible et joyeuse. Tu seras comme un petit agneau docile, et tes bêlements, c’est-à-dire tes prières, tes souffrances et ton travail serviront à panser mes plaies.»
18 février 1912
L’âme qui vit de la vie de Jésus peut dire que sa vie a pris fin.
Je me trouvais dans mon état habituel. Jésus vint et me dit :
«Ma fille, tout ce que tu m’offres, même un seul soupir, je le reçois comme un gage d’amour et je te donne en retour mes gages d’amour. Ainsi, ton âme peut dire : “Je vis des gages que me donne mon Bien-Aimé.”» Il poursuivit : «Ma fille bien-aimée, puisque tu vis de ma vie, on peut dire que ta vie a pris fin. Et puisque ce n’est plus toi qui vis, mais moi, tout ce qu’on peut te faire de plaisant ou de déplaisant, je le reçois comme si on me le faisait à moi-même. Cela se traduit par le fait que, quoi qu’on te fasse de plaisant ou de déplaisant, tu ne ressens rien. Il y a donc quelqu’un d’autre qui ressent ce plaisir ou ce déplaisir à ta place, et ce quelqu’un n’est autre que moi, moi qui vis en toi et qui t’aime beaucoup, beaucoup.»
24 février 1912
L’âme qui vit dans la Divine Volonté
perd son tempérament et acquiert celui de Jésus.
Après avoir vu plusieurs âmes auprès de Jésus, dont une qui était plus sensible, Jésus me dit : «Ma fille, quand une âme d’un tempérament plus sensible commence à faire le bien, elle progresse plus rapidement que les autres parce que sa sensibilité la guide vers des entreprises plus grandes et plus ardues.» Je priai pour qu’il enlève de cette âme ses restes de sensibilité humaine et qu’il la serre davantage sur lui en lui disant qu’il l’aime, car il la conquerrait complètement aussitôt qu’elle comprendrait qu’il l’aime. «Tu verras que tu réussiras, lui dis-je. Ne m’as-tu pas gagné de cette manière en me disant que tu m’aimais beaucoup, beaucoup ?» Jésus me dit : «Oui, oui, je le ferai, mais je veux sa coopération, qu’elle s’échappe autant que possible des personnes qui excitent sa sensibilité.»
Je lui demandai : «Mon Amour, quel est mon tempérament, dis- moi ?» Il répondit : «L’âme qui vit dans ma Volonté perd son tempérament et acquiert le mien. On trouve en elle un tempérament attrayant, plaisant, pénétrant, digne et d’une simplicité enfantine. En somme, elle me ressemble en tout. Elle domine son tempérament comme elle le veut et comme c’est nécessaire. Puisqu’elle vit dans ma Volonté, elle possède mon pouvoir et ainsi elle dispose de tout et d’elle-même. Selon les circonstances et les personnes qu’elle rencontre, elle prend mon tempérament et elle en dispose.»
Je repris : «Dis-moi, me donneras-tu une première place dans ta Volonté ?» Jésus sourit : «Oui, oui, je te le promets. Je ne te laisserai jamais hors de ma Volonté, et tu prendras et feras tout ce que tu voudras.»
J’ajoutai : «Jésus, je veux être pauvre, pauvre, petite, petite. Je ne veux rien, pas même de tes propres choses ; c’est mieux si tu les gardes toi-même. Je ne veux que toi, et si j’ai besoin de quelque chose, tu me le donneras, n’est-ce pas, ô Jésus ?»
Il répondit : «Bravo, bravo, ma fille ! Finalement, j’ai trouvé quelqu’un qui ne veut rien. Tous veulent quelque chose de moi, mais pas le Tout, c’est-à-dire moi uniquement. Toi, en ne voulant rien, tu veux tout. Voilà la finesse et l’astuce du véritable amour.» Je souris et il disparut.