« Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera. » Saint Luc (9,22-25)
« celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera. […] J Ta vie doit disparaître en laissant la mienne te pénétrer totalement. »
Le Livre du Ciel tome 11, 8 février 1915
Luisa : Comme je me plaignais de ses privations et de son silence, Il me dit :
« Ce n’est pas le temps de penser à cela. Ce sont là des soucis d’enfants, d’âmes faibles, -qui se préoccupent d’elles-mêmes plus que de Moi -qui pensent plus à ce qu’elles ressentent qu’à ce qu’elles doivent faire. Ces âmes ont un comportement tout humain et Je ne peux pas avoir confiance en elles. De toi, Je n’attends pas cela. J’attends de toi l’héroïsme des âmes -qui, s’oubliant elles-mêmes, ne s’occupent que de Moi, et -qui, unies à Moi, se soucient du salut de mes enfants que le démon essaie de me ravir. Je veux -que tu t’adaptes aux temps si pénibles que nous traversons et -que tu pleures et pries avec Moi face à l’aveuglement des créatures. Ta vie doit disparaître en laissant la mienne te pénétrer totalement. Si tu fais cela, Je sentirai en toi le parfum de ma Divinité et Je te ferai confiance en ces tristes temps qui ne laissent présager que des châtiments. Qu’arrivera-t-il quand les choses iront plus loin ? Pauvres enfants, pauvres enfants ! »
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
346.3 Jésus les a entendus parler et dit :
« Vous avez tous bien parlé. Simon-Pierre a tout à fait raison. On aime Marie parce que c’est “ Marie ”. Je vous ai dit, en allant à Césarée, que seuls ceux qui uniront une foi parfaite à un amour parfait arriveront à connaître le vrai sens des mots : “ Jésus, le Christ, le Verbe, le Fils de Dieu et le Fils de l’homme. ” Mais j’ajoute maintenant qu’il y a un autre nom lourd de sens. Et c’est celui de ma Mère. Seuls ceux qui uniront une foi parfaite à un amour parfait arriveront à connaître le vrai sens du nom “ Marie ”, de la Mère du Fils de Dieu. Et ce vrai sens commencera à apparaître clairement aux vrais croyants ainsi qu’à ceux qui aiment vraiment à une heure redoutable de déchirement, quand celle qui a enfanté sera suppliciée avec celui qui est né d’elle, quand la Rédemptrice rachètera avec le Rédempteur, aux yeux de tout le monde et pour tous les siècles des siècles.
– Quand donc ? demande Barthélemy tandis qu’ils se sont arrêtés sur les bords d’un gros ruisseau où boivent de nombreux disciples.
– Arrêtons-nous ici pour partager le pain. Le soleil est au plus haut. Ce soir, nous serons au lac Mérom et nous pourrons raccourcir notre route grâce à de petites barques » répond évasivement Jésus.
Tous s’asseyent sur l’herbe, tendre et tiédie par le soleil, des bords du ruisseau, et Jean dit :
« C’est dommage d’abîmer ces petites fleurs si gentilles. On croirait des morceaux de ciel tombés ici sur les prés. »
Il y a des centaines et des centaines de myosotis.
« Elles renaîtront plus belles demain » dit Jacques à son frère pour le consoler. « Elles ont fleuri afin de faire au-dessus des mottes une salle de banquet pour le Seigneur. »
Jésus offre et bénit la nourriture et tous se mettent à manger allègrement. Les disciples, comme autant de tournesols, regardent tous vers Jésus, qui est assis au milieu de la rangée de ses apôtres.
346.4 Le repas est vite fini, assaisonné de sérénité et d’eau pure. Mais, comme Jésus reste assis, personne ne bouge. Les disciples s’approchent eux aussi pour écouter Jésus, que ses apôtres interrogent encore sur ce qu’il vient de dire au sujet de sa Mère.
« Oui. Parce qu’être ma Mère selon la chair, c’est déjà grandiose. Pensez que l’on se rappelle Anne d’Elqana en tant que mère du prophète Samuel. Or il n’était qu’un prophète, et pourtant on se souvient de sa mère parce qu’elle l’a engendré. Par conséquent, le souvenir de Marie serait accompagné des plus grands éloges pour avoir donné au monde Jésus le Sauveur. Mais ce serait peu par rapport à ce que Dieu exige d’elle pour compléter la mesure requise pour la rédemption du monde. Marie ne décevra pas le désir de Dieu. Elle ne l’a jamais déçu. De la requête d’un amour total à celle d’un sacrifice total, elle s’est donnée et elle se donnera. Et quand elle aura consommé le plus grand sacrifice, avec moi, pour moi, et pour le monde, alors les vrais fidèles, et ceux qui l’aiment vraiment, comprendront le sens véritable de son nom. Et dans les siècles des siècles, il sera accordé à tout véritable fidèle, à tous ceux qui l’aiment vraiment de connaître le nom de la Mère sublime, de la sainte Nourrice qui allaitera dans les siècles des siècles les enfants du Christ par ses pleurs, pour les faire croître à la Vie des Cieux.
– Ses pleurs, Seigneur ? Ta Mère doit pleurer ? demande Judas.
– Toute mère pleure, et la mienne pleurera plus que toute autre.
– Mais pourquoi ? J’ai fait quelquefois pleurer ma mère parce que je ne suis pas toujours un bon fils. Mais toi ! Tu ne feras jamais souffrir ta Mère.
– Non. En effet je ne la fais pas souffrir en tant que Fils, mais en tant que Rédempteur. Il y en aura deux qui feront verser à ma Mère des pleurs sans fin : moi pour sauver l’humanité, et l’humanité par son continuel péché. Tout homme qui a vécu, vit ou vivra coûte des larmes à Marie.
– Mais pourquoi ? demande Jacques, fils de Zébédée, étonné.
– Parce que tout homme me coûte des tortures pour le racheter.
– Mais comment peux-tu dire cela de ceux qui sont morts ou pas encore nés ? Les vivants, les scribes, les pharisiens, les sadducéens, te feront souffrir par leurs accusations, leurs jalousies, leurs méchancetés, mais rien de plus, affirme, sûr de lui, Barthélemy.
– Jean-Baptiste aussi a été tué… et ce n’est pas le seul prophète qu’Israël ait tué, et le seul prêtre de la Volonté éternelle, tué parce qu’il était mal vu de ceux qui désobéissent à Dieu.
– Mais toi, tu es plus qu’un prophète et plus que Jean-Baptiste lui-même, ton Précurseur. Tu es le Verbe de Dieu. La main d’Israël ne se lèvera pas sur toi, dit Jude.
– Tu crois cela, mon frère ? Tu te trompes, lui répond Jésus.
– Non. C’est impossible ! Cela ne peut pas arriver ! Dieu ne le permettra pas ! Ce serait avilir pour toujours son Christ ! »
Jude est si agité qu’il se lève.
Jésus l’imite et regarde fixement son visage pâle, ses yeux sincères.
« Et pourtant il en sera ainsi » dit-il en abaissant son bras droit, qu’il tenait levé comme pour jurer.