J’étais dans mon état habituel lorsque mon doux Jésus se présenta. Il était taciturne, très affligé et ne parlait pas. Je lui demandai :
« Qu’est-ce qui te trouble, Jésus, pour que tu ne me parles pas ? Tu es ma Vie, tes Paroles sont ma nourriture et je ne peux jeûner d’elles longtemps. Je suis très faible et je sens le besoin d’une nourriture continuelle pour croître et maintenir mes forces. »
Jésus, toute bonté, me dit : « Ma fille, moi aussi je sens le besoin de nourriture. Après que tu te sois nourrie de ma Parole, celle-ci, une fois assimilée par toi et changée en ton sang, devient ma propre nourriture. Si tu ne peux jeûner, moi non plus je ne peux jeûner. Je veux la récompense pour la nourriture que je te donne. Après, je reviendrai te nourrir de nouveau. Actuellement j’ai très faim. Viens vite combler cette faim ! »
J’étais confuse et ne savais quoi lui offrir parce que je n’ai jamais rien possédé. Mais Jésus, de ses deux mains, prit les battements de mon cœur, ma respiration, mes pensées, mes affections, mes désirs, tous transformés en petits globes de lumière, et il les consomma en disant : « Toutes ces choses résultent de mon Action en toi. Elles m’appartiennent et c’est juste que je les consomme.
« Ma fille, il est bon que je travaille à nouveau le sol de ton âme afin d’y planter la semence de ma Parole pour te nourrir. Je fais comme un paysan qui veut ensemencer son champ. Il laboure le sol et, ensuite, il dépose les graines. Plus tard, il revient pour couvrir les sillons où il a planté les graines afin qu’elles soient protégées. Il leur accorde du temps pour germer et, lorsqu’elles se sont multipliées par cent, il fait la récolte. Il prend soin de ne pas couvrir les graines de trop de terre, car elles pourraient étouffer et mourir ; il courrait le risque de n’avoir rien à manger.
« C’est ainsi que j’agis. Quand je laboure le sol de l’âme, j’ouvre et augmente sa capacité intellectuelle pour pouvoir y semer ma Parole. Ensuite, je couvre les sillons avec de la terre, laquelle est constituée de l’humilité et de l’annihilation de l’âme. J’utilise toutes les misères et les faiblesses de l’âme parce qu’elles constituent aussi de la terre ; mais cette terre doit venir de l’âme parce que je ne dispose pas de ce genre de sol. Ainsi, je couvre toute la semence et j’attends joyeusement la récolte. Mais, veux-tu savoir ce qui arrive quand on place trop de terre sur la semence ? Quand l’âme sent trop fortement ses misères, ses faiblesses, son néant, elle s’inquiète et y consacre tellement de réflexion que l’ennemi profite de la situation pour la tenter, la décourager et lui faire perdre confiance. Cela constitue une terre non nécessaire ou non désirable sur mes semences. Oh ! comme mes semences se sentent alors mourir, comme il est difficile pour elles de germer sous tant de terre. Souvent les âmes fatiguent le céleste fermier, et il se retire. Oh ! comme elles sont nombreuses ces âmes ! » Je lui dis : « Mon Amour, suis-je l’une de ces âmes ? » Il répondit : « Non, non ! Les âmes qui vivent dans ma Volonté sont incapables d’étouffer ma semence. Au contraire, souvent je ne trouve dans ces âmes que leur néant, lequel produit si peu de terre que je peux à peine couvrir les graines d’une mince couche. Le soleil de ma Volonté les fait germer rapidement et, après une grosse récolte, je sème immédiatement d’autres graines. Sois assurée de cela ! Ne vois-tu pas que je sème continuellement de nouvelles graines dans ton âme ? » Pendant qu’il me disait cela, il y avait une certaine tristesse sur son Visage. Me prenant par la main, il me transporta en dehors de mon corps et me montra des parlementaires et des ministres tout perplexes, comme s’ils avaient préparé un grand feu et s’étaient retrouvés prisonniers des flammes. On pouvait voir des dirigeants sectaires qui, fatigués de lutter contre l’Église, désiraient perpétrer des attaques sanglantes contre elle, ou être soulagés de leurs responsabilités de direction. Leur position était intenable par manque de fonds et pour d’autres raisons, de telle sorte que plutôt que de paraître ridicules, ils cherchaient à abandonner leurs responsabilités de présider aux destinées de la nation. Mais qui pourrait tout dire? Ensuite, attristé, Jésus me dit : « Terribles, terribles sont leurs plans ! Ils veulent tout faire sans moi, mais tout sera source de confusion pour eux ! »