En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « C’est comme un homme qui partait en voyage : il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. À l’un il remit une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul talent, à chacun selon ses capacités. Puis il partit. Aussitôt, celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla pour les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n’en avait reçu qu’un alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître. Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et il leur demanda des comptes. Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, présenta cinq autres talents et dit : ‘Seigneur, tu m’as confié cinq talents ; voilà, j’en ai gagné cinq autres.’ Son maître lui déclara : ‘Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.’ Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi et dit : ‘Seigneur, tu m’as confié deux talents ; voilà, j’en ai gagné deux autres.’ Son maître lui déclara : ‘Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.’ Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi et dit : ‘Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient.’ Son maître lui répliqua : ‘Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. À celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres extérieures ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents !’ »
Commentaire du père Jean-Jacques:
« Il appela ses serviteurs et leur confia ses biens ».
Notre Dieu a voulu nous confier tous ses biens, sans limites ni restrictions, en donnant à chacun plus que ce dont nous avons besoin. Il ne nous considère pas comme de simples serviteurs mais comme : « des fils de la lumière » dit St Paul (2ième lecture). Leurs actes témoignent de la foi qui habite leur cœur. Ils sont la louange du Créateur comme la femme qui aime son Dieu et transforme tout ce qu’elle reçoit (1ière lecture). C’est le sens de notre vie que de réaliser cet immense capital divin que le Seigneur va multiplier pour tous.
Car Il nous a fait propriétaires de sa divinité que nous portons dans des vases d’argile (2 Cor 4,7).
« Très bien serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup »
Nous emportons avec nous un trésor et nous n’arriverons pas au terme de la vie pour en épuiser toutes les richesses. Il ne nous donne pas à tous la même chose, ni de la même manière, car Il sait ce que nous sommes capables de faire.
Nous aussi, courons le risque « de nous endormir comme les autres » (2ième lecture), en préférant enterrer ses richesses, en les cachant par peur, sans en partager le bien aux autres. Ainsi, nous privons nos frères d’entrer dans la connaissance de son amour. Quel Dieu si grand et si puissant a voulu ainsi dépendre de notre bon vouloir pour la fécondité de ses dons ?
Il nous fait partager le Règne de sa divine volonté comme des fils.
A l’exemple de Marie, laissons libre champ à l’Eprit-Saint, qui vient réaliser le plan originel du Créateur pour chacun de nous.
« Devenons ce que nous sommes », des « modèles », du Fils bien-aimé qui se donne continuellement à nous pour nous enrichir de sa divinité.
Père Jean-Jacques Duten