J’ai compris que lorsque Dieu nous crée, cet attribut de la charité se déverse en nous et nous remplit totalement, de sorte que si l’âme correspond, notre nature devrait se transformer en charité pour Dieu. Mais si l’âme avance en se diffusant dans l’amour des créatures, des plaisirs, des intérêts personnels, ou de quelque autre chose que ce soit, alors ce souffle divin commence à quitter l’âme. Et si l’âme en vient à se disperser dans tout, elle devient vide de la charité divine.
Et comme on n’entre pas dans le Ciel à moins d’être un tout de charité très pure et toute divine, si l’âme parvient au salut, elle ira recouvrer ce souffle de charité reçu au moment de sa création dans les flammes du purgatoire, d’où elle ne sortira que lorsqu’elle débordera de charité. Qui sait quelle longue étape elle aura à franchir en ce lieu d’expiation ?
S’il en est ainsi de la créature, qu’en est-il donc du Créateur ? Je crois que je suis en train de dire beaucoup de sottises. Mais je ne m’en étonne pas, puisque je ne suis pas du tout douée. Je suis une pure ignorante. S’il y a quelque chose de véridique dans ces écrits, cela ne vient pas de moi, mais de Dieu. Quant à moi, je demeure toujours la petite ignorante que je suis.