La différence entre les péchés commis par des âmes consacrées et ceux commis par des laïcs.
Me trouvant hors de mon corps, j’ai vu beaucoup d’offenses faites par des âmes consacrées et des laïcs et le grand déplaisir ressenti par Jésus. Je lui ai dit : « Ma douce Vie, c’est vrai que des âmes consacrées et des laïcs t’offensent ; néanmoins, tu montres plus de douleur et de déplaisir quand ce sont des âmes consacrées qui t’offensent. Il semble que tu es tout yeux pour ce qu’elles font et que tu ne vois pas ce que font les autres. »
Jésus me répondit : « Oh ! ma fille, tu ne peux comprendre la différence entre les offenses des âmes consacrées et celles des autres ; voilà pourquoi tu es surprise ! Les âmes consacrées ont déclaré m’appartenir, m’aimer et me servir. Et moi, à mon tour, je leur ai confié les trésors de ma grâce et, à quelques-unes, mes sacrements, comme c’est le cas pour mes prêtres.
« De plus, ces âmes affichent extérieurement m’appartenir, mais sont intérieurement éloignées de moi. Extérieurement, elles affichent qu’elles m’aiment mais, intérieurement, elles m’offensent et se servent de choses saintes pour nourrir leurs passions. Je garde mes yeux sur elles parce que je ne veux pas qu’elles gaspillent mes dons et mes grâces. Toutefois, en dépit de mes soins, elles réussissent à gaspiller mes dons, même dans les choses extérieures au moyen desquelles elles paraissent me glorifier. C’est une offense très grave ; si tu pouvais le comprendre, tu mourrais de chagrin.
« Par contre, ces âmes profanes déclarent qu’elles ne m’appartiennent pas, qu’elles ne me connaissent pas et qu’elles ne veulent pas me servir. Ainsi, elles se trouvent libres d’hypocrisie, l’hypocrisie étant ce qui me déplaît le plus. Comme elles ont déclaré qu’elles ne m’appartiennent pas, je ne puis leur confier mes dons. Même si ma grâce voudrait les stimuler et lutter avec elles, cette grâce ne peut pas leur être donnée parce qu’elles n’en veulent pas. situation peut se comparer à celle d’un roi qui a fait la guerre pour libérer de l’esclavage certains villages de son royaume. Par l’usage de la force et par beaucoup de sang versé, il a réussi à libérer plusieurs de ces villages qui, par la suite, sont gardés sous son gouvernement ; il fournit tout à ces personnes et, si nécessaire, leur donne une place dans sa propre maison.
« Maintenant, dis-moi, lesquelles déplairaient le plus au roi si elles l’offensaient ? Les personnes qui vivent avec lui, ou celles qu’il voulait libérer, mais qui ne le furent pas ? »