Après le départ des mages, voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. » Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Égypte, où il resta jusqu’à la mort d’Hérode, pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : D’Égypte, j’ai appelé mon fils . Après la mort d’Hérode, voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph en Égypte et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et pars pour le pays d’Israël, car ils sont morts, ceux qui en voulaient à la vie de l’enfant. » Joseph se leva, prit l’enfant et sa mère, et il entra dans le pays d’Israël. Mais, apprenant qu’Arkélaüs régnait sur la Judée à la place de son père Hérode, il eut peur de s’y rendre. Averti en songe, il se retira dans la région de Galilée et vint habiter dans une ville appelée Nazareth, pour que soit accomplie la parole dite par les prophètes : Il sera appelé Nazaréen.
La Reine du Ciel dans le royaume de la Divine Volonté
Ma très chère enfant, le Coeur de ta Maman est aujourd’hui gonflé d’amour et de souffrance, au point de ne pouvoir retenir ses larmes. La venue des Rois Mages provoqua beaucoup de curiosité à Jérusalem, surtout parce qu’il était question d’un “nouveau roi”. Le cruel Hérode, par peur de se voir détrôné, donna l’ordre de tuer mon doux Jésus, ma chère vie, avec tous les autres bébés. Ma fille, quelle souffrance ! On veut tuer celui qui est venu pour donner la Vie à tous et apporter sur la terre une ère nouvelle de paix, de bonheur et de grâces ! Ah ! ma fille, quelle ingratitude, quelle perfidie ! Où donc s’arrêtera l’aveuglement de la volonté humaine ? Elle devient féroce, elle veut dominer son Créateur lui-même. Compatis avec moi, ma fille, et essaie d’apaiser les sanglots du doux Bébé. Il pleure à cause de l’ingratitude des hommes : à peine né, on veut le tuer. Dans le but de le sauver, nous avons été obligés de fuir. Le cher saint Joseph a été informé par l’ange de partir rapidement pour un pays étranger. Toi, chère fille, accompagne-nous, ne nous laisse pas seuls. Je continuerai à te donner des leçons sur la méchanceté de la volonté humaine. Tu dois savoir qu’en se retirant de la Divine Volonté, l’homme brisa sa relation avec son Créateur. Tout sur la terre avait été créé pour lui et lui appartenait. En refusant de faire la Volonté Divine, il perdit tous ses droits et, si l’on peut dire, il ne savait plus où mettre les pieds. Il devint un vagabond, n’ayant plus de résidence permanente. Et cela, non seulement pour son âme, mais aussi pour son corps. Tout devint instable pour lui et, s’il en vint à posséder des choses passagères, ce fut en vertu des mérites à venir du céleste Bébé. Toute la magnificence de la création était destinée par Dieu à ceux qui feraient la Volonté Divine et vivraient dans son Royaume. Pour ce qui est des autres, s’ils en viendraient à posséder quelque chose, ils seraient tout simplement des escrocs de leur Créateur car, sans vouloir vivre dans le Royaume de la Divine Volonté, ils s’approprieraient ses bienfaits. Ma chère fille, sache combien ce cher Bébé et moi nous t’aimons. À l’aube de sa vie, il s’exila dans une terre étrangère pour te libérer de l’exil dans lequel ta volonté humaine t’a placée et pour que tu vives, non pas sur une terre étrangère, mais dans le pays que Dieu ton Père t’a donné en te créant, c’est-à-dire le Royaume de la Divine Volonté.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Jésus dit :
(…) La dernière vision – puisque je veux en parler et ne pas m’arrêter sur un autre sujet qu’il serait inutile de proposer à un monde qui ne veut pas entendre la vérité qui le concerne –, cette dernière vision éclaire un point particulier cité à deux reprises dans l’évangile de Matthieu, une phrase répétée deux fois : “ Lève-toi, prends l’enfant et sa Mère et pars en Egypte ” (2,13) ; “ Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa Mère et mets-toi en route pour la terre d’Israël ” (2,20). Et tu as vu que Marie était seule, dans sa chambre, avec le Bébé.
La virginité de Marie après l’enfantement et la chasteté de Joseph sont très combattues par ceux qui, étant fange et pourriture n’admettent pas qu’une créature humaine, comme eux, puisse être aile et lumière. Leur âme est tellement corrompue, leur esprit tellement prostitué avec la chair, qu’ils en sont devenus incapables de penser qu’un homme comme eux puisse respecter sa femme en voyant en elle l’âme et non la chair et s’élever au point de vivre dans une atmosphère surnaturelle, désirant non ce qui est charnel, mais ce qui est divin.
Eh bien ! à ces négateurs de la beauté suprême, à ces larves incapables de devenir papillons, à ces reptiles souillés par la bave de leurs passions, incapables de comprendre la beauté d’un lys, moi, je dis que Marie fut et demeura vierge, et que seule son âme fut mariée à Joseph, comme son esprit ne fut uni qu’à l’Esprit de Dieu et c’est par son opération qu’elle conçut l’Unique qu’elle porta : moi, Jésus Christ, Fils unique de Dieu et de Marie.
Ce n’est pas une tradition qui a fleuri par la suite à cause d’un respect plein d’amour pour la bienheureuse Femme que fut ma Mère. C’est une vérité connue dès les premiers temps.
Matthieu n’est pas né dans les siècles suivants. Il était contemporain de Marie. Matthieu n’était pas un pauvre ignorant, un sauvage crédule et susceptible de croire à n’importe quelle faribole. C’était un receveur, diriez-vous aujourd’hui, un gabelou, disions-nous à l’époque. Il savait voir, entendre, comprendre, distinguer la vérité de l’erreur. Matthieu n’a pas appris les choses par ouï-dire, par des personnes interposées. Il a recueilli ses renseignements de la bouche même de Marie à qui son amour pour le Maître et pour la vérité l’avait engagé à demander des renseignements.
Je ne pense pas que ces négateurs de l’inviolabilité de Marie imaginent qu’elle ait pu mentir. Ma parenté elle-même aurait pu la démentir si elle avait eu d’autres enfants. Jacques, Jude, Simon et Joseph étaient disciples avec Matthieu. Il était donc facile à ce dernier de confronter les versions s’il en avait existé plusieurs. Or Matthieu ne dit jamais : “ Lève-toi et prends ta femme. ” Il dit : “ Prends sa Mère. ” Il dit d’abord : “ Vierge mariée à Joseph ”, “ Joseph son époux ”.
Qu’ils ne viennent pas me dire, ces négateurs, que c’était une façon de parler des Hébreux, comme si le terme de “ femme ” eût été infâmant. Non, négateurs de la pureté. Dès les premières paroles de la Bible, on lit : “ … et il s’unira à sa femme ”. Avant la consommation du mariage, on l’appelle “ compagne ” et ensuite “ femme ” à diverses reprises et dans plusieurs chapitres. Il en est ainsi pour les épouses des fils d’Adam. De même, Sarah est appelée “ femme ” d’Abraham : “ Sarah, ta femme. ” Et il est dit à Lot : “ Prends ta femme et tes deux filles. ” Dans le livre de Ruth il est écrit : “ La Moabite, femme de Mahlôn. ” Dans le premier livre des Rois, on trouve : “ Elqana eut deux femmes ” ; et plus loin : “ Puis Elqana connut sa femme Anne ”, et encore “ Eli bénit Elqana et la femme de celui-ci ”. Toujours au Livre des Rois, il est dit : “ Bethsabée, femme d’Urie le Hittite, devint la femme de David et lui donna un fils. ” Et que lit-on dans le livre de Tobie, livre d’azur que l’Eglise vous chante à vos noces pour vous conseiller d’être saints dans le mariage ? On y lit : “ Or quand Tobie accompagné de sa femme et de son fils arriva… ” et encore : “ Tobie réussit à s’enfuir avec son fils et sa femme. ”
Et dans les Evangiles, c’est-à-dire à l’époque du Christ où par conséquent on écrivait en langage moderne – moderne pour ce temps-là – et où il n’y avait donc pas lieu de suspecter des erreurs de retranscription, il est dit précisément dans Matthieu au chapitre 22 : “ … et le premier, ayant pris femme, mourut et laissa sa femme à son frère. ” Et Marc au chapitre 10 : “ Celui qui répudie sa femme… ” Enfin, Luc appelle Elisabeth, femme de Zacharie, quatre fois de suite et au chapitre 8 : “ Jeanne, femme de Kouza ”.
Comme vous le voyez, ce mot n’était pas un terme proscrit par ceux qui suivaient les chemins du Seigneur, un terme impur qu’il ne fallait pas proférer et encore moins écrire, là où il était question de Dieu et de ses œuvres admirables. Donc, en disant : “ l’Enfant et sa Mère ”, l’ange vous montre que Marie fut la vraie Mère de Jésus sans être la femme de Joseph. Elle restera toujours : la Vierge, épouse de Joseph.
Voilà le dernier enseignement de ces visions. C’est une auréole qui resplendit sur la tête de Marie et de Joseph. La Vierge inviolée. L’homme chaste et juste. Ce sont les deux lys au milieu desquels j’ai grandi, ne respirant que le parfum de la pureté. Tome 1 – ch 35.2