Jésus avait rassasié cinq mille hommes, et ses disciples l’avaient vu marcher sur la mer. Le lendemain, la foule restée sur l’autre rive se rendit compte qu’il n’y avait eu là qu’une seule barque, et que Jésus n’y était pas monté avec ses disciples, qui étaient partis sans lui. Cependant, d’autres barques, venant de Tibériade, étaient arrivées près de l’endroit où l’on avait mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâce. Quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus. L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. » Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. »
Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés.Jn 6, 26
Lorsqu’ils mangeaient, ils semblaient ne jamais être rassasiés.
Le livre du Ciel Tome 25, 6 janvier 1929
je vis une foule de gens, tous de petite taille, mal nourris, maladifs, maigrelets et certains blessés. Il n’y avait dans cette foule ni fraîcheur enfantine, ni beauté du jeune âge, ni dignité de l’homme adulte; ils ressemblaient à un assortiment disparate de gens sans régime, affamés, sans nourriture suffisante ; et lorsqu’ils mangeaient, ils semblaient ne jamais être rassasiés. Quelle pitié éveillait en moi cette grande foule qui semblait représenter presque le monde entier. Je ne savais pas qui ils étaient ni quelle était la signification de leur nature et pourquoi aucun d’eux n’avait atteint sa taille normale ; et mon bien-aimé Jésus se manifesta en moi et me dit : Ma fille, quelle foule de malheureux. Ils ne sont rien d’autre que la grande foule de ceux qui sont sortis de l’héritage paternel, don de leur Père céleste. Pauvres enfants, sans héritage paternel. Ils n’ont pas leurs terres où vivre en sécurité ; ils n’ont pas suffisamment de nourriture pour s’alimenter eux-mêmes et sont forcés de vivre de rapines et de vols, et de nourriture sans substance. Par conséquent, il leur est presque difficile d’atteindre leur taille normale parce que leurs membres n’ont pas la force suffisante pour se développer ; ils étaient donc malingres, infirmes, affamés et sans jamais être rassasiés. Tout ce qu’ils prennent ne convient pas à leur croissance parce que ce ne sont pas des aliments appropriés et établis pour eux, et qui ne font pas non plus partie de leur héritage. Ma fille, l’héritage donné par mon Père céleste à cette foule de gens était ma Divine Volonté. C’est en elle qu’ils devaient trouver la nourriture pour grandir et atteindre la bonne taille, l’air balsamique qui devait les rendre sains et forts, imprimer sur leur visage la fraîcheur de l’enfant, la beauté du jeune âge et la dignité de l’homme adulte. Aucun bien ne manquait à cet héritage dont l’homme devait être le maître et avoir à sa disposition tous les biens qu’il désirait, dans son âme et dans son corps. Ainsi, en sortant de l’héritage de ma Divine Volonté, l’homme n’a plus trouvé ces choses à sa disposition, il n’était plus maître, mais serviteur, et forcé de vivre dans la pauvreté. Comment peut-il atteindre sa taille normale ? C’est pourquoi j’attends avec tant d’amour la foule de ceux qui doivent vivre dans notre héritage du divin Fiat. Elle formera pour nous la plus magnifique foule de gens de taille normale, pleins de beauté et de fraîcheur, nourris d’aliments nourrissants qui les rendront forts et bien développés ; et ils formeront toute la gloire de notre œuvre créatrice.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Les dons de Dieu ne sont pas l’ordinaire, ils sont l’exceptionnel. On ne peut y prétendre, ni se livrer à la paresse en disant : “ Dieu me les donnera. ” Il est écrit : “ Tu mangeras ton pain baigné par la sueur de ton front ”, c’est-à-dire le pain gagné par le travail. Si celui qui est Miséricorde a dit : “ J’ai pitié de ces foules qui me suivent depuis trois jours, n’ont plus rien à manger et pourraient défaillir en route avant d’avoir atteint Hippos sur le lac, ou Gamla, ou d’autres villes ”, et s’il a pourvu à leurs besoins, cela ne signifie pas pour autant qu’on doive le suivre pour cette raison.
C’est pour bien davantage qu’un peu de pain, destiné à devenir ordure après la digestion, que l’on doit me suivre. Ce n’est pas pour la nourriture qui remplit le ventre, mais pour celle qui nourrit l’âme, car vous n’êtes pas seulement des animaux occupés à brouter, ruminer, ou fouiller avec leur groin et s’engraisser. Mais vous êtes des âmes ! C’est cela que vous êtes ! La chair, c’est le vêtement, l’être c’est l’âme, et elle seule est immortelle. La chair, comme tout vêtement, s’use et finit en poussière : elle ne mérite pas qu’on s’en occupe comme si c’était une perfection à laquelle il faut accorder tous ses soins. (…) Tome 5 – ch 354.7