En ce temps-là, au cours du repas que Jésus prenait avec ses disciples, il fut bouleversé en son esprit, et il rendit ce témoignage : « Amen, amen, je vous le dis : l’un de vous me livrera. » Les disciples se regardaient les uns les autres avec embarras, ne sachant pas de qui Jésus parlait. Il y avait à table, appuyé contre Jésus, l’un de ses disciples, celui que Jésus aimait. Simon-Pierre lui fait signe de demander à Jésus de qui il veut parler. Le disciple se penche donc sur la poitrine de Jésus et lui dit : « Seigneur, qui est-ce ? » Jésus lui répond : « C’est celui à qui je donnerai la bouchée que je vais tremper dans le plat. » Il trempe la bouchée, et la donne à Judas, fils de Simon l’Iscariote. Et, quand Judas eut pris la bouchée, Satan entra en lui. Jésus lui dit alors : « Ce que tu fais, fais-le vite. » Mais aucun des convives ne comprit pourquoi il lui avait dit cela. Comme Judas tenait la bourse commune, certains pensèrent que Jésus voulait lui dire d’acheter ce qu’il fallait pour la fête, ou de donner quelque chose aux pauvres. Judas prit donc la bouchée, et sortit aussitôt. Or il faisait nuit. Quand il fut sorti, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera ; et il le glorifiera bientôt. Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous. Vous me chercherez, et, comme je l’ai dit aux Juifs : “Là où je vais, vous ne pouvez pas aller”, je vous le dis maintenant à vous aussi. » Simon-Pierre lui dit : « Seigneur, où vas-tu ? » Jésus lui répondit : « Là où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant ; tu me suivras plus tard. » Pierre lui dit : « Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre à présent ? Je donnerai ma vie pour toi ! » Jésus réplique : « Tu donneras ta vie pour moi ? Amen, amen, je te le dis : le coq ne chantera pas avant que tu m’aies renié trois fois. »
Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Jn 13, 31
Mon Père céleste exigea ma vie afin d’être glorifié pour tout ce qu’il avait fait dans l’œuvre de Création et de Rédemption.
Le livre du Ciel Tome 35, 20 février 1938
Ma petite fille de ma Volonté, tu dois savoir que mon amour est si grand qu’il a besoin d’être libéré et de confier ses secrets à celle qui vit dans ma Volonté afin qu’en prenant conscience de toute chose, nous puissions l’aimer d’un seul amour et répéter en elle tout ce que j’ai fait en moi-même. Écoute, ma fille, les excès auxquels mon amour s’est livré en me faisant faire des choses inouïes et incroyables pour les esprits créés. En venant sur terre, je voulais me faire Jésus pour chaque créature qui avait existé, existe et existera. Chacune devait avoir son propre Jésus complètement à elle –à sa disposition. Chacune devait avoir ma Conception pour demeurer conçue en moi, ma naissance pour renaître, mes larmes pour être lavée, mon âge infantile pour être restaurée et commencer sa vie nouvelle, mes pas pour guider les siens, mes œuvres pour faire se lever ses œuvres dans les miennes, mes souffrances comme baume et force pour ses souffrances et en remboursement de toute dette contractée envers la divine Justice, ma mort pour retrouver sa vie, ma Résurrection pour renaître entièrement dans ma Volonté, pour la gloire qu’elle devait donner à son Créateur. Et tout cela avec le plus grand amour, avec raison, avec justice et avec la plus haute sagesse. Mon céleste Père devait trouver en moi autant de vies auxquelles il avait donné et aller donner le jour, afin d’être satisfait, glorifié et payé de retour pour son grand amour. Même si toutes les créatures n’allaient pas prendre cette vie, mon Père céleste exigea ma vie afin d’être glorifié pour tout ce qu’il avait fait dans l’œuvre de Création et de Rédemption.
LES 24H DE LA PASSION DU CHRIST : 3ᵉ Heure de 19h à 20h – La cène légale.
Jésus, ton Regard doux et pénétrant semble scruter chacun de tes apôtres. Et pendant que tu prends ta nourriture, ton Cœur est transpercé de voir tes apôtres faibles et mous, surtout le perfide Judas, qui a déjà un pied dans l’enfer. Dans le fond de ton Cœur, tu te dis avec amertume : « Quelle est l’utilité de mon Sang ? Voilà qu’une âme à laquelle j’ai fait tant de bien, est perdue ! » Et de tes Yeux étincelants de Lumière et d’Amour, tu le regardes, comme si tu voulais lui faire prendre conscience du grand mal qu’il est sur le point de commettre. Mais ta Charité suprême te fait supporter cette Souffrance. Tu t’abstiens de la manifester à tes apôtres. Tu t’affliges à cause de Judas. En même temps ton Cœur s’emplit de joie à voir à ta gauche ton disciple bien-aimé, Jean. Tellement que, ne pouvant plus contenir ton débordement d’Amour, tu l’attires doucement vers toi, et tu lui fais poser la tête sur ton Cœur, et tu lui fait éprouver d’avance le Paradis. Et à cette heure solennelle, deux de tes disciples représentent deux mondes : celui des réprouvés et celui des élus. Le monde des réprouvés est représenté par Judas, qui a déjà l’enfer au Cœur. Le monde des élus est représenté par Jean, qui se repose sur ton Cœur dans la joie. Ô mon doux Bien, moi aussi je me mets tout près de toi . Avec ton disciple bien-aimé, je veux appuyer ma tête fatiguée sur ton Cœur adorable. Et je te prie de me faire sentir, même sur cette terre, les délices du Ciel. Que cette terre soit ciel pour moi. Que je sois enivrée par les douces harmonies de ton Cœur. En cet instant, je sens en toi de douloureux battements de Cœur à cause des âmes perdues ! Ô Jésus, de grâce, ne permets pas que de nouvelles âmes se perdent. Fais que les pulsations de ton Cœur résonnent dans ces âmes, leur fassent entendre les pulsations de la vie dans le Ciel, comme les entendit ton disciple bien-aimé Jean. Fais qu’attirées par la suavité et la douceur de ton Amour, elles cèdent devant toi ! Ô Jésus, tandis que ma tête est posée sur ton Cœur, donne-moi, à moi aussi, la nourriture, comme tu la donnas aux apôtres: la nourriture de l’Amour, celle de tes Paroles, celle de ta Divine Volonté. Ô mon Jésus, donne-moi toujours cette nourriture que tu désires tellement me donner, pour que ta Vie m’habite de plus en plus. Mon doux Bien, je vois que la nourriture terrestre que tu prends avec tes disciples est tirée d’un agneau. C’est l’agneau figuratif. En cet agneau il ne reste plus d’humeur vitale à cause de la force du feu. Ainsi toi, l’Agneau mystique, tu vas, par la force de l’Amour, te consumer tout entier pour les créatures. Tu ne garderas même pas une goutte de Sang pour toi-même. Tu le verseras tout entier par Amour pour nous. Ô Jésus, il n’y a rien de ce que tu fais qui ne rappelle ta Passion douloureuse. Celle-ci est toujours présente à ton Esprit et à ton Cœur. Par cela Tu m’enseignes que si, moi aussi, j’avais toujours présente à l’esprit et au cœur ta sainte Passion, tu ne me refuserais jamais la nourriture de ton Amour. Ô mon Jésus, à chacun de tes Actes tu me portes dans ta Pensée. Que ta Passion soit toujours présente à mon esprit et à mon Cœur. Qu’elle habite mes regards, mes pas et mes peines. Afin que, où que je sois, je perçoive toujours ta sainte Présence en moi. Amen.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
(…) Cependant, Pierre, qui soupçonne le plus Judas — peut-être Jude aussi, mais il paraît moins suspicieux, désarmé comme il l’est par la désinvolture de Judas —, tire Jean par la manche. Quand Jean, qui s’est tout serré contre Jésus en entendant parler de trahison, se retourne, il lui murmure:
« Demande-lui qui c’est. »
Jean reprend sa position et lève seulement la tête comme pour embrasser Jésus, et en même temps il lui murmure à l’oreille :
« Maître, qui est-ce ? »
Et Jésus, très doucement, en lui rendant le baiser dans les cheveux :
« Celui à qui je vais donner un morceau de pain trempé. »
Il prend alors un pain encore entier, pas le reste de celui qui a servi pour l’Eucharistie, en détache une grosse bouchée, la trempe dans la sauce de l’agneau dans le plateau, étend le bras par dessus la table, et dit:
« Prends, Judas. Tu aimes cela.
– Merci, Maître. Oui, j’aime cela. »
Ne sachant pas ce qu’est cette bouchée, il mange à pleines dents le pain accusateur, tandis que Jean, horrifié, va jusqu’à fermer les yeux pour ne pas voir l’horrible rire de Judas.
« Bon ! Va, maintenant que je t’ai fait plaisir » dit Jésus à Judas. « Tout est accompli, ici (il souligne fortement ce mot). Ce qu’il te reste à faire ailleurs, fais-le vite, Judas, fils de Simon.
– Je t’obéis aussitôt, Maître. Je te rejoindrai plus tard, à Gethsémani. C’est bien là que tu vas, comme toujours, n’est-ce pas ?
– J’y vais… comme toujours… oui.
– Qu’est-ce qu’il doit faire ? » demande Pierre. « Il part seul ?
– Je ne suis pas un enfant, plaisante Judas tout en mettant son manteau.
– Laisse-le aller. Lui et moi savons ce qu’il doit faire, répond Jésus.
– Bien, Maître. »
Pierre se tait. Peut-être pense-t-il avoir péché en soupçonnant son compagnon. La main sur le front, il réfléchit.
Jésus serre Jean sur son cœur et se tourne pour lui murmurer dans les cheveux :
« Ne dis rien à Pierre pour le moment. Ce serait un scandale inutile.
– Adieu, Maître. Adieu, mes amis. »
Judas salue.
« Adieu » dit Jésus.
Et Pierre :
« Je te salue, mon garçon. »
Jean, la tête posée presque sur le cœur de Jésus, murmure :
« Satan ! »
Jésus seul l’entend, et il soupire (…) Tome 9 – ch 600.17