En ce temps-là, Jésus expulsait un démon qui rendait un homme muet. Lorsque le démon fut sorti, le muet se mit à parler, et les foules furent dans l’admiration. Mais certains d’entre eux dirent : « C’est par Béelzéboul, le chef des démons, qu’il expulse les démons. » D’autres, pour le mettre à l’épreuve, cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel. Jésus, connaissant leurs pensées, leur dit : « Tout royaume divisé contre lui-même devient désert, ses maisons s’écroulent les unes sur les autres. Si Satan, lui aussi, est divisé contre lui-même, comment son royaume tiendra-t-il ? Vous dites en effet que c’est par Béelzéboul que j’expulse les démons. Mais si c’est par Béelzéboul que moi, je les expulse, vos disciples, par qui les expulsent-ils ? Dès lors, ils seront eux-mêmes vos juges. En revanche, si c’est par le doigt de Dieu que j’expulse les démons, c’est donc que le règne de Dieu est venu jusqu’à vous. Quand l’homme fort, et bien armé, garde son palais, tout ce qui lui appartient est en sécurité. Mais si un plus fort survient et triomphe de lui, il lui enlève son armement, auquel il se fiait, et il distribue tout ce dont il l’a dépouillé. Celui qui n’est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. »
Celui qui n’est pas avec moi est contre moi ;Lc 11, 23
Comment cette âme peut-elle donner si elle n’opère pas avec Moi en toute confiance ?
Le livre du Ciel Tome 11, 20 août 1913
Pendant que je priais, j’ai vu mon aimable Jésus en moi et plusieurs âmes autour de moi qui disaient : « Seigneur, tu as tout placé dans cette âme ! » Tendant les mains vers moi, elles me disaient : « Puisque Jésus est en toi et qu’Il a tous ses biens avec lui, prends ces biens et donne-les-nous. » J’étais confuse et Jésus béni me dit : « Ma fille, tous les biens possibles se trouvent dans ma Volonté, il est nécessaire pour l’âme qui y vit de s’y sentir en confiance et d’opérer comme si elle était propriétaire avec Moi. Les créatures attendent tout de cette âme Si elles ne reçoivent pas, elles se sentent fraudées. Cependant, comment cette âme peut-elle donner si elle n’opère pas avec Moi en toute confiance ? Donc, confiance pour pouvoir donner, simplicité pour pouvoir communiquer facilement avec tous, et désintéressement, voilà ce qui est nécessaire à l’âme qui vit dans ma Volonté pour pouvoir vivre totalement pour Moi et pour les autres. C’est ainsi que Je suis. » Il ajouta : « Ma fille, il arrive à l’âme qui vit dans ma Volonté comme à un arbre greffé : La puissance de la greffe a la vertu de détruire la vie de l’arbre qui la reçoit. Par suite, on ne voit plus les feuilles et les fruits de l’arbre original, mais ceux de la greffe. Et si l’arbre original disait à la greffe : « Je veux au moins garder une petite branche de moi afin que, moi aussi, je puisse donner quelques fruits et qu’on sache que j’existe encore », la greffe répondrait : « Tu n’as plus aucune raison d’exister après avoir accepté que je me greffe sur toi. La vie est totalement mienne maintenant. » De la même manière, l’âme qui vit dans ma Volonté peut dire : « Ma vie est terminée. Ce ne sont plus mes travaux, mes pensées et mes paroles qui sortent de moi, mais les travaux, les pensées et les paroles de Celui dont la Volonté est ma vie. » À celui qui vit dans ma Volonté, Je dis : « Tu es ma vie, mon sang, mes os. »
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Jésus descend les deux petites marches du seuil et s’avance, droit, sévère et calme. Il s’arrête juste en face du groupe des scribes et des pharisiens, les fixe d’un regard perçant et dit :
« Même sur la terre, on voit qu’un royaume divisé en factions opposées s’affaiblit intérieurement. C’est une proie facile pour les états voisins qui le dévastent pour le réduire en esclavage. Sur la terre aussi, on voit qu’une cité divisée en factions opposées perd sa prospérité, et il en est de même d’une famille dont les membres sont divisés par la haine. Elle s’effrite et devient un émiettement qui ne sert à personne et qui fait la risée de ses concitoyens. La concorde n’est pas seulement un devoir, mais une habileté, car elle garde les hommes indépendants, forts et aimants. C’est à cela que devraient réfléchir les patriotes, les habitants de la même ville ou les membres d’une même famille quand, poussés par le désir d’un intérêt particulier, ils sont amenés à des séparations et à des vexations, qui sont toujours dangereuses parce qu’elles opposent les groupes les uns aux autres et détruisent les affections.
C’est cette habileté que mettent en œuvre ceux qui sont les maîtres du monde. Observez Rome et son indéniable puissance, si pénible pour nous. Elle domine le monde, mais elle est unie dans un même dessein, une seule volonté : “ dominer ”. Même parmi eux, il doit sûrement y avoir des désaccords, des antipathies, des révoltes. Mais cela reste au fond. A la surface, c’est un seul bloc, sans failles, sans troubles. Tous veulent la même chose et y parviennent parce qu’ils la veulent. Et ils réussiront, tant qu’ils voudront la même chose.
Prenez cet exemple humain d’une habile cohésion et réfléchissez : si ces enfants du siècle sont ainsi, qu’est-ce que ne sera pas Satan ? Eux, pour nous, sont des satans, mais leur diabolisme de païens n’est rien en comparaison du satanisme parfait de Satan et de ses démons. Là, dans ce royaume éternel, sans siècles, sans fin, sans limite de ruse et de méchanceté, là où on jouit de nuire à Dieu et aux hommes – nuire est leur respiration, leur douloureuse jouissance, unique, atroce –, la fusion des esprits s’est opérée avec une perfection maudite, car tous sont unis par une seule volonté : “ nuire ”.
Maintenant si – comme vous voulez le soutenir pour insinuer des doutes sur ma puissance – Satan est celui qui m’aide parce que je serais un Belzébuth inférieur, le résultat n’est-il pas que Satan est en désaccord avec lui-même et avec ses démons, puisqu’il chasse ceux-ci de ses possédés ? Et s’il y a désaccord, son royaume pourrait-il durer ? Non, impossible. Satan est tout ce qu’il y a de plus fourbe et ne se fait pas du tort à lui-même : son but est d’étendre son royaume dans les cœurs, et non pas de le réduire. Sa vie, c’est de “ dérober, nuire, mentir, blesser, troubler ”. Dérober les âmes à Dieu et la paix aux hommes. Nuire aux créatures du Père, tout en le faisant souffrir. Mentir pour dévoyer. Blesser pour jouir. Troubler parce qu’il est le Désordre. Et il ne peut changer. Son être et ses méthodes sont éternels. Tome 4 – ch 269.6