En ce temps-là, un lépreux vint auprès de Jésus ; il le supplia et, tombant à ses genoux, lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » À l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié. Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt en lui disant : « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi : cela sera pour les gens un témoignage. » Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais restait à l’écart, dans des endroits déserts. De partout cependant on venait à lui.
“Si tu le veux, tu peux” Mc 1, 40
Si Je veux, Je peux.
Le livre du Ciel Tome 11, 2 mars 1916
« Ma fille, ce que Je possède par ma Puissance, l’âme le possède dans sa volonté. Par conséquent, Je regarde tout le bien qu’elle veut réellement faire comme si elle le faisait réellement. J’ai la Volonté et la Puissance : si Je veux, Je peux. D’un autre côté, l’âme ne peut pas faire grand chose Mais sa volonté compense pour son manque de puissance. De cette manière, elle tend à devenir un autre Moi. Et Je l’enrichis de tous les mérites du bien que sa volonté veut faire. » Il ajouta : « Ma fille, quand l’âme se donne complètement à Moi, J’établis ma demeure en elle. Souvent, J’aime tout fermer et demeurer dans l’ombre. D’autres fois, J’aime dormir et Je place l’âme comme sentinelle afin qu’elle ne permette à personne de venir me déranger. Et, si nécessaire, elle doit s’occuper des intrus et leur répondre pour Moi. Parfois encore, J’aime tout ouvrir et laisser entrer les vents, la froideur des créatures, les dards du péché et beaucoup d’autres choses. L’âme doit être contente de tout et me laisser faire tout ce que Je veux. Elle doit faire siennes mes choses. Si Je n’étais pas libre de faire en elle tout ce que Je veux, Je serais mécontent. Si Je devais être précautionneux pour lui faire ressentir combien Je jouis ou combien Je souffre, où serait ma liberté ? « Ah ! Tout est dans ma Volonté ! Quand l’âme prend en elle ma Volonté, c’est la substance de mon Être qu’elle prend. En conséquence, quand elle fait le bien, c’est comme si ce bien sortait de Moi. Et, venant de Moi, il est comme un rayon de lumière qui profite à toutes les créatures.»
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Avec la précision d’une photographie parfaite, un pauvre lépreux se présente à ma vue spirituelle depuis ce matin, avant même que l’aube ne se lève.
C’est vraiment une ruine humaine. Je ne saurais dire quel âge il a, tellement le mal l’a dégradé. Squelettique, à demi nu, il montre son corps réduit à l’état d’une momie décharnée. Ses mains et ses pieds sont déformés, il en manque des parties, de sorte que ces pauvres extrémités ne paraissent plus appartenir à un homme. Ses mains désarticulées et déformées ressemblent aux pattes de quelque monstre ailé, ses pieds sont comme des sabots de bœuf, tant ils sont rabougris.
Quant à la tête !… Je pense qu’un cadavre resté sans sépulture, momifié par le soleil et le vent, aurait une allure semblable. Il reste, par-ci par-là, quelques touffes de cheveux, collés à la peau jaunâtre et croûteuse comme si la poussière l’avait desséchée sur un crâne, des yeux à peine entrouverts et renfoncés, les lèvres et le nez dévorés par le mal mettent déjà à nu cartilages et gencives, les oreilles ne sont plus que des restes de pavillons informes ; par dessus tout cela s’étend une peau parcheminée, jaune comme certains kaolins, sous laquelle les os semblent percer. Cette peau doit avoir pour office de tenir ensemble ces pauvres os dans son sac dérisoire, tout marqué de cicatrices et lacéré de plaies putrides. Une ruine !
Ce misérable me fait penser exactement au spectre de la Mort parcourant la terre, dont le squelette, recouvert de lambeaux d’une peau sèche, se drape dans un manteau sordide tout en haillons ; mais au lieu d’une faux, il tient un bâton noueux, sûrement arraché à un arbre.
Il est debout sur le seuil d’une caverne éloignée de toute habitation. Une vraie ruine, tellement délabrée que je ne puis dire si à l’origine c’était un tombeau ou une cabane de bûcherons ou encore les restes d’une maison démolie. Il regarde du côté de la route, éloignée de plus de cent mètres de son antre, une voie de grande circulation, poussiéreuse et encore ensoleillée. Il n’y a personne sur la route. A perte de vue, soleil, poussière et solitude. Beaucoup plus loin, en montant vers le nord-ouest, il doit y avoir un village ou une ville. J’en vois les premières maisons à un kilomètre au moins.
Le lépreux regarde et soupire, puis il prend une écuelle ébréchée et la remplit à un petit ruisseau. Il boit. Il pénètre dans un enchevêtrement de ronces, en arrière de l’antre, se penche, arrache au sol des radis sauvages. Il revient au ruisseau, où il les débarrasse du plus gros de la poussière avec le peu d’eau qui coule, et les mange lentement, en les portant péniblement à sa bouche, avec ses mains mutilées. Ils doivent être durs comme du bois. Il a du mal à les mastiquer. Il en recrache beaucoup sans arriver à les avaler malgré les gorgées d’eau qu’il absorbe.
« Où es-tu, Abel ? » crie une voix.
Le lépreux remue, il a sur les lèvres quelque chose qui voudrait être un sourire. Mais ces lèvres sont tellement rongées que son essai de sourire est informe. Il répond d’une voix étrange, stridulante, qui me fait penser aux cris de certains oiseaux dont j’ignore le nom exact :
« Je suis ici ! Je ne croyais plus que tu viendrais. Je pensais qu’il t’était arrivé malheur, j’étais triste… Si tu me fais défaut toi aussi, que va-t-il rester au pauvre Abel ? »
Sur ces mots, il se dirige vers la route jusqu’à la distance permise par la Loi. On le voit parce qu’il s’arrête à mi-chemin.
Sur la route arrive un homme qui paraît courir tant il va vite.
« Mais est-ce bien toi, Samuel ? Ah ! Si tu n’es pas celui que j’attends, qui que tu sois, ne me fais pas de mal !
– C’est moi, Abel, c’est bien moi, et en bonne forme. Regarde comme je cours. Je suis en retard, je le sais, et j’en suis peiné pour toi. Mais quand tu sauras… comme tu seras heureux ! Et je ne t’apporte pas seulement les quignons de pain habituels, mais une miche entière, fraîche et bonne, toute pour toi. J’ai aussi un bon poisson et un fromage. Tout pour toi. Je veux que tu fasses la fête, mon pauvre ami, pour te préparer à une fête plus grande encore.
– Mais comment es-tu si riche ? Je n’y comprends rien…
– Je te le dirai tout à l’heure.
– Guéri, qui plus est : on dirait que ce n’est plus toi !
– Ecoute : j’ai su qu’à Capharnaüm se trouvait ce Rabbi qui est saint, et j’y suis allé…Tome 1 – ch 63.1