SAINT ANDRÉ
De l’Évangile de Matthieu 4, 18-22
En ce temps-là, comme Jésus marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans la mer ; car c’étaient des pêcheurs. Jésus leur dit : « Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. De là, il avança et il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque avec leur père, en train de réparer leurs filets. Il les appela. Aussitôt, laissant leur barque et leur père, ils le suivirent.
Il les appela. Mt 4, 21
Mes pas sont encore sur la terre à la recherche des créatures…
Le livre du Ciel Tome 35, 18 décembre 1937
Ne sois pas surprise. Même ma vie ici-bas ne fit rien d’autre que libérer la vie hors de moi-même, au point que mes pas sont encore sur la terre à la recherche des créatures, ils n’arrêtent jamais. Tous les siècles auront la vie de mes pas. Ma bouche est encore en train de parler parce que chacune de mes paroles contenait une vie qui parle toujours. Seuls ceux qui ne veulent pas écouter ne peuvent entendre ma voix. Mes larmes sont remplies de vie et toujours dans l’acte de couler sur le pécheur pour le toucher, l’amener au repentir et le convertir, ainsi que sur les justes et les bonnes âmes pour les embellir et conquérir leur cœur pour m’aimer. Chaque souffrance, chaque goutte de mon sang est une vie distincte qui contient et forme une force pour les souffrances de toutes les créatures, et un bain pour tous leurs péchés. Ce sont les prodiges de ma Volonté. Lorsqu’elle règne avec sa vertu créatrice sur chaque acte même le plus insignifiant, ma Volonté crée la vie pour nous faire aimer.
Tu dois être convaincue qu’avec un si grand amour, il n’est pas possible que nous ne soyons pas aimés. Par conséquent, notre Volonté qui pense à tout et sait faire toute chose crée de nombreuses vies à partir des actes de la créature qui vit en elle. Elle compense pour notre amour et rend moins vive notre impatience d’amour et notre éternel délire d’amour.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
André est le modèle idéal du prêtre
Debout au milieu d’un pré, Jésus émiette du pain pour les passereaux. Pas le moindre être vivant à perte de vue, bien que la journée soit sereine.
De retour de quelque tâche, André s’approche de Jésus :
« Paix à toi, Maître.
– A toi aussi, André. Viens ici, un peu avec moi. Tu peux rester auprès des oiseaux : tu es comme eux. Mais vois-tu ? Quand ils savent que celui qui les approche les aime, ils n’ont plus peur. Regarde comme ils sont confiants, tranquilles, joyeux. Tout à l’heure ils étaient presque à mes pieds. Maintenant que tu es là, ils sont en alerte… Mais regarde, regarde… Voici ce passereau plus hardi qui s’approche. Il a compris qu’il n’y a pas de danger, et derrière lui, voilà les autres. Vois-tu comme ils se régalent à satiété ? N’est-ce pas la même chose pour nous aussi, les enfants du Père ? Il nous rassasie de son amour. Et quand nous sommes sûrs d’être aimés et d’être appelés à son amitié, pourquoi avoir peur de lui et de nous ? Son amitié doit rendre audacieux, même devant les hommes. Sois-en sûr : seul celui qui a une mauvaise conduite doit avoir peur de son semblable. Pas un juste comme toi. »
André a rougi et garde le silence.
Jésus l’attire à lui et lui dit en riant :
« Il faudrait vous unir, Simon et toi, vous fondre ensemble puis vous refaire. Vous seriez parfaits. Et pourtant…Tu as beau être si dissemblable de Pierre au début, si je te dis que tu seras parfaitement égal à lui à la fin de ta mission, le croiras-tu ?
– Puisque tu le dis, c’est certain. Je ne me demande même pas comment cela pourra se faire, car tout ce que tu dis est vrai. Et je serai content d’être comme Simon, mon frère, parce que c’est un juste et qu’il te fait plaisir. Il est droit, Simon ! Je suis si content qu’il soit brave, courageux, fort. Mais les autres aussi … !
– Pas toi ?
– Oh, moi !… Toi seulement, tu peux être content de moi…
– Et me rendre compte que tu travailles sans bruit, et plus profondément que les autres.
Parce que, parmi les Douze, il y en a qui font autant de bruit que de travail. Il y en a qui font beaucoup plus de bruit que de travail et un qui se contente de travailler, d’un travail humble, actif, ignoré… Les autres peuvent croire qu’il ne fait rien. Mais celui qui voit, sait. Ces différences viennent de ce que vous n’êtes pas encore parfaits. Et il en sera toujours ainsi parmi les futurs disciples, parmi ceux qui viendront après vous, jusqu’au moment où l’ange dira d’une voix de tonnerre : “ Le temps n’est plus. ” il y aura toujours des ministres du Christ qui sauront attirer le regard sur leur travail et sur leur personne de manière équilibrée : ce sont les maîtres. Et il y en aura, malheureusement, qui ne seront que bruit et gestes extérieurs, seulement extérieurs, les faux bergers aux poses théâtrales… Des prêtres ? Non : des mimes. Rien de plus. Ce n’est pas le geste qui fait le prêtre, ni l’habit. Ce ne sont pas sa culture profane ni ses relations avec le monde ou les puissants qui font le prêtre. C’est son âme. Une âme grande au point d’anéantir la chair. Mon prêtre est spirituel, entièrement… le prêtre de mon rêve. Ainsi seront mes saints prêtres. Le spirituel n’a ni le ton ni la pose du tragédien. Il ne pose pas, parce qu’il est spirituel et par conséquent ne peut porter ni costume ni masque. Il est ce qu’il est : esprit, flamme, lumière, amour. Il s’adresse aux âmes. Il parle par la pureté des regards, de ses actes, de ses paroles, de ses œuvres.
L’homme regarde. Et il voit quelqu’un qui lui est semblable. Mais, au-delà et au-dessus de la chair, que voit-il ? Quelque chose qui freine sa démarche pressée, qui le fait réfléchir et conclure : “ Cet homme, mon semblable, n’a de l’homme que l’extérieur. Il a l’âme d’un ange. ” Et, s’il est incroyant, il conclut : “ Grâce à lui, je crois qu’il y a un Dieu et un Ciel. ” Si c’est un débauché, il dit : “ Cet homme, mon égal, a un regard céleste. Je retiens ma sensualité pour ne pas les profaner. ” Si c’est un avare, il décide : “ A l’exemple de celui-ci qui n’est pas attaché à la richesse, je cesse d’être cupide. ” Et si c’est un homme coléreux, féroce, devant cette douceur il devient un être plus paisible. Voilà quelle peut être l’influence d’un saint prêtre. Sois-en bien sûr, il y aura toujours parmi les prêtres des saints qui sauront encore mourir pour l’amour de Dieu et de leur prochain ; mieux, ils sauront le faire si discrètement, après avoir pratiqué la perfection pendant toute leur vie avec une pareille discrétion, que le monde ne les remarquera même pas. Mais si le monde ne devient pas tout entier impureté et idolâtrie, ce sera grâce à eux : les héros du silence et de l’activité fidèle. Et ils auront ton sourire, pur et timide. Car il y aura toujours des André. Il y en aura, grâce à Dieu et pour le bonheur du monde !
L’Évangile tel qu’il m’a été révélé, ch 133.1-2