En ce temps-là, Jésus disait : « Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour des champs : “Viens vite prendre place à table” ? Ne lui dira-t-il pas plutôt : “Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour” ? Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ? De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : “Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir” »
“Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir” » Lc 17, 10
En faisant sa volonté, l’homme s’est placé lui-même dans la condition de serviteur, et un serviteur n’a pas droit à l’héritage de son maître…
Le livre du Ciel Tome 27, 11 février 1930
l’homme, notre fils, bien qu’il fût heureux dans la maison de son Père, se rebella et quitta la maison paternelle, et en faisant sa volonté, il perdit le sourire de son Père, ses joies très pures ; et comme il pouvait vivre sans le concours de notre Divine Volonté, nous avons agi en Père et lui avons donné sa part légale de notre Divine Volonté –non plus comme vie, qui le portait dans le giron du Père pour le rendre heureux et saint, mais pour le garder en vie sans le rendre heureux comme avant, et lui donner les choses de première nécessité selon son comportement. Sans ma Divine Volonté, il ne peut y avoir de vie. Et si mon divin Fiat est si peu connu, c’est que les créatures n’en connaissent que la part légale, et souvent cette part légale n’est même pas reconnue complètement, parce que celui qui vit de cette part légale n’habite pas dans la maison du Père ; il est loin du Père et se trouve souvent dans la position de gâter par des actes indignes la part légale elle-même qu’il a reçue. Par conséquent, ne soit pas surprise qu’on sache peu de choses sur ma Divine Volonté si on ne vit pas en elle, si on n’est pas dans l’acte continuel de recevoir sa vie qui rend heureux, qui sanctifie, et qui, parce qu’on se trouve près d’elle, dévoile ses secrets, fait connaître qui elle est, ce qu’elle peut donner à la créature et combien elle désire la prendre dans son giron pour former en elle sa vie Divine. D’autant plus qu’en faisant sa volonté, l’homme s’est placé lui-même dans la condition de serviteur, et un serviteur n’a pas droit à l’héritage de son maître, mais seulement à une misérable compensation qui lui fait vivre une vie pleine d’épreuves. Par conséquent, ma fille, on peut dire qu’avec toi j’ai ouvert les portes pour te laisser entrer et vivre dans notre maison, dans notre Divine Volonté non plus de ta part légale, mais en tant que notre heureuse héritière.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Ecoutez : en vérité, je vous dis que personne ne doit se vanter de faire son devoir et exiger des faveurs spéciales pour ce qui est une obligation.
Judas a rappelé que vous m’avez tout donné ; et il m’a dit qu’en retour, j’ai le devoir de vous satisfaire pour ce que vous faites.
Mais rendez-vous un peu compte : il y a parmi vous des pêcheurs, des propriétaires terriens, plus d’un qui possède un atelier, et Simon le Zélote qui avait un serviteur. Eh bien, quand les employés de la barque, ou les journaliers qui vous aidaient à l’oliveraie, à la vigne ou dans les champs, ou encore les apprentis de l’atelier, ou simplement le fidèle domestique qui s’occupait de la maison ou de la table, avaient fini leur travail, vous mettiez-vous par hasard à les servir ?
Et n’en est-il pas ainsi dans toutes les maisons et toutes les affaires ? Quel homme, ayant un serviteur qui laboure ou qui fait paître, ou un ouvrier à l’atelier, lui dit quand il a fini le travail : “ Passe tout de suite à table ” ? Personne. Au contraire, soit qu’il revienne des champs, soit qu’il ait déposé ses outils, tout maître dit : “ Fais-moi à dîner, mets-toi en tenue et, avec des vêtements propres, sers-moi pendant que je mange et que je bois. Ton tour viendra ensuite. ” Et on ne peut pas dire que cela soit de la dureté de cœur. Car l’employé doit servir son maître, et ce dernier n’a aucune obligation envers lui sous prétexte qu’il a obéi aux ordres reçus le matin. En effet, si le maître a le devoir de se montrer humain à l’égard de son serviteur, celui-ci a aussi le devoir de ne pas être paresseux et dilapidateur, mais de coopérer au bien-être de celui qui l’habille et le nourrit. Supporteriez-vous que vos matelots, vos ouvriers agricoles ou autres sous-ordres, vous disent : “ A ton tour de me servir, puisque, moi, j’ai travaillé ” ? Je ne crois pas.
Il en va de même pour vous : quand vous regardez ce que vous avez accompli et ce que vous accomplirez pour moi — et, à l’avenir, ce que vous ferez pour poursuivre mon œuvre et continuer à servir votre Maître —, vous verrez que vous êtes toujours restés en-deçà de ce qu’il était juste de faire pour être au niveau de tout ce que vous avez reçu de Dieu. Vous devrez donc toujours dire : “ Nous sommes des serviteurs inutiles, puisque nous n’avons fait que notre devoir. ” Si vous raisonnez ainsi, vous ne sentirez plus de prétentions ni de mécontentements s’élever en vous, et vous agirez avec justice. » Tome 6 – ch 422.7