Me trouvant dans mon état habituel, je me sentais tout opprimée. De plus, me sentant consumée corps et âme, je craignais que mon pauvre état soit l’œuvre du diable. Dès qu’il vint, Jésus me dit : « Ma fille, pourquoi être si bouleversée ? Ne sais-tu pas que même si toutes les forces diaboliques s’unissent, elles ne peuvent entrer à l’intérieur d’un cœur et le dominer à moins que l’âme elle-même, de sa propre volonté, leur ouvre l’entrée ? Dieu seul possède ce pouvoir d’entrer dans les cœurs et de les dominer comme il lui plaît. » Je lui dis : « Seigneur, pourquoi est-ce que je sens mon corps et mon âme se consumer quand tu me prives de toi ? N’est-ce pas là le souffle diabolique qui pénètre dans mon âme et qui me tourmente ? » Jésus répondit : « Je te dis même que c’est le souffle de l’Esprit Saint qui, en soufflant sur toi continuellement, te tient toujours enflammée et te consume par son amour. » Après cela, je me suis trouvée hors de mon corps. Je vis le Saint Père, assisté par Notre Seigneur, en train d’écrire une nouvelle façon de se comporter pour les prêtres, ce qu’ils devront faire et ce qu’ils ne devront pas faire, où ils ne devront pas aller, en indiquant la peine que devront subir ceux qui n’obéiront pas.
COMMENTAIRE :
Toutes les puissances diaboliques sont incapables de pénétrer dans un cœur humain et de le dominer, à moins que l’être humain, avec sa liberté de volonté, ne leur donne l’entrée et ne leur permette de le dominer. Luisa se concentre sur son état qui, bien qu’elle ne le dise pas, ressemble à celui de ces pauvres êtres humains de la Bible qui étaient possédés par des démons et que Notre Seigneur a plus d’une fois chassés de leur corps. Luisa peut aussi penser que ce phénomène de possession diabolique se produit en tout temps, que c’est pour cela que les rites exorcistes de notre Église sont nécessaires et que c’est ce qui lui arrive. Notre Seigneur est ici très clair : ces âmes sont ainsi possédées parce qu’à un moment donné, en toute liberté de volonté, elles ont donné prise au démon. Ne pensons pas à des pactes diaboliques. C’est très dramatique et, du point de vue du diable, très inefficace. Il est beaucoup plus facile et moins laborieux pour lui d’amener la créature à faire des choix erronés, petits à petits.
Ainsi, chaque fois qu’un être humain pèche, fait un mauvais choix, le diable intervient et commence à exercer son influence, de l’intérieur de l’âme, pour que cette âme choisisse de plus en plus le mal et se détourne du bien. Ainsi, toutes ces pauvres âmes qui ont été possédées par le diable à l’époque de Notre Seigneur, l’ont été parce qu’elles avaient ouvert la porte au diable par leurs actions pécheresses.
Par ailleurs, Jésus dit que Dieu seul a le pouvoir d’entrer dans les cœurs et de les dominer à sa guise. En disant qu’il le peut, il laisse clairement entendre qu’il l’a déjà fait. Jésus se réfère ici à une manière de se comporter qu’Il appellera lui-même dans d’autres volumes, “actes de domination absolue”. Jésus déclare ainsi, pour la première fois dans ces écrits, que parfois Ils[1] dominent tellement un être humain que celui-ci ne peut plus continuer sa route, ou continuer à faire ce qu’il faisait. Cet acte de domination absolue peut être singulier et limité à une seule situation, ou bien il peut être le premier de Ses actes qui se poursuivra pour le reste de la vie de cette âme, de sorte qu’à partir de ce moment, le “retour” à son état antérieur erroné devient impossible. Notre Seigneur a accompli de nombreux actes de domination absolue lorsqu’il était parmi nous. Chaque fois que, dans les Évangiles, Notre Seigneur dit : “Ta foi t’a sauvé”, littéralement, Notre Seigneur a non seulement pardonné les péchés de cet individu, mais à partir de ce moment-là, il l’a empêché de s’égarer à nouveau, parce que sa présence, comme dans le cas de saint Paul, est devenue de plus en plus manifeste, et a ainsi mieux orienté l’activité future de saint Paul.
En d’autres occasions, cependant, Notre Seigneur a informé ceux qu’Il avait pardonnés de prendre garde à ne plus pécher, avec des mots tels que “va et ne pèche plus”, ou comme Il le dit en une autre occasion : “va et ne pèche plus de peur qu’il ne t’arrive quelque chose de pire”, laissant ainsi clairement la porte ouverte à cet individu pour qu’il continue d’exercer sa liberté de volonté, sans restriction.
(…) Luisa comprend maintenant, comment nous devons le comprendre, que c’est dans les moments où nous semblons être le plus éloignés de Dieu, à cause de l’oppression, que Sa privation devient la plus manifeste, que c’est alors que nous sommes le plus proche de Lui, parce que cette “consumation” de l’âme et du corps n’est rien d’autre que l’œuvre de l’Esprit Saint, qui maintient ainsi l’âme plus proche de Lui.
