SAINTE MONIQUE (332-387) MÈRE DE SAINT AUGUSTIN
De l’Évangile de Matthieu 23, 23-26
En ce temps-là, Jésus disait : « Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous payez la dîme sur la menthe, le fenouil et le cumin, mais vous avez négligé ce qui est le plus important dans la Loi : la justice, la miséricorde et la fidélité. Voilà ce qu’il fallait pratiquer sans négliger le reste. Guides aveugles ! Vous filtrez le moucheron, et vous avalez le chameau ! Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous purifiez l’extérieur de la coupe et de l’assiette, mais l’intérieur est rempli de cupidité et d’intempérance ! Pharisien aveugle, purifie d’abord l’intérieur de la coupe, afin que l’extérieur aussi devienne pur. »
Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous payez la dîme sur la menthe, le fenouil et le cumin, mais vous avez négligé ce qui est le plus important dans la Loi : la justice, la miséricorde et la fidélité. Mt 23, 23
Combien de fois le vent puissant de l’amour-propre, de la gloire personnelle, n’abat-il pas les plus belles œuvres, et je sens la nausée que me donne ce bien lui-même !
Le livre du Ciel Tome 20, 27 décembre 1926
Combien de fois le vent puissant de l’amour-propre, de la gloire personnelle, n’abat-il pas les plus belles œuvres, et je sens la nausée que me donne ce bien lui-même ! Il n’y a par conséquent pas de remède qui soit plus efficace, plus approprié et qui bloque la furie de ces vents dans l’âme, que la puissance de la lumière de ma Volonté et l’éclipse qu’elle forme. Chaque fois que cette puissance, cette éclipse formée par la divine lumière est présente, ces vents sont empêchés de souffler et la créature vit sous l’influence vitale d’une Divine Volonté, de telle sorte que le sceau du Fiat peut être vu en tous ses actes, petits et grands. Sa devise est donc : ‘Dieu le veut, je le veux. Si Dieu ne le veut pas, moi non plus.’ De plus, ma Volonté maintient un équilibre parfait dans la Création. Elle maintient l’équilibre de l’Amour, de la Bonté, de la Miséricorde, du Courage, de la Puissance et même de la Justice. Par conséquent, lorsque tu entends parler de châtiments et de troubles, ce n’est que l’effet de ma Volonté équilibrée qui, malgré son amour des créatures, n’est pas sujette au déséquilibre ; elle serait sinon défectueuse et faible si elle perdait son équilibre. Tout l’ordre et la sainteté de ma Volonté est en cela : son équilibre parfait –toujours le même, sans jamais changer. Ma fille, première-née de ma Volonté, écoute quelque chose de beau sur mon Fiat suprême. Avec l’âme qui vit en elle et lui permet de régner pour y former son Royaume, ma Volonté, en se bilocalisant, transfert en cette âme son équilibre parfait. L’âme se sent équilibrée en amour, en bonté, en miséricorde, en courage, en puissance et en justice. Et comme la Création est extrêmement vaste où mon Vouloir exerce son acte distinct d’équilibre en chaque chose,
comme l’âme possède cet équilibre, ma Volonté l’élève et l’étend au point de trouver dans tous ses actes l’équilibre des uns et des autres en les unifiant pour les rendre inséparables. Ainsi, la créature se trouve elle-même dans le soleil, pour faire les actes équilibrés que ma Volonté accomplit en lui ; elle se trouve dans la mer, dans les cieux, dans la petite fleur qui fleurit, pour y apporter sa fragrance ; dans le petit oiseau qui chante pour réjouir la Création tout entière avec l’équilibre de la joie. Elle se trouve dans la furie du vent, de l’eau, des tempêtes, pour l’équilibre de justice. En somme, ma Volonté ne peut pas être sans cette
créature ; elles sont inséparables et vivent ensemble. Et crois-tu que ce soit peu de chose que l’âme puisse dire:‘Je suis étendue jusque dans les cieux afin de les préserver pour le bien de mes frères. Je suis présente dans le soleil pour faire germer et féconder, pour donner de la lumière et préparer la nourriture pour toute l’humanité.’ ; et ainsi de suite pour tout le reste ? Qui peut jamais dire : ‘J’aime mon Dieu comme il s’aime lui-même, j’aime tout le monde et je fais tout le bien que mon Créateur fait à toute la famille humaine’ ? Celle-là seule qui reçoit l’équilibre de ce divin Fiat et lui permet de régner en elle.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
En chaque homme, deux forces opposées s’affrontent
Jésus dit :
« Il y a en l’homme deux souvenirs antagonistes : celui de l’infini Bien, et celui du poison héréditaire de la concupiscence. Le premier est laissé par Dieu pour réconforter l’homme déchu de la grâce et de l’innocence parfaites primitives — la “virginité” de l’esprit —, ce dont Marie fut la seule, parmi tous les hommes, à bénéficier. Le second est laissé par Satan depuis le piège que, dans le jardin d’Eden, il tendit à la virginité innocente d’Adam, dans le cœur d’Adam et de ses descendants.
Le baptême efface la tache, mais non la tentation. La grâce donne la force de vaincre la tentation, mais elle ne la supprime pas. La tentation demeure, telle une épine secrète, pour titiller la cicatrice indélébile de la faute. Non pas la plaie, mais la cicatrice. Si vous n’y êtes pas vigilants, la cicatrice titillée et non soignée par des moyens surnaturels redevient plaie.
En tout homme coexistent donc deux forces opposées qui combattent en lui de sa naissance à sa mort, et qui constituent son épreuve, sa victoire ou sa défaite pour son destin surnaturel.
Tu me demandes pourquoi Dieu laisse demeurer la tentation, même après la restitution du don infini de la grâce ? “Par justice”. Tout en Dieu est justice. Chacune de ses opérations est justice, et justice aimante.
N’a-t-il donc pas laissé la mémoire de lui dans l’âme qu’il a créée ? Ce souvenir est une mystérieuse source de lumière qui conduit à la Lumière. Tout esprit de personne vivante le garde, bien que de différentes manières, comme le prouvent la loi morale des meilleurs et les éclairs plus ou moins vifs de lumière surnaturelle des diverses religions révélées : car celles-ci enseignent déjà, bien qu’avec des notions fragmentaires, l’existence de l’Etre Suprême et le devoir de vivre en juste pour le posséder dans l’au-delà.
En plus de la mémoire de cette infinie bonté, il laisse l’autre souvenir, représenté par le dard de la tentation. Il abaisse votre orgueil. Si vous vous sentiez purs et parfaits, vous vous croiriez à l’égal de Dieu et vous deviendriez d’autres Lucifer. Dieu aide votre bonne volonté à rester vigilante. Il rend héroïque votre amour pour lui. Et — miséricorde du Père — il rend vos fautes moins graves à ses yeux. Car si vous n’aviez pas en vous la tentation, qui excite et mord les sens et la raison, suscitée par l’astuce de l’antique Serpent, vous ne seriez pas jugés “avec miséricorde”.
Mais il vous est beaucoup pardonné, parce que nombre de vos fautes ne sont pas dues à votre pure volonté, mais aux forces impondérables des tentations que vous ne parvenez pas toujours à réprimer.
Mais ne t’afflige pas. Cela aussi sert à obtenir une couronne de gloire, car la tentation n’est que tentation, elle n’est pas péché. Une tentation vaincue est une victoire. Supporter une épine secrète, sans que la volonté consente à ses séductions, c’est de la patience héroïque.
Mais l’Esprit Saint t’en reparlera dans les épîtres pauliniennes.
Sois en paix. Et supporte. Offre pour sauver ceux qui ne savent pas supporter, sans céder, les séductions héréditaires. »
Les Carnets, 13 mars 1948