Jo 24, 1-2a.15-17. 18b ; Ps 13 ; Ep 5, 21-32 ;
Évangile de Jean 6, 60-69
En ce temps-là, Jésus avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ? Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !… C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait. Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. » À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »
Commentaire du père Jean-Jacques :
« Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre » ?
Comme dans toute rencontre, il y a le temps de la découverte et l’enthousiasme des débuts ; puis, vient la confrontation avec la vraie réalité du message du Christ. Après l’émerveillement des miracles, vient le moment de la vraie décision et du choix personnel de toute sa vie.
Je m’étonne d’être encore « perturbé » par certaines Paroles du Christ que je trouve « injustes » ou difficilement praticables. Il est des paraboles et des textes de l’Évangile que nous préférons contourner et éviter, tout simplement parce que nous n’arrivons pas à les comprendre. Quand Jésus parle de sa chair à manger, pourquoi n’a-t-il pas d’abord préparer les consciences à recevoir le message ? Ils n’étaient pas encore prêts pour accueillir une telle parole. Il prend néanmoins le risque, et perd ainsi beaucoup de disciples qui l’accompagnaient.
Les siècles ont passé, et nous ne sommes pas tellement plus éclairés sur le mystère. Pourtant nous revenons inlassablement boire à la source, attirés par le Christ et par son amour qui crie vers nous. Ses Paroles ? — Des semences d’espérance qui nous rassurent sans que nous sachions comment.
Le Christ veut être notre ami, et Il nous laisse le choix.
Laissons-nous gagner par son cœur aimant, et comme l’apôtre Pierre, croyons en sa parole.
Père Jean-Jacques Duten