En ce temps-là, Jésus disait aux pharisiens : « Il y avait un homme riche, vêtu de pourpre et de lin fin, qui faisait chaque jour des festins somptueux. Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare, qui était couvert d’ulcères. Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; mais les chiens, eux, venaient lécher ses ulcères. Or le pauvre mourut, et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham. Le riche mourut aussi, et on l’enterra. Au séjour des morts, il était en proie à la torture ; levant les yeux, il vit Abraham de loin et Lazare tout près de lui. Alors il cria : “Père Abraham, prends pitié de moi et envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau pour me rafraîchir la langue, car je souffre terriblement dans cette fournaise. – Mon enfant, répondit Abraham, rappelle-toi : tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur pendant la sienne. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance. Et en plus de tout cela, un grand abîme a été établi entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient passer vers vous ne le puissent pas, et que, de là-bas non plus, on ne traverse pas vers nous.” Le riche répliqua : “Eh bien ! père, je te prie d’envoyer Lazare dans la maison de mon père. En effet, j’ai cinq frères : qu’il leur porte son témoignage, de peur qu’eux aussi ne viennent dans ce lieu de torture !” Abraham lui dit : “Ils ont Moïse et les Prophètes : qu’ils les écoutent ! – Non, père Abraham, dit-il, mais si quelqu’un de chez les morts vient les trouver, ils se convertiront.” Abraham répondit : “S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus.” »
Tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur pendant la sienne. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance. Lc 16, 25
Toute la puissance est dans le vouloir, et cette puissance étant spirituelle, elle contient l’espace pour être capable de mettre dans sa volonté le bien qu’elle veut, et aussi le mal.
Le livre du Ciel Tome 33, 19 mars 1935
Ma bienheureuse fille, dis-moi ce que tu veux. Veux-tu que ma Volonté règne et devienne ta vie ? Si tu le veux vraiment, alors tout est fait, parce que notre amour est si grand et notre désir si ardent que la créature possède notre Volonté pour avoir sa vie en elle, que si la volonté humaine le veut vraiment, notre Volonté emplit le vouloir humain de notre Vouloir suprême afin de former sa vie et de vivre au centre même de la créature. Tu dois savoir que la Divine Volonté et la volonté humaine sont deux puissances spirituelles. La Volonté Divine est immense et sa puissance est inatteignable ; la puissance de la volonté humaine est petite, mais comme les deux puissances sont spirituelles, l’une peut se déverser dans l’autre pour ne former qu’une seule vie. Toute la puissance est dans le vouloir, et cette puissance étant
spirituelle, elle contient l’espace pour être capable de mettre dans sa volonté le bien qu’elle veut, et aussi le mal. De sorte que ce que veut la volonté, elle le trouvera en elle. Si elle veut l’amour-propre, la gloire, l’amour des plaisirs et des richesses, elle trouvera dans son
vouloir la vie de l’amour-propre, de la gloire, des plaisirs et des richesses, et si elle veut pécher, le péché aussi formera sa vie. Plus encore, si elle veut la vie de notre Volonté dans la sienne, qui est voulue et commandée par nous avec tant de soupirs, si vraiment elle la veut,
elle aura le grand bien de posséder notre Volonté comme vie, et s’il n’en était pas ainsi, la sainteté de la vie dans mon Vouloir serait une sainteté difficile et presque impossible ; mais je ne sais pas enseigner des choses difficiles ni vouloir des choses impossibles.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta
Il y avait une fois un homme très riche [4]. Les plus beaux vêtements étaient pour lui. Et il se pavanait dans ses habits de pourpre et de byssos sur les places publiques et dans sa maison. Ses concitoyens le respectaient comme le plus puissant du pays et des amis flattaient son orgueil pour en tirer profit. Les appartements étaient ouverts tous les jours pour de magnifiques festins où la foule des invités, tous riches et donc pas besogneux, se pressaient et flattaient le mauvais riche. Ses banquets étaient renommés pour l’abondance des mets et des vins exquis.
Mais, dans la même cité, il y avait un mendiant, un grand mendiant. Grand dans sa misère comme l’autre était grand dans sa richesse. Mais sous la croûte de la misère humaine du mendiant Lazare était caché un trésor encore plus grand que la misère de Lazare et que la richesse du mauvais riche. Et c’était la sainteté vraie de Lazare. Il n’avait jamais transgressé la Loi, même par besoin et surtout il avait obéi au commandement de l’amour de Dieu et du prochain.
Lui, comme font toujours les pauvres, se tenait à la porte des riches pour demander l’obole et ne pas mourir de faim. Et il allait chaque soir à la porte du mauvais riche dans l’espoir d’avoir au moins des restes des pompeux banquets servis dans les salles richissimes. Il s’allongeait sur le chemin près de la porte et attendait patiemment.
253> Mais si le riche s’apercevait de sa présence, il le faisait chasser, parce que ce corps couvert de plaies, mal nourri, en lambeaux étaient un spectacle trop affligeant pour ses invités. Le riche parlait ainsi. En réalité, c’était parce que la vue de la misère et de la bonté de Lazare était pour lui un reproche continuel.
Plus compatissants que lui étaient ses chiens bien nourris, qui portaient des colliers précieux. Ils s’approchaient du pauvre Lazare et léchaient ses plaies, glapissant de joie à cause de ses caresses et qui venaient lui apporter des restes des riches tables. Ainsi, grâce à ces animaux, Lazare survivait malgré l’absence de nourriture car pour ce qui était de l’homme, il serait mort puisqu’il ne lui permettait même pas de pénétrer dans les salles après le repas pour ramasser les débris tombés des tables.
191.6 – Un jour Lazare mourut. Personne ne s’en aperçut sur la terre, personne ne le pleura. Au contraire, Ce jour-là et par la suite, le riche se réjouit de ne plus voir sur son seuil cette misère qu’il appelait “opprobre”, Mais au Ciel, les anges s’en aperçurent. À son dernier soupir, dans sa tanière froide et nue étaient présentes les cohortes célestes qui dans un éblouissement de lumières recueillirent son âme et la portèrent avec des chants d’hosanna dans le sein d’Abraham… Tome 3, chapitre 191.