Jeudi 14 Décembre 2023 - Missionnaires de la Divine Volonté

SAINT JEAN DE LA CROIX (1542-1591) MYSTIQUE, À LA SUITE DE STE THÉRÈSE D’AVILA -IL ENTREPRIT DE REFORMER L’ORDRE DES CARMES : LÀ OÙ IL N’Y A PAS D’AMOUR, METTEZ DE L’AMOUR ET VOUS RÉCOLTEREZ DE L’AMOUR

De l’Évangile de Matthieu 11, 11-15
En ce temps-là, Jésus déclarait aux foules : « Amen, je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui. Depuis les jours de Jean le Baptiste jusqu’à présent, le royaume des Cieux subit la violence, et des violents cherchent à s’en emparer. Tous les Prophètes, ainsi que la Loi, ont prophétisé jusqu’à Jean. Et, si vous voulez bien comprendre, c’est lui, le prophète Élie qui doit venir. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! » 

 

Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! Mt 11, 15
Ces désirs et ces soupirs sont comme des oreilles qui nous écoutent…

 

Le livre du Ciel Tome 35, 6 septembre 1937
Les hommes ne se sentent pas comme s’ils étaient nos fils, mais ils sont pour nous comme des étrangers… Quelle douleur ! Avoir tant de choses à dire, et garder le silence ! Pouvoir faire
tant de merveilles, et être incapable de les accomplir parce que notre Volonté ne règne pas en eux ! Et pourtant notre amour est tel qu’il ne s’arrête pas. Nous ne les quittons pas des yeux pour voir qui veut vivre dans notre Volonté ; nous tendons l’oreille pour savoir qui l’appelle ;
nous sommes tout amour pour placer notre grand amour sur le petit amour de la créature. Dès que nous voyons qu’elle est disposée, nous formons notre parole et nous lui disons l’histoire de notre Volonté, la longue histoire de notre amour éternel. Combien nous l’aimons.
Combien nous soupirons après l’amour… Tu dois savoir que lorsque nous aimons sans trouver quelqu’un qui nous aime, notre amour ne sait où se tourner pour être aimé en retour. Il erre partout en trépignant d’impatience et délire, et s’il ne trouve pas même un petit Je t’aime d’une créature sur quoi se reposer, il se retire en nous-mêmes dans notre centre d’amour. Mais il le fait avec une souffrance qu’un esprit créé ne peut comprendre. Les souffrances d’un amour sans retour sont indicibles. Elles surpassent toutes les autres. Nous voulons toujours donner, nous sommes dans un acte continuel de dons, mais nous voulons trouver dans la créature la volonté de recevoir : un désir, un soupir, un petit espace où placer notre Volonté et tout ce que nous voulons donner et faire. Ces désirs et ces soupirs sont comme des oreilles qui nous écoutent, des yeux qui nous regardent, des cœurs qui nous aiment, des esprits qui nous comprennent. Si nous ne trouvons pas ces petits espaces, nous ne pouvons rien donner à la créature qui reste aveugle, sourde, muette et sans cœur. Par conséquent, notre Volonté est chassée et elle retourne dans l’espace de nos célestes régions.

Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Jésus lève la main et l’étend de son geste habituel quand il réclame le silence et l’attention parce qu’il veut parler. Le silence se fait aussitôt. Jésus dit :
       « Jean est saint et grand. Ne regardez pas sa façon de faire ni l’absence de miracles. En vérité je vous le dis : “ C’est un géant du Royaume de Dieu. ” C’est là qu’il apparaîtra dans toute sa grandeur.
       Beaucoup se plaignent de ce qu’il était – et reste – sévère jusqu’à en paraître dur. En vérité, je vous affirme qu’il a fait un travail de géant pour préparer les voies du Seigneur. Et celui qui travaille ainsi n’a pas de temps à perdre en mollesses. Quand il était au bord du Jourdain, ne citait-il pas les paroles où Isaïe l’annonce, lui et le Messie : “ Toute vallée sera comblée, toute montagne abaissée, les voies tortueuses seront redressées et les escarpements aplanis ”, et cela pour préparer les voies au Sauveur et Roi ? Mais, en vérité, il a fait, lui, plus que tout Israël pour me préparer le chemin ! Et celui qui doit abattre les montagnes et combler les vallées, redresser les routes et rendre douces les montées pénibles, ne peut que travailler avec rudesse. C’est qu’il était le Précurseur et il ne me devançait que de quelques lunes ; or tout devait être fait avant que le Soleil ne soit au plus haut sur le jour de la Rédemption. Ce jour est arrivé, le Soleil monte pour resplendir sur Sion et de là sur le monde entier. Jean a préparé la route, comme il le devait.
       Qu’êtes-vous allés voir dans le désert ? Un roseau agité par le vent dans toutes les directions ? Qu’êtes-vous donc allés voir ? Un homme vêtu de façon délicate ? Mais ceux-là habitent dans les demeures des rois, accoutrés de vêtements somptueux et servis avec respect par mille serviteurs et courtisans, et ils sont eux-mêmes les courtisans d’un pauvre homme. Il y en a un ici. Demandez-lui s’il n’éprouve pas de dégoût pour la vie de cour et de l’admiration pour le rocher solitaire et rugueux sur lequel la foudre et la grêle se ruent en vain et sur lequel des vents imbéciles tourbillonnent pour l’arracher, alors qu’il reste ferme, élancé de toutes parts vers le ciel, avec sa flèche qui, d’en haut, prêche la joie tant elle est droite et pointue comme une flamme qui s’élève. Voilà qui est Jean. C’est ainsi que le voit Manahen, car il a compris la vérité de la vie et de la mort, et il reconnaît la grandeur là où elle se trouve, même si elle se cache sous des apparences sauvages.
       Et vous, qu’avez-vous vu en Jean quand vous êtes allés le voir ? Un prophète ? Un saint ? Je vous le dis : il est plus qu’un prophète. Il est plus que beaucoup de saints, plus que des saints car c’est de lui qu’il est écrit : “ Voici que j’envoie devant vous mon ange pour préparer mes voies devant toi. ”
       Ange. Réfléchissez. Vous savez que les anges sont de purs esprits créés par Dieu à sa ressemblance spirituelle, servant de lien entre l’homme – la perfection de la création visible et matérielle – et Dieu – la perfection du Ciel et de la terre, le Créateur du Royaume spirituel et du règne animal –. En l’homme, même le plus saint, il y a toujours la chair et le sang pour mettre un abîme entre Dieu et lui. Et cet abîme s’approfondit par suite du péché qui alourdit même la partie spirituelle de l’homme. Alors Dieu crée les anges, ces créatures qui atteignent le sommet de l’échelle de la création comme les minéraux en marquent la base : les minéraux, la poussière qui forme la terre, les matières non organiques en général. Ils sont de purs miroirs de la Pensée de Dieu, des flammes qui s’appliquent à agir par amour ; ils sont toujours prêts à comprendre, empressés d’agir ; leur volonté est libre comme la nôtre, mais cette volonté toute sainte ignore les ré­voltes et l’attrait du péché. Voilà ce que sont les anges adorateurs de Dieu, ses messagers auprès des hommes, nos protecteurs, qui nous donnent la Lumière qui les enveloppe et le Feu qu’ils recueillent en adorant.
       Jean est appelé : “ ange ” par la parole prophétique. Eh bien, je vous le dis : “ Parmi les enfants des femmes, il n’en est jamais surgi de plus grand que Jean-Baptiste. ” Et cependant le plus petit dans le Royaume des Cieux sera plus grand que lui en tant qu’homme. Car un citoyen du Royaume des Cieux est enfant de Dieu et non de la femme. Tendez donc tous à devenir citoyens du Royaume.
       Que vous demandiez-vous l’un à l’autre ?
       – Nous disions : “ Mais est-ce que Jean sera dans le Royaume ? Et comment y sera-t-il ? ”
       – dans son âme, il appartient déjà au Royaume, et il y sera après sa mort comme un des soleils les plus brillants de la Jérusalem éternelle. Et cela en raison de la grâce qui, en lui, est sans défaut et en raison de sa volonté propre. Car il a été et il est violent même avec lui-même, pour un but saint… Depuis Jean-Baptiste, le Royaume des Cieux appartient à ceux qui savent le conquérir par la violence contre le Mal, et ce sont les violents qui s’en emparent. Car on sait maintenant ce qu’il convient de faire et tout est donné pour cette conquête. Nous n’en sommes plus au temps où seuls la Loi et les prophètes avaient la parole. Ils ont parlé jusqu’à Jean. Maintenant, c’est la Parole de Dieu qui parle et elle ne cache pas un iota de ce qu’il faut savoir pour mener cette conquête à bien. Si vous croyez en moi, vous devez donc voir en Jean cet Elie qui doit revenir. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende ! Tome 4 – ch 266.10