De l’Évangile de Luc 14, 15-24
En ce temps-là, au cours du repas chez un chef des pharisiens, en entendant parler Jésus, un des convives lui dit : « Heureux celui qui participera au repas dans le royaume de Dieu ! » Jésus lui dit : « Un homme donnait un grand dîner, et il avait invité beaucoup de monde. À l’heure du dîner, il envoya son serviteur dire aux invités : “Venez, tout est prêt.” Mais ils se mirent tous, unanimement, à s’excuser. Le premier lui dit : “J’ai acheté un champ, et je suis obligé d’aller le voir ; je t’en prie, excuse-moi.” Un autre dit : “J’ai acheté cinq paires de bœufs, et je pars les essayer ; je t’en prie, excuse-moi.” Un troisième dit : “Je viens de me marier, et c’est pourquoi je ne peux pas venir.” De retour, le serviteur rapporta ces paroles à son maître. Alors, pris de colère, le maître de maison dit à son serviteur : “Dépêche-toi d’aller sur les places et dans les rues de la ville ; les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux, amène-les ici.” Le serviteur revint lui dire : “Maître, ce que tu as ordonné est exécuté, et il reste encore de la place.” Le maître dit alors au serviteur : “Va sur les routes et dans les sentiers, et fais entrer les gens de force, afin que ma maison soit remplie. Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon dîner.” »
“Venez, tout est prêt.” Mais ils se mirent tous, unanimement, à s’excuser.
Les souffrances d’un amour sans retour sont indicibles.
Le livre du Ciel Tome 35, 6 septembre 1937
Toutes les créatures existent dans notre puissance et notre immensité. Nous sommes en
chacune et partout, mais sans notre divin Vouloir en elles, les créatures ne nous entendent jamais parler. Elles ne comprennent rien à notre Être suprême, et si elles vivent dans notre immensité, c’est parce que rien ne peut être en dehors de nous. Les hommes ne se sentent pas comme s’ils étaient nos fils, mais ils sont pour nous comme des étrangers… Quelle
douleur ! Avoir tant de choses à dire, et garder le silence ! Pouvoir faire tant de merveilles, et être incapable de les accomplir parce que notre Volonté ne règne pas en eux ! Et pourtant notre amour est tel qu’il ne s’arrête pas. Nous ne les quittons pas des yeux pour voir qui veut vivre dans notre Volonté ; nous tendons l’oreille pour savoir qui l’appelle ; nous sommes tout amour pour placer notre grand amour sur le petit amour de la créature. Dès que nous voyons qu’elle est disposée, nous formons notre parole et nous lui disons l’histoire de notre Volonté, la longue histoire de notre amour éternel. Combien nous l’aimons. Combien nous soupirons après l’amour… Tu dois savoir que lorsque nous aimons sans trouver quelqu’un qui nous aime, notre amour ne sait où se tourner pour être aimé en retour. Il erre partout en trépignant d’impatience et délire, et s’il ne trouve pas même un petit Je t’aime d’une créature sur quoi se reposer, il se retire en nous-mêmes dans notre centre d’amour. Mais il le fait avec une souffrance qu’un esprit créé ne peut comprendre. Les souffrances d’un amour sans retour sont indicibles. Elles surpassent toutes les autres. Nous voulons toujours donner, nous sommes dans un acte continuel de dons, mais nous voulons trouver dans la créature la volonté de recevoir : un désir, un soupir, un petit espace où placer notre Volonté et tout ce que nous voulons donner et faire. Ces désirs et ces soupirs sont comme des oreilles qui nous écoutent, des yeux qui nous regardent, des cœurs qui nous aiment, des esprits qui nous comprennent. Si nous ne trouvons pas ces petits espaces, nous ne pouvons rien donner à la créature qui reste aveugle, sourde, muette et sans cœur. Par conséquent, notre Volonté est
chassée et elle retourne dans l’espace de nos célestes régions.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Mais écoutez-moi et vous comprendrez mieux comment les inquiétudes, les richesses et les ripailles empêchent d’entrer dans le Royaume des Cieux.
Un jour, un roi fêta le mariage de son fils. Vous pouvez imaginer quelle fête eut lieu dans le palais du roi ! C’était son unique fils et, arrivé à l’âge voulu, celui-ci épousait sa bien-aimée. Celui qui était père et roi voulut que tout ne soit qu’allégresse autour de la joie de son fils bien-aimé, devenu enfin l’époux de sa bien-aimée. Parmi les nombreuses fêtes des noces, il fit un grand repas, qu’il prépara en s’y prenant tôt, veillant sur chaque détail pour que ce soit une réussite magnifique, digne des noces d’un fils de roi.
Au moment voulu, il envoya ses serviteurs prévenir ses amis et ses alliés, mais aussi les principaux grands de son royaume que les noces étaient fixées pour tel soir et qu’ils étaient invités à venir pour entourer dignement le fils du roi. Mais ni les amis, ni les alliés, ni les grands du royaume n’acceptèrent l’invitation.
Alors le roi, pensant que les premiers serviteurs ne s’étaient pas expliqués convenablement, en envoya encore d’autres chargés d’insister et de dire : “ Mais venez ! Nous vous en prions. Maintenant, tout est prêt. La salle est préparée. Des vins précieux ont été apportés de partout et l’on a déjà entassé dans les cuisines bœufs et animaux gras pour les cuire. Les esclaves pétrissent la farine pour confectionner des desserts et d’autres pilent les amandes dans les mortiers pour préparer des friandises très fines auxquelles ils mélangent les arômes les plus rares. Les danseuses et les musiciens les meilleurs ont été engagés pour la fête. Venez donc pour ne pas rendre vains tant de préparatifs. ”
Mais les amis, les alliés et les grands du royaume soit refusèrent, soit répondirent : “ Nous avons autre chose à faire ” ; d’autres firent semblant d’accepter l’invitation, mais se rendirent à leurs occupations, les uns à leurs champs, les autres à leurs commerces ou à d’autres affaires encore moins nobles. Enfin, il y en eut qui, agacés par tant d’insistance, se saisirent des serviteurs du roi et les tuèrent pour les faire taire, parce qu’ils ajoutaient : “ Ne refuse pas cela au roi sinon il pourrait t’en arriver malheur. ”
Les serviteurs revinrent vers le souverain et lui rapportèrent tout ce qui s’était passé. Enflammé d’indignation, le roi envoya ses troupes punir les assassins de ses serviteurs et châtier ceux qui avaient méprisé son invitation, se réservant de récompenser ceux qui avaient promis de venir. Mais, le soir de la fête, à l’heure fixée, il ne vint personne.
Indigné, le roi appela ses serviteurs et leur déclara : “ Qu’il ne soit pas dit que mon fils reste sans personne pour le fêter en cette soirée de ses noces. Le banquet est prêt, mais les invités n’en sont pas dignes. Et pourtant, le banquet nuptial de mon fils doit avoir lieu. Allez donc sur les places et les chemins, postez-vous aux carrefours, arrêtez les passants, rassemblez ceux qui s’arrêtent et amenez-les ici. Que la salle soit pleine de gens en fête. ”
Les serviteurs partirent donc. Sortis dans les rues, répandus sur les places, envoyés aux carrefours, ils rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, bons ou mauvais, riches ou pauvres, les amenèrent à la demeure du roi et leur fournirent le nécessaire pour qu’ils puissent entrer dignement dans la salle du banquet. Puis ils les y conduisirent et, comme le roi le voulait, elle fut pleine d’un public joyeux.
Mais le roi entra dans la salle pour voir si on pouvait commencer les festivités et il vit un homme qui, malgré le nécessaire procuré par les serviteurs, n’était pas en habits de noces. Il lui demanda : “ Comment se fait-il que tu sois entré ici sans les vêtements de noces ? ” Il ne sut que répondre car, effectivement, il n’avait pas d’excuses. Alors le roi appela ses serviteurs et leur ordonna : “ Saisissez-vous de lui, attachez-lui les pieds et les mains et jetez-le hors de ma demeure, dans la nuit et la boue gelée. Là, il sera dans les larmes et les grincements de dents, comme il l’a mérité pour son ingratitude et l’offense qu’il m’a faite, et à mon fils plus qu’à moi,en entrant avec un habit pauvre et malpropre dans la salle du banquet, où ne doivent entrer que ceux qui sont dignes d’elle et de mon fils. ”
Comme vous le voyez, les soucis du monde, l’avarice, la sensualité, la cruauté attirent la colère du roi et font en sorte que ceux qui sont pris par tous ces embarras n’entrent jamais plus dans la maison du Roi. Vous voyez aussi comment, même parmi ceux qui sont invités, par bienveillance à l’égard de son fils, il y en a qui sont punis.
Combien y en a-t-il, aujourd’hui, sur cette terre à laquelle Dieu a envoyé son Verbe ! Dieu a vraiment invité ses alliés, ses amis, les grands de son peuple par l’intermédiaire de ses serviteurs, et il les fera inviter d’une manière toujours plus pressante à mesure que l’heure de mes noces approchera. Mais ils n’accepteront pas l’invitation parce que ce sont de faux alliés, de faux amis et qu’ils ne sont grands que de nom, car ils sont pleins de bassesse. » Tome 3 – ch 206.11