De l’Évangile de Luc 7, 11-17
En ce temps-là, Jésus se rendit dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient route avec lui, ainsi qu’une grande foule. Il arriva près de la porte de la ville au moment où l’on emportait un mort pour l’enterrer ; c’était un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule importante de la ville accompagnait cette femme. Voyant celle-ci, le Seigneur fut saisi de compassion pour elle et lui dit : « Ne pleure pas. » Il s’approcha et toucha le cercueil ; les porteurs s’arrêtèrent, et Jésus dit : « Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. » Alors le mort se redressa et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère. La crainte s’empara de tous, et ils rendaient gloire à Dieu en disant : « Un grand prophète s’est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple. » Et cette parole sur Jésus se répandit dans la Judée entière et dans toute la région.
Alors le mort se redressa et se mit à parler. Lc 7, 15
Veux-tu savoir en quoi consiste la vraie résurrection de la créature ?
Le livre du Ciel Tome 36, 20 avril 1936
je continuai ma ronde dans tout ce que Notre-Seigneur avait fait sur la terre et je m’arrêtai à l’acte de la Résurrection. Quel triomphe, quelle gloire. Le ciel tout entier est venu sur terre pour être spectateur d’une si
grande gloire. Et mon bien-aimé Jésus ajouta : Ma fille, dans ma Résurrection, le droit pour toutes les créatures de renaître en moi à une vie nouvelle a été établi. Ma Résurrection fut la confirmation, le sceau de toute ma vie, de mes œuvres, de mes paroles, et de ma venue sur terre pour me donner à toutes et à chacune –comme vie qui leur appartient. Ma Résurrection fut le triomphe de toutes les créatures et la nouvelle conquête que chacune recevait de celui qui est mort pour toutes afin de leur donner la vie et de les faire renaître dans ma Résurrection. Mais veux-tu savoir en quoi consiste la vraie résurrection de la créature ? Ce n’est pas à la fin de ses jours, mais alors qu’elle vit encore sur la terre. Quiconque vit dans ma Volonté renaît à la lumière et peut dire : Ma nuit est terminée. Cette créature ressuscite dans l’amour de son Créateur de sorte que le froid et la neige n’existent plus pour elle. Elle ressent le sourire du printemps céleste. Elle ressuscite à la sainteté qui chasse les faiblesses, les misères et les passions. Elle ressuscite à tout ce qui est céleste. Et si elle regarde la terre, le ciel ou le soleil, elle les voit pour
trouver les œuvres de son Créateur et avoir l’occasion de lui dire sa gloire et sa longue histoire d’amour. Celle qui vit dans mon Vouloir peut dire comme l’Ange aux pieuses femmes lorsqu’elles sont venues au sépulcre : « Il est ressuscité. Il n’est plus ici. » La créature qui vit dans mon Vouloir peut dire la même chose : Ma volonté n’est plus avec moi. Elle est ressuscitée dans le Fiat. Et si les circonstances de la vie, les occasions et les souffrances entourent la créature comme si elles cherchaient la volonté de la créature, celle-ci peut répondre : Ma volonté est ressuscitée. Je ne l’ai plus en mon pouvoir. J’ai en échange la Divine Volonté. Et avec sa lumière, je veux investir toutes choses m’entourant : les circonstances, les souffrances –pour en former autant de conquêtes divines. Celle qui vit dans notre Vouloir trouve la vie dans les actes de son Jésus ; et notre Volonté opérante, conquérante et triomphante, court toujours dans cette vie et nous donne tant de gloire que le ciel ne peut la contenir. Par conséquent, vis toujours dans notre Vouloir. N’en sors jamais si tu veux être notre triomphe et notre gloire.
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
C’est ainsi que Jésus, qui parlait avec ses apôtres et le nouveau converti, voit venir, dans un grand bruit de pleureuses et un semblable apparat oriental, un cortège funèbre.
“Nous allons voir, Maître ?” disent plusieurs. Et déjà parmi les habitants d’En-Dor, plusieurs se sont précipités pour voir.
“Allons-y” consent Jésus.
“Oh ! ce doit être un enfant car tu vois combien de fleurs et de rubans il y a sur la litière ?” dit Judas de Kérioth à Jean.
“Ou bien c’est une vierge” répond Jean.
“Non, c’est sûrement un jeune garçon à cause des couleurs qu’ils ont mises et puis, il n’y a pas de myrtes…” dit Barthélemy
[1].
Le cortège funèbre sort des murs. Ce qu’il y a sur la litière, que les porteurs tiennent bien haut sur leurs épaules, il n’est pas possible de le voir. On devine le corps étendu dans ses bandelettes et couvert d’un drap, seulement par la forme qu’il dessine et on se rend compte que c’est un corps qui a déjà atteint son développement complet car il est aussi long que la litière.
À côté une femme voilée, que soutiennent des parents ou des amies, chemine en pleurant. Ce sont les seules vraies larmes dans cette comédie larmoyante. Quand un porteur rencontre une pierre, un trou, une bosse de la route, cela donne une secousse à la litière et la mère gémit :
“Oh ! non ! Allez doucement ! Il a tant souffert, mon petit !”
Et elle lève une main tremblante pour caresser le bord de la litière. Elle ne saurait faire plus et, dans cette impuissance, elle baise les voiles qui flottent et les rubans que le vent soulève parfois et qui viennent effleurer la forme immobile.
“C’est la mère” dit Pierre ému et dans son œil fin et bon brille une larme.
Mais il n’est pas le seul à avoir les larmes aux yeux devant ce déchirement : Le Zélote, André, Jean et jusqu’au toujours jovial Thomas ont dans les yeux la lueur d’une larme. Tous, tous sont profondément émus. Judas Iscariote murmure : “Si c’était moi ! Oh ! ma pauvre mère…”
243> 189.2 – Jésus a dans les yeux une douceur intolérable, tant elle est profonde. Il se dirige vers la litière.
La mère sanglote plus fort car le cortège tourne en direction du tombeau déjà ouvert. Voyant que Jésus va toucher la litière, elle l’écarte violemment. Qui sait ce qu’elle peut craindre dans son délire ? Elle crie ; “Il est à moi !” et elle regarde Jésus avec des yeux hagards.
“Je le sais, mère. Il est à toi”.
“C’est mon fils unique ! Pourquoi la mort pour lui, pour lui qui était bon et qui m’était si cher, ma joie de veuve ? Pourquoi ?”
La foule des pleureuses fait retentir plus haut ses cris funèbres et rétribués pour faire écho à la mère qui continue :
“Pourquoi lui et pas moi ? Ce n’est pas juste que celle qui a engendré voit périr son fruit. Le fruit doit vivre, car autrement, car autrement à quoi servent ces entrailles qui se déchirent pour mettre au monde un homme ?”
Et elle se frappe le ventre, féroce et désespérée.
“Ne fais pas ainsi ! Ne pleure pas, mère”
Jésus lui prend les mains dans une étreinte puissante et les retient de sa main gauche pendant qu’avec la droite il touche la litière en disant aux porteurs :
“Arrêtez-vous et posez-la à terre.”
Les porteurs obéissent et descendent le brancard qui reste soutenu par ses quatre pieds.
Jésus saisit le drap qui couvre le mort et le rejette en arrière, découvrant la dépouille. La mère crie sa douleur en appelant le nom de son fils, je crois :
“Daniel !”
Jésus, qui tient toujours les mains de la mère dans la sienne, se redresse, imposant par l’éclat de son regard, avec son visage des miracles les plus puissants et, abaissant sa main droite, il ordonne avec toute la puissance de sa voix :
“Jeune homme ! Je te le dis : lève-toi!”