. Ils ont refusé de venir. J’en ai grande douleur parce que c’est un serviteur fidèle. »
« Je viendrai et te le guérirai. »
« Non, Seigneur. Je ne t’en demande pas tant. Je suis païen, ordure pour vous. Si les médecins hébreux craignent de se contaminer en mettant les pieds dans ma maison, à plus forte raison ce serait contamination pour Toi qui es divin. Je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. Mais si d’ici tu dis une seule parole, mon serviteur guérira car tu commandes à tout ce qui existe. Moi, je suis un homme soumis à tant d’autorités, dont la première est César, pour lesquelles je dois faire, penser, agir comme il m’est ordonné, je puis, à mon tour, commander aux soldats que j’ai sous mes ordres, et si je dis à l’un: « Va », à l’autre: « Viens », et au serviteur: « Fais ceci », le premier va où je l’envoie, le second vient parce que je l’appelle, le troisième fait ce que je dis. Toi qui es Celui qui est, tu seras tout de suite obéi par la maladie et elle s’en ira « .
« Ce n’est pas un homme, la maladie … » objecte Jésus.
« Toi non plus, tu n’es pas un homme, mais tu es l’Homme. Tu peux donc même commander aux éléments et aux fièvres, car tout est soumis à ton pouvoir. »
Jésus, après avoir écouté ceux-ci et celui-là, se tourne en souriant vers le centurion :
« Pars en avant, j’arrive. »
Mais le centurion recommence à dire :
« Non, Seigneur, je te l’ai dit : ce serait un grand honneur pour moi si tu entrais sous mon toit, mais je ne mérite pas tant. Dis seulement une parole et mon serviteur guérira. »
« Et, qu’il en soit ainsi. Va avec foi. En cet instant la fièvre le quitte et la vie revient en ses membres. Fais en sorte qu’à ton âme aussi vienne la Vie. Va. »
Le centurion salue militairement, s’incline et puis s’en va.