Ben S 27, 30 à 28, 7 ; Ps1402 ; Rm 14, 7-9 ;
Évangile de Matthieu 18, 21-25
En ce temps-là, Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander : « Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? » Jésus lui répondit : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à 70 fois sept fois. Ainsi, le royaume des Cieux est comparable à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. Il commençait, quand on lui amena quelqu’un qui lui devait dix mille talents (c’est-à-dire soixante millions de pièces d’argent). Comme cet homme n’avait pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, en remboursement de sa dette. Alors, tombant à ses pieds, le serviteur demeurait prosterné et disait : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout.” Saisi de compassion, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette. Mais, en sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons qui lui devait cent pièces d’argent. Il se jeta sur lui pour l’étrangler, en disant : “Rembourse ta dette !” Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai.” Mais l’autre refusa et le fit jeter en prison jusqu’à ce qu’il ait remboursé ce qu’il devait. Ses compagnons, voyant cela, furent profondément attristés et allèrent raconter à leur maître tout ce qui s’était passé. Alors celui-ci le fit appeler et lui dit : “Serviteur mauvais ! je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’avais supplié. Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?” Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait. C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur. »
Commentaire du père Jean-Jacques :
« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois ».
Quand on parle de Dieu miséricordieux qui nous aime et qui pardonne, tout paraît naturel et normal, car c’est l’amour d’un Dieu créateur.
Pourquoi alors, cela est-il si compliqué et difficile à pratiquer pour nous ? Serait-ce par orgueil ou par ignorance ? Il me semble que nous n’avons pas la connaissance claire de l’amour compatissant et guérissant que Dieu nous porte. Nous gardons parfois des regrets pendant longtemps au lieu d’accueillir le pardon divin qui « efface la dette ». Dieu ne se souvient plus de nos fautes. Notre prière sera alors, une louange à notre père qui est : « un Dieu bon et compatissant, lent à la colère et plein d’amour », comme il est dit dans la Bible.
« Pardonner à son frère de tout son cœur ».
Le pardon divin est comme une source inépuisable se déversant sur la création humaine. Nous sommes tous plongés dans cet océan de miséricorde, et Jésus nous envoie comme médiateur et témoin de son pardon guérissant. L’amour de Dieu a ce pouvoir unique de libérer l’homme du mal causé par le péché. Il nous demande alors : Tu as reçu le pardon comme un cadeau gratuit dans ton cœur, fais de même.
Ce sera un regain de fraternité et de vérité dans nos communautés.
C’est une Parole pleine d’espérance qui ouvre devant nous un chemin de liberté dans nos vies.
Père Jean-Jacques Duten