En ce temps-là, comme Jésus montait dans la barque, ses disciples le suivirent. Et voici que la mer devint tellement agitée que la barque était recouverte par les vagues. Mais lui dormait. Les disciples s’approchèrent et le réveillèrent en disant : « Seigneur, sauve-nous ! Nous sommes perdus. » Mais il leur dit : « Pourquoi êtes- vous si craintifs, hommes de peu de foi ? » Alors, Jésus, debout, menaça les vents et la mer, et il se fit un grand calme. Les gens furent saisis d’étonnement et disaient : « Quel est donc celui-ci, pour que même les vents et la mer lui obéissent ? »
LES TEMPÊTES
« Quel est donc celui-ci, pour que même les vents et la mer lui obéissent ? » Mt 8, 27
Aucune force ne peut défier Dieu.
Le livre du Ciel Tome 8, 15 mars 1908
« Ma fille, ne t’inquiète pas. Tu dois savoir que lorsqu’il y a une forte tempête en mer, cette tempête n’est que superficielle : la mer profonde est parfaitement calme, ses eaux sont tranquilles, et les poissons, quand ils détectent la tempête, vont se blottir dans l’eau profonde pour y être plus en sécurité. La tempête déferle vraiment là où l’eau est peu profonde, où elle peut l’agiter de la surface jusqu’au fond et même déplacer son eau vers d’autres points de la mer. « C’est ce qui arrive avec les âmes. Quand elles sont complètement remplies de Dieu au point de déborder, les tempêtes ne peuvent aucunement les secouer, car aucune force ne peut défier Dieu ; tout au plus l’âme peut sentir la tempête superficiellement. Bien plus, quand l’âme détecte la tempête, elle met ses vertus en ordre et court se blottir dans les profondeurs de Dieu. Ainsi, même s’il semble extérieurement y avoir tempête, cela n’est qu’apparence, c’est alors que l’âme jouit le plus de la paix, du repos, de la tranquillité dans le sein de Dieu, comme le poisson au fond de la mer.
« C’est tout l’opposé pour les âmes qui sont vides de Dieu ou ne le contiennent qu’un peu : les tempêtes les secouent complètement ; si elles n’ont qu’un peu de Dieu, elles perdent le peu qu’elles ont. D’ailleurs, ça ne prend pas une grosse tempête pour les secouer, le moindre vent est suffisant pour que leurs vertus se dissipent. Plus encore, les choses saintes elles-mêmes, qui forment une nourriture délicieuse pour les âmes remplies de Dieu, se transforment en tempêtes pour ces âmes. Elles sont battues par tous les vents. Il n’y a jamais de calme en elles, car logiquement, là où la totalité de Dieu ne se trouve pas, l’héritage de paix ne se trouve pas non plus. »
Correspondances dans « L’évangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta :
Jésus dort. Ni les pas, ni les voix excitées des disciples, ni non plus le sifflement du vent et le choc des vagues contre les flancs du bateau et la proue ne l’éveillent. Ses cheveux flottent au vent et il reçoit quelques embruns. Mais Lui dort. Jean va de la proue à la poupe et le couvre de son manteau qu’il a tiré de dessous une tablette. Il le couvre avec un délicat amour.
La tempête devient de plus en plus brutale. Le lac est noir comme si on y avait versé de l’encre, strié par l’écume des vagues. La barque engloutit de l’eau et se trouve poussée au large par le vent. Les disciples suent à la manœuvre et pour écoper l’eau que les vagues projettent. Mais cela ne sert à rien. Eux maintenant pataugent dans l’eau qui leur arrive à mi-jambe et la barque ne cesse de s’alourdir.
185.4 – Pierre perd son calme et sa patience. Il donne le gouvernail à son frère, et en titubant va vers Jésus qu’il secoue vigoureusement.
Jésus s’éveille et lève la tête.
“Sauve-nous, Maître, nous périssons !” Lui crie Pierre (il lui faut crier pour se faire entendre).
Jésus regarde son disciple fixement, il regarde les autres et puis il regarde le lac :
“As-tu foi que je puisse vous sauver ?”
“Vite, Maître” crie Pierre, alors qu’une vraie montagne d’eau, partant du milieu du lac se dirige rapidement sur la pauvre barque. On dirait une trombe tant elle est élevée et effrayante. Les disciples qui la voient venir s’agenouillent et s’agrippent où et comme ils peuvent, persuadés que c’est la fin.
213> Jésus se lève, debout sur la tablette de la proue. Sa figure blanche se détache sur la tempête livide. Il étend les bras vers la lame et dit au vent : “Arrête et tais-toi” et à l’eau : “Calme-toi. Je le veux[4].”
Alors l’énorme vague se dissout en écume qui retombe sans dégâts. Un dernier rugissement qui s’éteint en un murmure, comme était le sifflement du vent qui se change en un soupir. Et sur le lac pacifié revient la sérénité du ciel et l’espérance et la foi dans le cœur des disciples. Tome 3, chapitre 185