3ᵉ DIMANCHE DE PÂQUES, année A, 2023 - Missionnaires de la Divine Volonté

Ac 2, 14.22b-33 ; Ps 15 ; P1, 17-21 ;

Évangile (Lc 24, 13-35)

Le même jour (c’est-à-dire le premier jour de la semaine), deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé. Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient, Jésus lui-même s’approcha, et il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. Jésus leur dit : « De quoi discutez-vous en marchant ? » Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes. L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit : « Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem qui ignore les événements de ces jours-ci. » Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth, cet homme qui était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple : comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré, ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié. Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël. Mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé. À vrai dire, des femmes de notre groupe nous ont remplis de stupeur. Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau, elles n’ont pas trouvé son corps ; elles sont venues nous dire qu’elles avaient même eu une vision : des anges, qui disaient qu’il est vivant. Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. » Il leur dit alors : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? » Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait. Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin. Mais ils s’efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux. Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? » À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent : « Le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. » À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.

Commentaire du père Jean-Jacques :

               

    « Jésus lui-même s’approcha, et il marchait avec eux ».
Au lendemain de Pâques, il reste encore beaucoup d’incertitudes et de déceptions dans les cœurs. On quitte Jérusalem, la ville sainte, avec tristesse et désillusion. « Nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël », disent les deux disciples. C’est ainsi, quand le poids du désespoir vient peser sur nos vies et nous écrase pour nous rendre incapables d’imaginer quelque chose d’heureux… Ce n’est pas facile d’accompagner quelqu’un de désespéré…Pourtant, Jésus est là, au cœur de ce drame.
Il écoute, il interroge, il attend et il espère le moment pour leur partager ces paroles. Il est « la Parole » qui éclaire les cœurs et illumine les intelligences. Il est cette flamme allumée, proche de toutes créatures humaines. Mais il faudra lui accorder cette espace pour qu’Il parle et puisse nous faire sortir de l’obscurité de nos désespoirs.
 Il semble s’éloigner un peu du cercle, car il ne va pas s’imposer dans une vie. C’est à nous de le rappeler et de l’inviter à demeurer à la maison.
C’est là que se fera le partage du pain pour le banquet pascal. C’est la grande attente de notre Dieu que de venir habiter le cœur de ses créatures qu’il a décidé d’aimer jusqu’au bout. En le recevant, nous lui donnons la vie en nous et la joie de continuer d’aimer et de se donner à tous.
« Alors leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent… »
Quand les yeux s’ouvrent enfin, c’est le temps de la résurrection. Le cœur s’enflamme de nouveau et vient irradier autour de lui. Voilà quelle est l’intention de notre Dieu. Venir régner dans les cœurs et rallumer l’espérance comme un feu prêt à incendier.
Nous sommes les dépositaires de cette flamme d’amour que Jésus est venu rallumer. Comme ses disciples, allons à notre tour, partager notre émerveillement et redonner espoir et foi à beaucoup de cœurs meurtris et déçus. C’est là qu’Il nous attend. Cherchons, cette semaine, comment être d’autres Jésus auprès des autres. Nous pourrons offrir au Père des vies ressuscités et le bonheur de marcher auprès du Christ qui nous presse de rejoindre toute la famille humaine.
          Père Jean-Jacques Duten