5ᵉ DIMANCHE DE CARÊME, année A ; 2023 - Missionnaires de la Divine Volonté

Ez 37, 12-14 ; Ps 129 ; Rm 8, 8-11 ;

Jn 11, 1-45

En ce temps-là, il y avait quelqu’un de malade, Lazare, de Béthanie, le village de Marie et de Marthe, sa sœur. Or Marie était celle qui répandit du parfum sur le Seigneur et lui essuya les pieds avec ses cheveux. C’était son frère Lazare qui était malade. Donc, les deux sœurs envoyèrent dire à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade. » En apprenant cela, Jésus dit : « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. » Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare. Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura deux jours encore à l’endroit où il se trouvait. Puis, après cela, il dit aux disciples : « Revenons en Judée. » Les disciples lui dirent : « Rabbi, tout récemment, les Juifs, là-bas, cherchaient à te lapider, et tu y retournes ? » Jésus répondit : « N’y a-t-il pas douze heures dans une journée ? Celui qui marche pendant le jour ne trébuche pas, parce qu’il voit la lumière de ce monde ; mais celui qui marche pendant la nuit trébuche, parce que la lumière n’est pas en lui. » Après ces paroles, il ajouta : « Lazare, notre ami, s’est endormi ; mais je vais aller le tirer de ce sommeil. » Les disciples lui dirent alors : « Seigneur, s’il s’est endormi, il sera sauvé. » Jésus avait parlé de la mort ; eux pensaient qu’il parlait du repos du sommeil. Alors il leur dit ouvertement : « Lazare est mort, et je me réjouis de n’avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous croyiez. Mais allons auprès de lui ! » Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), dit aux autres disciples : « Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui ! » À son arrivée, Jésus trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà. Comme Béthanie était tout près de Jérusalem – à une distance de quinze stades (c’est-à-dire une demi-heure de marche environ) –, beaucoup de Juifs étaient venus réconforter Marthe et Marie au sujet de leur frère. Lorsque Marthe apprit l’arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison. Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Mais maintenant encore, je le sais, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. » Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. » Marthe reprit : « Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. » Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » Elle répondit : « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. » Ayant dit cela, elle partit appeler sa sœur Marie, et lui dit tout bas : « Le Maître est là, il t’appelle. » Marie, dès qu’elle l’entendit, se leva rapidement et alla rejoindre Jésus. Il n’était pas encore entré dans le village, mais il se trouvait toujours à l’endroit où Marthe l’avait rencontré. Les Juifs qui étaient à la maison avec Marie et la réconfortaient, la voyant se lever et sortir si vite, la suivirent ; ils pensaient qu’elle allait au tombeau pour y pleurer. Marie arriva à l’endroit où se trouvait Jésus. Dès qu’elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. » Quand il vit qu’elle pleurait, et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi, Jésus, en son esprit, fut saisi d’émotion, il fut bouleversé, et il demanda : « Où l’avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Seigneur, viens, et vois. » Alors Jésus se mit à pleurer. Les Juifs disaient : « Voyez comme il l’aimait ! » Mais certains d’entre eux dirent : « Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? » Jésus, repris par l’émotion, arriva au tombeau. C’était une grotte fermée par une pierre. Jésus dit : « Enlevez la pierre. » Marthe, la sœur du défunt, lui dit : « Seigneur, il sent déjà ; c’est le quatrième jour qu’il est là. » Alors Jésus dit à Marthe : « Ne te l’ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. » On enleva donc la pierre. Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé. Je le savais bien, moi, que tu m’exauces toujours ; mais je le dis à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. » Après cela, il cria d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ! » Et le mort sortit, les pieds et les mains liés par des bandelettes, le visage enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le, et laissez-le aller. » Beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie et avaient donc vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui.

Commentaire du père Jean-Jacques :

                      

 « Ton frère ressuscitera ».
C’est une belle page de l’Évangile qui nous montre comment Jésus fait face au drame de la mort. Il va affronter la mort de son ami Lazare en rappelant qu’Il est le maître de la vie et qu’Il a tout pouvoir sur la mort.
« Lazare notre ami, s’est endormi ; mais je vais le tirer de ce sommeil ». Pour le Christ, la mort est un sommeil dont on peut se réveiller. Il ouvre ainsi une fenêtre à la lumière de la vie. Il ne cache pas sa peine et pleure en entendant le cri de douleur de Marie : « si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort »… Il révèle ainsi, le cœur compatissant d’un Dieu et homme en même temps, qui partage totalement notre existence humaine. Il n’est pas venu faire un discours sur la mort ; Il partage ce deuil pour que soit « manifestée la gloire de Dieu ».
En guise de réponse, il laisse une parole folle et inhumaine :« Je suis la résurrection et la vie » !
 A chacun d’y croire s’il souhaite donner un sens nouveau à cette existence incompréhensible à vue humaine.
  « Lazare, viens dehors ».
 Il défie le mort, et le rappelle à la vie. Ce ne sera plus la même existence terrestre. Le Christ fait renaître à la vie nouvelle de Son Esprit, le cœur de toute personne. « J’ouvrirai vos tombeaux et vous en ferai remonter » (1e lecture). Il faut entendre ce cri qui résonne à nos cœurs et sortir, comme Lazare, pour oser cette existence nouvelle et sainte avec le Christ. Sa volonté divine devient notre raison de vivre. Jésus nous attire à Lui pour que nous ne soyons jamais plus livrés à l’obscure destin de la mort, et que nous ayons « la vie en abondance » (Jean 10, 10).
Sa miséricorde inépuisable vient nous conquérir de nouveau pour une plus grande liberté, et une vie illuminée par la force et la joie de Jésus vivant et ressuscité.
Lazare a eu comme une nouvelle chance par cette nouvelle naissance à la vie. Si nous appelons la vie du Christ en tous nos actes, nous ressentirons l’Esprit du Ressuscité en nous, sa force pour vaincre le mal, et donner à Dieu la joie de notre foi !
              Père Jean-Jacques Duten