Is 58, 7-10 ; Ps 111 ; Co 2, 1-5 ;
Mat 5, 13-16
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, comment lui rendre de la saveur ? Il ne vaut plus rien : on le jette dehors et il est piétiné par les gens. Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. »
Commentaire du père Jean-Jacques :
« Vous êtes le sel de la terre ».
Le sel, comme la lumière, n’existent pas pour eux-mêmes. Ils se révèlent dans les effets qu’ils produisent : « Être sel de la terre » : c’est donner de la saveur aux choses, au monde et aux créatures. Le sel de l’Évangile que nous partageons est capable de transformer toute chose de manière divine. Dans la Bible, il est symbole de vie et d’alliance. Le prophète Elisée jette du sel dans le fleuve et assainit les eaux (2 Roi 2, 20). Il purifie, éloigne le mal, la stérilité et la mort. Le sel est aussi le signe « de l’alliance avec Dieu » (Lévitique 2, 14). Il nous rappelle notre consécration et notre appartenance à Dieu. Ce Dieu qui nous envoie donner de la saveur à la vie ! Voilà la raison d’être du chrétien, comme témoin du Christ vivant et agissant en nous. Quant-à la lumière, comme le sel, elle révèle les particularités et la beauté de ce qu’elle éclaire. « Il était la vraie lumière qui éclaire tout homme » (Jean 1, 9). Il est cette Parole qui se diffuse à travers nous, et répand sa Lumière dans les consciences et dans les cœurs.
« On n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ».
Nous sommes les porteurs d’une bonne nouvelle destinée à être connue et partagée sans condition. Elle n’est pas l’expression « d’une sagesse humaine » mais de l’Esprit et de la puissance de Dieu » (2e lecture).
Benoit XVI qui commentait ce texte disait : « le chrétien pourra diffuser au milieu des ténèbres de l’indifférence et de l’égoïsme, la lumière de l’Amour de Dieu ». Accueillir ce trésor comme un don divin c’est être témoin et acteur de la vie du Christ, c’est rendre visible par une charité concrète la miséricorde divine, c’est permettre aux autres d’en recevoir tous les bienfaits et qu’ils reconnaissent leur Créateur pour l’aimer et lui rendre grâce.
Voilà la finalité de la vie chrétienne : rendre visible le vrai visage de Dieu pour adorer le Père, et l’honorer par nos louanges et notre action de grâce.
Nous pourrons, forts de cet Évangile puissant, chercher comment rendre présent le sel et la lumière de la Parole dans le quotidien de chaque jour.
Père Jean-Jacques Duten